7/10Aubert (Jean-Louis) - Idéal standard

/ Critique - écrit par juro, le 19/11/2005
Notre verdict : 7/10 - Idéalisation du « nous » (Fiche technique)

Téléphone est mort et enterré six pieds sous terre, Jean-Louis Aubert s'est lancé dans une carrière solo avec déjà sept albums à son actif. Idéal standard se présente comme la continuité du dernier album, Comme un accord. « Idéal », un mot qui tient cher à l'interprète sur cet album lorgnant vers des valeurs positives, globales et rassembleuses dans les textes et un rythme qui se rapproche plus de la variété que du rock. La guitare acoustique ressort définitivement plus et l'impression d'écouter un disque d'un « bon copain » fait son chemin, c'est-à-dire
se retrouver proche de l'interprète et se laisser bercer par des airs lents peut-être pas idéaux mais sympathiques. En l'espace de treize titres, Jean-Louis Aubert livre une copie avec quelques très bons titres et d'autres plus moyens.

La carrière solo de l'ex-leader du groupe phare du rock français des années 1980 a pris un tournant plutôt orienté vers la chanson depuis peu. La mue opérée a tantôt été perçue comme un revirement mainstream de ces années succès ou comme la maturité d'un artiste possédant une aura certaine. Si les deux sont acceptables, ce nouvel album ne tendra pas à faire taire les mauvaises langues par son ton parfois consensuel et « gentil » et des paroles simples, et même parfois proche de la naïveté, à commencer par la ballade Idéal standard. Musicalement, les compositions sont sobres, efficaces et se retiennent facilement axés autour d'une guitare acoustique planante (Glissons) et même parfois passant à quelques passages électriques (le single accrocheur Parle-moi, Le meilleur de toi-même). Néanmoins, revenant avec un certain minimalisme ambiant, Jean-Louis Aubert arrive à pondre aussi de très bons titres touchants et plus recherchés.

Un slow agréable avec On aime sur un fond d'orgue, l'intimiste Je pars et le tendre L'heure bleue... autant de titres intéressants. Cependant, les meilleurs titres
restent Ailleurs apparaissant comme un regard assez féerique sur les étoiles, Tu comptes ainsi qu'un poème d'Arthur Rimbaud mis en musique (Sensation) coule comme de l'eau de source sur une composition faite spécialement pour. Comme une boucle bouclée, Aubert termine par A ceux qui passent, pendant rythmé d'Idéal Standard mais avec un texte bien moins mécanique. Jean-Louis Aubert pose un regard sur des thèmes récurrents : l'amour beaucoup, l'avenir un peu (Point final notamment).

« Tu », « on », « nous » et « tout » répétés sans cesse au cours d'Idéal standard montrent que l'album est principalement destiné à une écoute à deux. Jean-Louis Aubert se permet de nous montrer que si Téléphone n'est plus, sa carrière a pris un autre tournant dans un style sensiblement différent. Gageons du succès probable de l'album et qui, petite innovation sympathique, possède une interface personnelle lorsqu'il inséré dans l'ordinateur. Bref, les amateurs de Comme un accord ne seront pas dépaysés par cet album définitivement sympathique et... idéaliste.


Jean-Louis Aubert - Idéal Standard

01. Idéal standard
02. Parle-moi
03. Ailleurs
04. Glissons
05. Point final
06. On vit d'amour
07. L'heure bleue
08. Tu comptes
09. On aime
10. Le meilleur de toi-même
11. Je pars
12. A ceux qui passent
13. Sensation (bonus track)