Rammstein - Sehnsucht
Musique / Critique - écrit par weirdkorn, le 25/09/2004 (Tags : rammstein sehnsucht album mich groupe metal edition
Après le très prometteur Herzeleid qui posait les bases de leur style, Rammstein revient en force en 1997 avec Sehnsucht. Et encore une fois, c'est la claque. Le groupe allemand réussit à garder les forces du premier album tout en améliorant ce qui constituait des points faibles. Rammstein a mûri et cela s'entend. On remarque d'abord qu'un très gros effort a été fait au niveau de la production. Le son est bien meilleur, sonnant à la fois plus fort, plus clair et plus juste. La musique auparavant très primaire a gagné en profondeur, devenant plus variée, plus inspirée, tout simplement meilleure.
Rammstein, grand utilisateur de machines, va s'appuyer sur ces sonorités pour faire évoluer sa musique. L'électro prend ici une place considérable. Légèrement approximative sur Herzeleid, elle a été améliorée mais est parfois utilisée à tort et à travers. Heureusement, elle reste toujours en complément des grosses guitares (et encore, c'est peu dire), de la voix si grave d'un Till Lindemann qui prend goût au chant et de la rythmique fracassante du groupe. En accentuant également son côté mélodique, Rammstein signe là un album complet qui les fera connaître sur la scène internationale.
Sehnsucht ouvre avec un titre éponyme pouvant servir de modèle sur l'album. On y retrouve un style semblable à celui d'Herzeleid mais avec un son de meilleure qualité, un clavier plus travaillé et une atmosphère plus aérienne. Mais cet album est encore plus qu'un Herzeleid amélioré. On s'en rend compte dès Engel où la voix si dure de Till se retrouve relayée d'une voix féminine extrêmement douce et de sifflements, rendant le tout extrêmement planant mais aussi puissant (ne jamais oublier les guitares chez Rammstein). Tier enchaîne et ouvre encore un nouveau registre avec un titre très énergique, assez peu indus. Après seulement trois chansons, Rammstein vient encore une fois de montrer l'étendue de ses capacités et cela ne s'arrête pas là. Le groupe arrive aussi bien à jouer dans un registre ravageur qu'atmosphérique. Bück dich démonte la tête par sa rythmique et Du hast surprend par son introduction techno vite relayée par des riffs surpuissants (mais où les guitaristes trouvent leur inspiration ?). Klavier est une belle ballade métal semblable à Seemann. Spielt mit mir montre une nouvelle fois la dualité calme/puissance du groupe avec la voix de Till à la fois douce et gutturale et s'essayant au chant. Alter Mann poursuit cette voie atmosphérique avec un résultat encore une fois aérien, mélancolique et puissant. Seuls les deux derniers titres, Eifersucht et Küss mich, déçoivent un peu par leur électronique trop présente et pas toujours inspirée.
Rammstein a réussit à dépasser sur tous les points leur premier album avec Sehnsucht. On a ici la confirmation d'un très grand groupe, capable de garder son agressivité et sa puissance tout en la couplant à des ambiances plus variées et atmosphériques, rendant les émotions plus fortes que sur l'album précédent. Le groupe allemand améliore sa musique mais reste toutefois trop dans les sphères de l'indus pour aboutir à un résultat encore supérieur.