8/10Volo - Bien zarbos

/ Critique - écrit par juro, le 15/01/2006
Notre verdict : 8/10 - VOLOntiers (Fiche technique)

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C'est avec force et VOLOnté que les frères Volovitch ont décidé de monter leur projet, Volo. Frédéric et Olivier V. s'unissent pour se renvoyer la balle autour d'un album qui sent la réussite. Si le premier est connu pour officier au sein de la troupe des fantaisistes Wriggles, le second demeure inconnu au bataillon. Totalement différent du projet commun, l'album de Volo fait place à une chanson à texte plus commune autour des deux guitaristes et paroliers. ConVOLOns vers cette nouvelle découverte à travers ces quelques lignes pour présenter Bien zarbos.


Une première version de l'album est sortie courant 2005 et surprise, un succès d'estime qui a marché uniquement grâce au bouche à oreille. Agrémentée de deux nouveaux titres, cette nouvelle mouture nous emmène entre délires de frangins, situations vécues ou imaginés, opinions personnelles et politiques, le tout pimenté d'humour, de rires et de rimes. Tranches de vie mises en musique, coups de gueule et tracas quotidiens tournés intelligemment, définition d'un cadre connu de tous mais vu avec perspicacité, lucidité et un brin de folie. Musicalement, Volo se cale sur une rythmique simple : quelques accords de guitare auxquels viennent s'ajouter quelques instruments disparates (claviers, harpes, saxo...). Les paroles sont mises en valeur pour un album de chanson française. Pas de voix exceptionnelle, pas de compositions extraordinaires mais l'alchimie est superbe, le ton sur lequel sont traités les sujets évoqués reste gravé longtemps en tête, le disque se repasse plusieurs fois sans aucune lassitude. Volo a réussi son coup, un bon coup.

Timide comme un amoureux transi (Elisa), énervé contre la société capitaliste (Le MEDEF) ou tendre comme un jeune papa (Tu me fais marrer). Les trois premiers titres sont représentatifs d'un album explorant toutes les facettes vécues par un homme de classe moyenne d'aujourd'hui dans la société française. Chaque texte possède sa propre spécificité, fait mouche, avec pas mal d'éloquence. Bien zarbos part aussi dans le délire le plus profond : fantasmes masculins (Histoire sympa) mais l'espace de quelques minutes fantaisistes, la cruelle réalité se fait ressentir sur l'omniprésence culturelle étasunienne (God bless), relevant la nature profonde de l'homme (C'est plus fort que toi, La mémoire), dénonçant la médiatisation partisane (Les infos). Engagés dans de nombreux combats, Volo prend fait et cause à la première personne avec une justesse. Le message est passé.

Passé la surprise de découvrir ces titres, la partie intimiste se révèle toute aussi jouissive : des déceptions amoureuses et le refuge dans l'alcool (Fille en fleur, Montréal, Anvers sur lequel un passage effrayant fait mal au coeur), une ode aux parents (Ils nous apprennent), petites « sauteries » (Avant l'amour), situation de « loose » (Bien zarbos) et visions personnelles de lieux parisiens récurrents (Le métro, Dans mon café préféré). Au plus près de la vie quotidienne et avec un regard caustique amusant et engagé sans tomber dans l'excès même si flirtant parfois avec la démagogie, Volo parvient à conserver toute l'attention qu'on comptait bien lui porter lors de l'écoute.

Une fois l'album sorti de la platine, l'envie de le remettre est immédiat, certains titres repassent en boucle (Le MEDEF, Elisa, Anvers, God bless, La mémoire, Dans mon café préféré...). Volo arrive à inspirer et à rendre un superbe album qui mérite d'être découvert pour ce qui constitue déjà une bonne surprise pour la nouvelle chanson française, prêt à s'envoler vers des cieux plus élevés car comme disait Zucchero, Il VOLO.

Aucun message subliminal n'a été glissé dans cette critique


Volo - Bien zarbos

01. Elisa
02. Le MEDEF
03. Tu m'fais marrer (bébé)
04. Histoire sympa
05. Fille en fleur
06. God bless
07. Anvers
08. C'est plus fort que toi
09. Ils nous apprennent
10. Montréal
11. Les infos
12. Avant l'amour
13. Bien zarbos
14. Le métro
15. La mémoire
16. Dans mon café préféré