Jean-Louis Aubert - Concert au Summum de Grenoble 18/06/2006

/ Compte-rendu de concert - écrit par Lilly, le 19/06/2006

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On avait déjà fait la ola trois, quatre fois quand un petit lutin au bonnet pointu est apparu au milieu du public, guitare en main, en chantant un texte inaudible aux vues de l'ambiance extrêmement chaleureuse qui régnait hier soir dans la salle, d'ordinaire dépourvue de charme.


Jean-Louis Aubert rejoint la scène et nous offre deux heures trente de complicité et de sourire. Pour la tournée faisant suite à son dernier album, Idéal Standard, la rock star à la française s'est bien entourée : un guitariste précis et sûr, une bassiste déterminée, un batteur extravagant et un clavier discret mais présent. Le concert qui nous est donné est le dernier de la tournée, l'occasion donc de se lâcher, de se faire plaisir, de remercier l'équipe, de nouer une vraie relation avec le public pour une date qui, selon un Jean-Louis charmeur est « la meilleure de la tournée. »

Inutile de retracer ici la setlist précise du concert, signalons plutôt la force de Jean-Louis Aubert qui sait jouer de son répertoire désormais bien fourni. Jonglant entre les tubes livrés dans une déferlante de riffs parfois empruntés chez ses vénérés Rolling Stones, de refrains repris à tue-tête, et des chansons plus émouvantes jouées en solo par un chanteur qui se fait des plus touchants, il sait incorporer dans son style des bribes de funk, des touches d'electro et d'autres influences. Beaucoup d'idéaux, de ballades oniriques, d'amour de la vie balayés dans les textes de notre rêveur. Beaucoup de plaisir d'être là, adulé et respecté. Le set du concert s'étale donc sur des décennies de carrière, partant de Téléphone, New York avec Toi, Ca c'est vraiment toi, Le Jour s'est levé, aux petites dernières : Parle moi, Ailleurs, Point Final, en passant par son avant dernier album : Comme un accord. Le concert prend une allure résolument plus rock que l'album Idéal Standard, ménageant toutefois des soupapes d'émotions d'une grande douceur.


Outre le plaisir d'entendre ces titres en live, le public se réjouit de les redécouvrir sous de nouvelles interprétations : Jean-Louis Aubert n'hésite pas à prendre des libertés par rapport au texte, aux solos, à faire intervenir le public, à glisser d'une chanson à l'autre avant de conclure sur la première. Quand seul il prend sa guitare, il garde une latitude de choix de morceaux « Tiens j'ai envie de jouer Océan, je ne sais pas pourquoi ». Tous les soirs, le groupe choisit une « chanson idéale » appropriée au lieu, pour Grenoble ce sera « Argent Trop Cher », joué 20 ans auparavant dans la ville.

Les lumières et les jeux de scène finissent de relever le goût du concert déjà exceptionnel. Après trois rappels généreux, et des baisers jetés à grandes brassées à son public, la star nous quitte sur un sentiment d'avoir vécu là un moment extrême de bonheur partagé. Alors certes, Jean-Louis Aubert peut être critiqué pour sa naïveté et sa simplicité enfantine, mais il crée autour de lui un monde chaleureux où 3000 personnes se fédèrent, se laissent envahir par les sonorités rock et ébranler par les mélodies acoustiques. Sourire au coeur et rire malicieux, Jean-Louis Aubert aura été pour ce concert une boule d'énergie s'offrant aux autres avec amour et bienveillance : une bombe humaine en somme.