8/10Ghinzu - Electronic Jacuzzi

/ Critique - écrit par juro, le 06/11/2005
Notre verdict : 8/10 - Première lame (Fiche technique)

Tags : ghinzu album groupe jacuzzi mirror electronic rock

Avant Blow, Ghinzu prenait une dimension plus électro, plus tourmentée, plus embrouillée mais toute aussi passionnante qui se concrétisait dans un tumulte perpétuel de sons d'origines diverses. Comme il nous le laissait entendre dans l'interview qu'il nous avait accordée, le groupe espérait bien voir son premier album (exclusivement sorti en Belgique) apparaître du côté des bacs français. C'est désormais chose faite avec Electronic Jacuzzi. Mais au lieu de parler de réédition, il serait plus conforme de dire qu'il s'agit d'un nouvel album car cet Electronic Jacuzzi se présente dans une version n'ayant plus rien en commun
avec son homologue du plat pays, la tracklist a été entièrement remanié et épuré. Cependant, au lieu des douze titres de la première version, celle-ci n'en comporte que neuf... Mais les neuf plus précieux...

La première impression à l'écoute d'Electronic Jacuzzi est : brutal et décomposé. Différent de Blow, ce "nouveau premier" album présente déjà les qualités qui allaient se retrouver dans leur immense succès avec la voix chaude et claire de John Stargasm, des compositions hétéroclites, un goût prononcé pour les univers musicaux déstructurés mais la grande surprise est l'apparition d'une contrebasse ajoutant une touche inattendue à des titres qui ne manquent pas de folie ni de puissance. Comme son nom l'indique, une touche plus électro caractérise l'album dans lequel les effets se multiplient de toute part, cependant l'orchestration et le chant demeurent les gros points forts du groupe.


A la fois calme autour de compositions complexes (Turn up the Satan, Thoughts behind the scene) ou déchaîné sur des rythmes infernaux toutes aussi compliquées (Dolly Fisher, R2D3), Ghinzu apporte une énergie extraordinaire à ce premier album. Le piano et la contrebasse marquent de leurs présences cet ensemble rock par leur côté anachronique dans ce déluge de sons électriques. L'électronique Dragon est renversant avec une interprétation qui atteint son paroxysme à travers les envolées lyriques prises par John Stargasm. L'excellent Dracula Cowboy chanté dans un souffle et bourré d'effets sonores étranges représente la synthèse de cet album entre puissance dévastatrice et douceurs extrêmes. Chaque titre requiert une attention particulière et spécialement à toutes les références à Star Wars évoqués au cours de l'album (Dragon, R2D3). Les textes s'inscrivent dans plusieurs registres mélangeant beaucoup d'influences : fantastique, amoureux, science-fiction ou bien cinéma, littérature, actualité, musique... Ghinzu s'inspire, nous inspire et délivre une galette prodigieusement intéressante.

Même privés des sympathiques Rotten star et Revils présents sur la première version, Ghinzu nous livre tout de même un titre caché d'excellente facture qui n'est ni plus ni moins que le très bon Get up sur lequel une contrebasse déchaînée s'exprime à merveille. Un album remanié, différent du second, un autre Ghinzu mais toujours aussi affûté.


Ghinzu - Electronic Jacuzzi

01. Turn up the Satan
02. Dolly fisher
03. Dragon
04. R2D3
05. Thoughts behind the scene
06. Electronic Jacuzzi
07. Dracula cowboy
08. One shot ballerina
09. Bingo it's heaven