Reprise de poids #43 : Je l'aime à mourir

/ Article - écrit par nazonfly, le 16/12/2011

Je ne sais pas si vous avez entendu parler d'un truc très étonnant. Shakira, l'artiste colombienne qu'on ne présente plus, a un single qui passe ces temps-ci sur les radios françaises : une reprise de Je l'aime à mourir de Francis Cabrel. Shakira qui reprend Cabrel. Non mais SHAKIRA QUI REPREND CABREL, ça sonne aussi faux que Sim qui reprendrait Olivia Newton-John. Et pourtant c'est vrai.

Il était donc de notre responsabilité de vous instruire sur cette chanson de notre Aquitain national. Elle est sortie en 1979, une année que les moins de vingt ans n'ont jamais connue. Ni les moins de 30 ans du reste. Avec plus de 500 000 exemplaires vendus, elle est la plus grande réussite commerciale de Cabrel. Pour se rafraîchir la mémoire, une vidéo vintage :

 

La même année Ciciss' sort un album en espagnol avec La quiero a morir. La preuve sur la vidéo suivante où Cabrel porte le même ensemble moustache-cheveux longs très seyant :

 

Du coup c'est cette chanson que Shakira a découvert (on imagine des années après puisqu'elle n'était même pas née en 1979). Et cette même chanson qu'elle a reprise en concert avant de l'enregistrer en mélangeant allègrement français et espagnol. Franchement elle ne passe pas si mal cette petite chanson.

 

En tout cas largement mieux que la version de Jackito, sans doute un lointain cousin des Jacky tuners de voiture, sauf que lui c'est sa voix qu'il autotune. Si vous avez le courage de regarder le clip, vous noterez aussi de superbes effets flare qui montrent que le gars maîtrise vachement l'édition de vidéos.

 

En sus de l'espagnol, Je l'aime à mourir est allée faire un tour outre-Atlantique en passant par Roch Voisine avant d'atterrir chez Jonas qui a une manière bien plus moderne de faire rimer cheveux avec moustacheux (mais non moins ridicule, on se donne rendez-vous dans 30 ans?). Voici donc Until death do us apart.

 

On peut aussi noter qu'il garde les « je l'aime à mourir ». À croire qu'il n'est pas si facile de se détacher entièrement de la version originale. Et ce n'est pas Lenka Filipova qui va dire le contraire puisqu'après un long bout chanté en français, elle se lance dans une adaptation tchèque classique. Nul doute que, dès qu'on entendrez dorénavant Je l'aime à mourir, ce Zamilovana vous reviendra (d'après Google Translate, ça voudrait dire Dans l'amour. Des lecteurs tchèques, pas en bois, pour confirmer?).

 

Pour revenir sur une version plus latine, il est temps de parler de DLG, soit Dark Latin Groove, qui tente d'en faire une version un poil groovy. Bof, c'est pas franchement très convaincant mais pourquoi pas. Du reste, le monde espagnol a usé la chanson jusqu'au bout avec des versions plutôt bof-bof, comme celle de Marc Antoine ou la très déstabilisante reprise d'un certain Raphael (rien à avoir avec le nôtre). Heureusement, la version de Jarabedepalo & Alejandro Sanz est peut-être un peu plus intéressante en amenant un aspect un peu plus rock qui ne gâche pas la chanson.

 

Une autre version bien étrange est celle de Sergio Vargas qui transforme, pour une fois, complètement le titre. Là encore le résultat ne semble pas réellement mauvais. Enfin faut aimer quoi.

 

Mais le summum du ridicule se situe bien en France avec l'espèce de truc (difficile de le qualifier autrement) qu'ont fait les Enfoirés. L'idée de départ semblait être de reprendre le titre en version endormie, jazz, japonaise, hard-rock, opéra et rap. Voilà donc les versions hard-rock (avec Mimie Mathy), opéra (Patrick Fiori) et rap (Jean-Baptise Maunier). Si vous voulez vous faire mal, cherchez la version japonaise de Gérard Jugnot...........

PS : Vignette de l'article sous Licence Creative Commons Paternité issue du Flickr de K@r!N.