Eurockéennes 2014 : un samedi avec Shaka Ponk et Skrillex

/ Compte-rendu de concert - écrit par nazonfly, le 11/07/2014

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La pluie s'est calmée mais la boue colle toujours aux chaussures. En conséquence il était plutôt difficile d'arracher les groles au sol pour suivre une musique qui avait souvent oublié d'être endiablée.

Après une nuit étrangement calme au camping, il est temps d'attaquer le deuxième jour qui s'annonçait comme le moins intéressant hormis peut-être Franz Ferdinand. C'est en tout cas sur la Green Room que le festival débute pour moi avec D-Bangerz, groupe de Mulhouse découvert par l'Opération Iceberg (accompagnement artistique conduit par les Eurocks d'après le site). Quatre rappeurs, un DJ pour un hip-hop sur base electro qui fonctionne bien avec quelques passages rappés de bravoure. Idéal pour bien se chauffer. À noter l'instant sympathique où le groupe nous demande de nous asseoir par terre, une demande qui sera bien suivie par les égarés qui traînent devant la scène en ce début d'après-midi. Le temps de se rendre au Club Loggia, Pegase a déjà commencé son set : un concert carré, gentiment pop réalisé par un groupe de gendres parfaits devant un public tout aussi gentillet. Non pas que ce soit désagréable, au contraire mais, malgré le tube Without reasons, le groupe manque sans doute d'un peu de personnalité pour nous emmener avec lui. Jagwar Ma sur la Green Room ne nous convainc pas vraiment plus si bien qu'on ne reste que quelques minutes devant le temps d'entendre Man I need qui a servi de musique d'introduction à la présentation des groupes par les Eurockéennes. Bien que le dernier album de Gaëtan Roussel soit quand même un peu tout pourri, l'ex-Louise Attaque officiait sur la Grande Scène : arrivé juste avant la reprise de J'envisage de Bashung, je découvre une fin de set consacrant surtout Ginger, son album précédent avec notamment un final sur Help myself (nous ne faisons que passer). Malgré ce titre entraînant, l'ensemble semble bien moyen : heureusement qu'on n'attendait pas grand chose de Gaëtan Roussel.

Comme prévu, rien de bien transcendant en ce début de samedi, et ça ne change pas franchement avec Circa Waves au Club Loggia. Du rock classique effectué par une formation anglaise comme il semble en exister des millions outre-Manche. Rien de véritablement honteux mais rien non plus d'époustoufflant. On passe un bon moment mais on se doute bien qu'on aura oublié le groupe dans quelques mois. Après leur prestation en 2004, on n'avait, au contraire, pas oublié Franz Ferdinand qui, du Chapiteau est passé à la Grande Scène. Le gros son et l'efficacité sont de mises (normal me direz-vous quand le guitariste est le sosie de Manuel Valls). Il ne leur manque qu'un poil de quelque chose (de la présence ? du charisme) pour passer de très bon groupe à groupe incontournable. Il n'empêche que ça fonctionne très bien et que le public semble aux anges d'autant plus que le groupe nous demande de nous asseoir par terre ! Assurément l'un des concerts de la journée.

Grande Scène toujours avec les Shaka Ponk. The Geeks and the Jerkin Socks était un bon album et on était plutôt curieux de les (re)-découvrir en live. Autant dire que le show des Français a été l'un des deux plus mémorables du week-end, non pas tant grâce à la musique, celle-ci ressemblant plus à de la bouillie de sons qu'à de véritables compositions, même si ça ne nous a pas empêché de sauter comme des idiots sur I'm picky. Le véritable show se tenait toutefois sur scène avec notamment un écran installant un singe numérique comme un véritable membre du groupe et des chanteurs/chanteuses en pleine forme. Visuellement très impressionant ! À noter le moment original où le groupe demande à la foule de s'asseoir par terre ! (oui troisième fois de la journée).

On se détourne de la Grande Scène pour aller voir Drenge au Club Loggia malgré une petite hésitation avec M.I.A. et son Paper planes à la Green Room. Heureusement nous ne sommes pas trompés, Drenge avec leur blues-rock parfois à légère tendance metal est sans aucune contestation possible la meilleure (unique ?) surprise du week-end ! Un show qui mérite bien qu'on lui rende hommage ci-dessous.

Enfin la soirée se termine sur la Grande Scène avec l'une des têtes d'affiche, le pape du dubstep Skrillex pour un show qui a beaucoup de liens avec celui des Shaka Ponk. Non pas dans la musique bien sûr mais dans l'approche grandiloquente : Skrillex apparaît dans un gigantesque vaisseau spatial qui, au fil du concert, se modifiera et s'envolera même dans les airs. On en prend plein les yeux et ça nous ramène au show des Daft Punk en 2006 lui aussi très très réussi. Derrière le vaisseau spatial des vidéos sont diffusées rameutant à peu près toute la culture d'internet, entre détournements, mêmes, pixel art, j'en passe et des meilleurs. Musicalement chaque morceau est génial environ 30 secondes avant de sombrer dans du boom-boom répétitif. Musique moyenne et show génial, Skrillex est donc bien le Shaka Ponk de l'electro ; l'analogie va même plus loin puisque lui aussi nous enjoint de nous asseoir par terre. Pour la quatrième fois de la journée. Ça pourrait être rigolo mais ça nous rappelle surtout, avec une triste nostalgie, que Slipknot avait fait la même chose. En 100 fois plus intense (la preuve).

Malgré quelques concerts visuellement extraordinaires, ce deuxième jour aura été une nouvelle fois plutôt lisse. Mis à part Drenge.

La review du Vendredi est toujours lisible ici.