Rammstein - Mutter
Musique / Critique - écrit par weirdkorn, le 28/09/2004 (Tags : mutter rammstein album version ich die links
Sehnsucht avait été l'album de la confirmation pour Rammstein, propulsant le groupe allemand sur le devant de la scène métal au niveau international. Mutter, sorti en 2001 environ quatre ans plus tard sera celui de la consécration. Se refusant de sortir un nouveau disque en vitesse, les fans ont du prendre leur mal en patience en se contentant d'un live, Live aus Berlin. Parce que les allemands l'ont préparé cet album, prenant tout leur temps, peaufinant chaque chanson dans leur moindre détail pour sortir l'album le plus parfait possible. Et ils ont réussi, Mutter est une énorme claque, l'album de la maturité pour un groupe qui ne s'est pas enfermé dans un style et qui a su évoluer tout en conservant une nouvelle fois ses caractéristiques.
Rammstein, toujours porteur de l'image métal indus après ses deux albums, vient de faire exploser son style et l'élever à un niveau auquel on ne l'attendait pas. Avec Mutter, le groupe allemand ne joue plus dans la même cour que la plupart de ses petits camarades. Cet album possède tout, un son absolument immense, de la puissance, de la mélodie, de la diversité et surtout une incroyable richesse musicale. Rammstein réussit à inventer et rajouter des sons en arrière plan de leur musique comme des choeurs ou un orchestre classique pour un résultat grandiose.
Mutter débute avec Mein Herz brennt et tout est déjà dit dans ce morceau. Des instruments classiques ouvrent, suivi de Till qui parle. L'intensité monte au fur et à mesure et soudain, c'est l'explosion, les guitares sont énormes, accompagnés de violons furieux et du chanteur qui crie presque. C'est beau, c'est grand, c'est fort, on en redemande. Le reste de la chanson se poursuit sur ce même niveau, à la fois très mélodique et puissant. Il n'y a rien à redire, Rammstein atteint un niveau musical que l'on n'aurait pas soupçonné. Links 2 3 4 suit, surprend par son ton militaire et l'on retrouve là le groupe que l'on connaît par son rythme marteau-piqueur et ses constructions si bien pensées. Sonne, le premier single de l'album, poursuit cette richesse et cette découverte musicale de chaque instant. L'introduction est bizarre, immédiatement relayé par un énorme riff de guitare sonnant limite néo métal puis par un refrain absolument magnifique où se mêle un Till Lindemann enfin décidé à chanter et une voix féminine d'une indéfinissable pureté. Ich will, démontre une nouvelle fois le talent du groupe, réunissant à merveille puissance, superbes paroles, refrain mélodique et des voix aériennes pour compléter le tout. Feuier frei, titre qui a servi pour ouvrir XXX, accentue cette richesse musicale puisqu'il s'agit d'un titre bien rapide dans la lignée des deux premiers albums. La chanson Mutter complète le tout, à la fois douce, mélodique et mélancolique mais qui n'oublie pas le gros son ni les instruments classiques pour donner plus de force à l'ensemble. En six titres, Rammstein vient de prouver l'étendue de son talent et son incroyable richesse musicale.
Les cinq prochaines chansons restent très bonnes mais ne sont pas à la hauteur des autres. Spieluhr fait comptine métal avec son clavier et ses voix d'enfants, Zwitter sonne néo métal façon Rammstein, Rein Raus et Adios n'oublient pas l'agressivité et les tempos rapides propres aux groupe et Nebel conclut le tout calmement, par une énième superbe mélodie.
Rammstein vient de prouver avec Mutter qu'il jouait maintenant dans la cour des grands, et même des très grands. C'est l'album de la maturité pour ce groupe qui a prouvé l'étendue de sa richesse musicale, ne se limitant plus à l'indus et capable de marier avec leur son des choeurs, des violons ou tout ce qui leur tombe sous l'oreille. Avec un ensemble de titres du niveau des premières, le groupe aurait pu faire l'album parfait. Ils ont quand même réalisé un disque exceptionnel et s'ils peuvent encore continuer sur leur lancée avec Reise Reise, leur prochain album, le résultat sera plus qu'énorme.