Korn - Follow the leader
Musique / Critique - écrit par weirdkorn, le 09/06/2004 (Tags : korn album leader follow metal records groupe
En 1998, pas mal de groupes commencent à s'inscrire dans la lignée de Korn, proposant un métal copié sur leurs aînés sans jamais toutefois capter la quintessence du combo de Bakersfield. Korn veut alors se démarquer des autres et réussir à évoluer avec Follow the Leader. Ce titre est encore un clin d'oeil et une forme de provocation à ceux qui essaient de reproduire leur musique, surtout lorsque l'on voit la superbe pochette réalisée par Todd McFarlane (Spawn) montrant une petite fille jouer à la marelle au bord d'une falaise devant une bande d'enfants.
Follow the Leader intègre certaines influences hip-hop, genre que le groupe affectionne (surtout Fieldy le bassiste). Korn veut innover et évoluer dans un style pas encore repris par les autres. Le groupe subira beaucoup de critiques de la part des fans de la première heure qui voient là Korn prendre une tournure moins heavy et rentrer dans le moule de l'industrie musicale. Je ne suis pas du tout d'accord avec ces réactions. Certes, trois chansons sonnent plus hip-hop que métal mais le reste est énorme. Korn frappe une nouvelle fois très fort. Jonathan Davis ne s'est pas calmé. Il hurle peut-être moins mais les textes sont toujours aussi sombres et autobiographiques (la drogue, les fans, la pression des maisons de disque ou autres horreurs habituelles). Les compositions sont toujours aussi puissantes, le tout aidé par un excellent son avec Toby Wright à la production.
Korn avait peur de la façon dont l'album allait être accueilli et commence à la piste 13 pour se porter chance. Quand on voit les titres qui se trouvent derrière, le succès aurait été le même si la piste 1 avait ouvert directement les hostilités. Follow the Leader débute par It's On (encore une chanson qui porte bien son nom) et sa magnifique intro, vite suivie d'un déluge sonore et vocal caractéristique du groupe. Après avoir entendu ce titre, il n'y a pas de doute, cet album sera encore un excellent Korn. Freak on a leash fait plus que confirmer cette impression. Le côté mélodique est superbe, les paroles magnifiques et sort d'un calme apparent pour passer au break bourrin où Jonathan débite une nouvelle fois ses borborygmes sur des riffs incroyablement puissants. Par ailleurs, le clip de cette chanson a été réalisé par Todd McFarlane et est à voir absolument. La première surprise est Got the life et son côté disco. Encore une fois, même s'il n'est pas très violent, le superbe tempo imprimé finit par nous conquérir. Dead bodies everywhere vous cloue une nouvelle fois sur place grâce à son ambiance sombre et ses paroles torturées. On voit qu'après quatre chansons, Korn est peut être un tout petit moins violent mais n'en reste pas moins de la même excellence que sur les deux premier albums. Le reste le confirme. Des titres comme Pretty, Reclaim my place ou Justin sont d'une noirceur incroyable et restent dans la pure tradition kornienne. La célébrité et l'argent n'ont rien changé, Jonathan Davis est hanté de toujours autant de démons.
Follow the leader comporte toutefois trois chansons hip-hop dont on aurait pu se passer : Children of the Korn (avec Ice Cube), All in the family (avec Fred Durst de Limp Bizkit) et Cameltosis (avec Tre Hardson). Ces titres ne sont pas nuls et sont sauvés à chaque fois par le refrain mais trouver du rap à côté d'un morceau de la noirceur de Pretty fait assez bizarre. On peut aussi reprocher une utilisation abusive des borborygmes comme sur BBK et Seed.
L'album se termine une nouvelle fois par la chanson la plus chargée en émotion qui est My gift to you. Ce titre a été composé par Jonathan Davis pour sa femme et lui raconte ses fantasmes tordus. Pour la première fois, Korn propose une piste cachée Earache my eye dont il serait très dommage de se priver.
Korn a encore frappé un très grand coup avec Follow the Leader. L'album est excellent de bout en bout, ne contient pas le moindre remplissage et montre une première évolution de Korn. Follow the Leader est sûrement leur album le plus facile d'accès mais il n'en reste pas moins très heavy et d'une noirceur omniprésente.