7/10Muse - Black Holes and Revelations

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 01/07/2006
Notre verdict : 7/10 - Pas encore le trou noir (Fiche technique)

Tags : muse album black holes engineer revelations guitare

Black Holes and Revelations, le quatrième album de Muse, est le moins bon depuis le premier, Showbiz, sorti en 1999. Constitue-t-il pour autant un mauvais disque ? Non. Mais après les inégalables Origin of Symmetry en 2001 et Absolution en 2003, le groupe nous propose une majorité de chansons qui répètent sans véritable originalité les efforts du passé.

Les trois quarts des nouveaux titres de ce nouvel opus sonnent comme du Muse classique. A savoir un habile mélange de riffs catchy, rythmes énergiques, solos inspirés, vocalises haut perchées de Matthew Bellamy et d'une électronique gourmande en arpeggiators. Ainsi, le magnifique Starlight, un des sommets de l'album, rappelle directement Sing for Absolution et Bliss. Cette parfaite chanson mélancolique devrait logiquement rencontrer un vif succès lors de sa sortie en single. Le technoïde Take a Bow, pas si loin d'Endlessly, déçoit par son final poussif et tendu. Un peu pompier, Invicible transporte l'auditeur entre Keane et Jeff Buckley. Sa rupture finale plus nerveuse offre une des plus belles parties de guitare du disque. Courte, la balade Soldier's Poem ferait presque apparaître le spectre des choeurs de Queen et le chant plaintif de Buckley. Probablement la chanson la plus décevante en dépit de sa qualité, Hoodoo aurait pu opposer une sérieuse concurrence à la grandeur de Butterflies and Hurricanes si seulement un développement explosif avait évité la frustration du retour final au calme.

Réellement novateurs pour le groupe, les deux premiers singles se démarquent du reste. Ainsi Supermassive Black Hole peine à convaincre avec son gros rock aux résonances funky. Le rouleau compresseur radiophonique, proche vocalement de Prince ou de Beck époque Midnite Vultures, lasse très vite. Amplement plus intéressant, Knights of Cydonia, fortement inspiré par Ennio Morricone et The Shadows, fait voyager nos oreilles dans un Western rock du plus bel effet. Il constitue sans aucun doute la chanson la plus percutante du disque. City of Delusion est un clin d'oeil fiévreux à la musique latine. Map of the Problematique représente une virée répétitive hypnotique et Assassin un délire agité mal concrétisé.

Malgré quelques tubes et futurs tubes impeccables, le quatrième album de Muse est le premier où l'innovation répond aux abonnés absents. Si les anglais ne sont plus les maîtres incontestés du rock, ils demeurent toujours incapables de faire un mauvais disque. Et ça, c'est rassurant pour leur avenir.

Muse - Black Holes and Revelations
01. Take a Bow
02. Starlight
03. Supermassive Black Hole
04. Map of the Problematique
05. Soldier's Poem
06. Invincible
07. Assassin
08. Exo-Politics
09. City of Delusion
10. Hoodoo
11. Knights of Cydonia