8/10Sex in Dallas - Around the War

/ Critique - écrit par Kassad, le 19/09/2004
Notre verdict : 8/10 - Electro-war (Fiche technique)

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Je suis sûr que ça ne vous pas échappé : au début du troisième millénaire ce n'est pas l'optimisme béat qui prédomine. Après une bouffée d'espérance aussi brève qu'intense le fracas du monde et de ses horreurs semble nous rattraper. C'est pourquoi dans les années 90, les années d'espérances un groupe comme Daft Punk nous lâchait des mélodies positives et enjouées. Les temps changent, et d'un Around the world nous sommes passés à un Around the war. Même musicalement c'est à un retour des ténèbres auquel nous sommes confrontés. Toute cette introduction doit vous paraître bien sombre. Pourtant dès la première piste d'Around the War, Crazy Dogs le ton est donné. Ce n'est pas un album pour Ibiza et boîte de nuit tropézienne que vous avez entre les mains. D'ailleurs un simple coup d'oeil à la pochette montre une typo style armée qui n'augure pas un déferlement festif.

Pourtant le "tube" qui les a révélé est intitulé Everybody deserves to be fucked et semblerait à première vue un brin libertin. Seulement le ton est cynique et il s'agit plus d'un constat désabusé sur notre vie citadine que d'un appel à l'hédonisme. Il ne faudrait pas que ma critique pointant le côté "dark" de cet album vous fasse croire que je ne l'apprécie pas. Je n'irais pas jusqu'aux extrémités de Musset ("Les plus désespérés sont les chants les plus beaux - Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots") mais cela fait du bien de temps en temps de changer des obisperies de la bande FM. C'est donc à un son type Kraftwerk qu'il faut vous attendre, notamment dans le titre Clerk Work. A noter aussi une sonorité d'ambiance "sale", on dirait que les titres ont été enregistrés live dans une sombre backroom de Berlin. Loin d'être un point négatif çet aspect assure à cet album une tonalité toute particulière qui rappelle le there's more to life than this de Björk dans Debut.

En termes d'ambiance je classerai cet album juste entre les Streets pour le côté nostalgique qui s'en dégage et Emilie Simon. Plus précisément et paradoxalement les mélodies de Sex in Dallas me rappellent les paroles et la tonalité générale de the streets alors que la féminité de la chanteuse (notamment dans Song of the beach) me fait penser à Emilie Simon.

Sex in Dallas est peut être le futur de la scène électro. Il est en tout cas le présent, pour le meilleur et pour le pire. Un groupe expérimental qui ne se pose pas trop de questions et qui tout en reconnaissant ses influences les dépassent. C'est suffisamment rare en ces temps de productions millimétrées pour qu'on s'y arrête deux secondes.