8/10Muse - Hullabaloo Soundtrack

/ Critique - écrit par Filipe, le 16/07/2002
Notre verdict : 8/10 - Quand on en arrive à inspirer les muses... (Fiche technique)

Tags : muse limited house album eur rock hullabaloo

Après avoir critiqué Showbiz et Origin of Symmetry, votre fidèle serviteur se devait également de faire comparaître Hullabaloo Soundtrack à la barre. Compte-rendu d'un procès animé. Etaient présents: Messieurs Matthew Bellamy, agissant en qualité de chanteur et guitariste du groupe Muse, Chris Wolstenholme, le bassiste et Dominic Howard, le batteur du même groupe.

C'est à l'âge de 13 ans que ces messieurs originaires du Devon se lançèrent ensemble dans la musique. Se produisant à des kilomètres de Londres, le groupe qui allait être rebaptisé Muse plus tard n'a d'abord eu qu'un succès mitigé. Ce n'est que lorsqu'ils se sont liés à Taste Media et qu'ils ont joué au In The City Live en 1998 à Manchester qu'ils se sont vraiment fait connaître du public et des maisons de disques: ils ont coups sur coups signés avec Maverick aux States, Motor en Allemagne, Naïve en France et Mushroom en Angleterre. Après les sorties de leurs deux somptueux albums et de leurs quelques singles qui firent leur renommée mondiale: Muscle Museum, Sunburn, Unintended, Newborn, Plug In Baby, Bliss et Feeling Good, voilà que Matthew Bellamy et les siens sont heureux de nous présenter Hullabaloo Soundtrack, dont le nom pour le moins original ne cache qu'un recueil de B-Sides enregistrées entre mars 1999 et octobre 2001 ainsi que l'enregistrement de leurs concerts qui se sont tenus au Zenith de Paris les 28 et 29 octobre 2001.

Sans réelle transition, ce que l'on peut tirer de la première écoute est que ce sont bien des B-Sides, des morceaux qui ont été enregistrés en studio mais qui n'ont pas été jugés assez favorablement pour ne faire partie ni de Showbiz, ni de Origin 5f Symmetry. Aucun morceau ne dépasse les incontournables de Muse et il ne faut pas vous attendre à trouver la perle rare. Reste que ce premier CD propose de brillantes trouvailles musicales et des mélodies dignes de leurs auteurs.

Nous nous étions habitués à ce style si raffiné que s'était décidé de produire le groupe: un rock agréable, mélodieux, des sonorités inédites et des instruments à la limite du déchaînement menés tambour battant par un Matthew Bellamy à quatre mains omniprésent, puisqu'au micro, au piano et à la guitare. Et première chose, l'empreinte est la même pour cet album. Sans aucun doute. Le groupe s'en donne à coeur joie sur Shrinking Universe et Yes Please, les plus déjantés de ces inédits. Petit coup de coeur pour les romantiques Map Of Your Head et Shine Acoustic dont les étonnantes mélodies et les paroles à faire pâlir de jalousie un Baudelaire laissent éclater tout le génie de Bellamy en quelques instants. Ashamed aurait pu faire partie de la bande musicale de Matrix. The Gallery fait la part belle aux instruments puisqu'une fois n'est pas coutume, aucun chant ne les accompagne. Hyper Chondriac Music, pour finir, est dans la lignée des morceaux les plus connus du groupe.

Au final, on a droit à un bien joli bouquet et des morceaux qui, pour les plus achevés d'entre eux, sont curieusement restés en réserve pour ne nous être présentés qu'aujourd'hui. Mais qu'importe. Le résultat est le même. Le plaisir également.

Pour ce qui est du second CD, il regroupe la plupart des morceaux qui ont été joués au Zenith en 2001. J'y étais et j'étais donc impatient d'entendre à nouveau ce qui fut en son temps un véritable événement musical. Et quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que des morceaux tels que Newborn, Plug In Baby et Feeling Good manquaient à l'appel. Bien sûr, cela ne pouvait pas être un simple oubli. Quelque soient les raisons qui ont motivé le groupe et leur maison de disque à faire un tel choix, la déception est énorme. Certes, y figurent Showbiz, Muscle Museum et bien d'autres morceaux qui m'étaient particulièrement chers tels Space Dementia, Screenager et Micro Cuts. L'émotion est intacte pour ceux-là. Mais l'on reste dubitatif quand on sait par ailleurs que le groupe sur scène a filé au bout d'1 heure, 30 minutes et 0 secondes de concert et qu'il n'est pas revenu pour le traditionnel Rappel. Ah Commerce, quand tu nous tiens!

Malgré cette dernière fausse note, Hullabaloo Soundtrack reste un grand moment d'émotions éparses. Et confirme l'impression -qui n'en est plus une- qu'avaient laissé les deux premières réalisations du groupe. Muse est indétrônable et peut s'en vanter.