8/10Staind - Dysfunction

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 14/11/2006
Notre verdict : 8/10 - Violent comme un coup de Mudshovel (Fiche technique)

Tags : staind dysfunction album metal aaron records version

Sorti en pleine vague néo-metal, Dysfunction s'inscrit droit dans ce style en reprenant les premiers codes du genre : une musique puissante, techniquement limitée, très forte émotionnellement et construite comme des montagnes russes, entre excès de violence et passages voluptueux. Dans la lignée de l'éponyme de Korn ou d'Adrenaline de Deftones, Staind réalise avec Dysfunction un album intense où Aaron Lewis hurle sa rage et son désespoir comme jamais.

Produit et mixé par Terry Date auquel on doit les trois premiers albums de Deftones ou le monstrueux Sevas Tra d'Otep, Dysfunction dispose enfin d'un gros son bien crade pour coller à l'ambiance si sinistre de cet opus. Aaron Lewis est toujours aussi dépressif et nous le fait savoir sur ces morceaux où sa voix prend une ampleur considérable dans les passages hurlés. Ses cris gutturaux déchirent l'atmosphère et s'avèrent autrement plus puissants que ceux de n'importe quel autre chanteur de néo-metal, surtout qu'il les reproduit parfaitement en live. On regrettera juste un nombre de titres réduit (9 plus une chanson bonus) et des constructions parfois trop simples. Mais le résultat déménage est c'est bien là le principal.

Staind sait se montrer d'une violence implacable dans Raw et Crawl où la rythmique soutenue devient encore plus rageuse lors de breaks apocalyptiques. Le groupe sait aussi se montrer plus doux avec des morceaux mélancoliques où la mélodie l'emporte, à l'instar de Home et surtout sur du magnifique Me. Mais le combo de Springfield sait aussi joindre les deux sur Just Go à la mélodie parfaite et au final hurlé ainsi que sur A Flat. Mais le disque ne serait pas le même sans ses hits en puissance que sont Mudshovel, l'hymne metal parfait, et Spleen, titre d'une violence rare, complètement déconstruit où Aaron alterne le chant clair avec des hurlements monstrueux sur fond de riffs déchaînés.

Que ceux qui croient que Staind n'est qu'un groupe de rock commercial écoutent cet album tant il va leur remettre les idées en place. Dysfunction est leur disque le plus violent, le plus rageur et le plus fou avec ses montées en puissance hallucinantes ponctuées par les hurlements gutturaux d'Aaron Lewis. Au-delà de cette débauche d'énergie, on trouve même quelques titres profonds et beaucoup plus mélodieux à l'instar de Me. Ce n'est pas encore leur meilleur mais il doit se trouver en bonne place de la discothèque de tout amateur de la première période du néo-metal.


Staind - Dysfunction
01. Suffocate
02. Just Go
03. Me
04. Raw
05. Mudshovel
06. Home
07. A Flat
08. Crawl
09. Spleen