My Own Private Alaska, Mass Hysteria, Metallica - Concert aux Arènes de Nîmes - 07/07/2009
Musique / Compte-rendu de concert - écrit par nazonfly, le 22/07/2009Tags : paris lyon festival cco live rock death
Metallica aux Arènes de Nîmes : un concert événement. Le public chauffé à blanc réchauffe les vieilles pierres (et je ne parle pas des Four Horsemen)
Les Arènes de Nîmes, un lieu maintes fois séculaire et empreint d'histoire. Là où autrefois s'affrontaient les gladiateurs se manifestent aujourd'hui des musiciens. Radiohead y est venu faire le show en 2008, Rammstein y a a enregistré une magnifique DVD. En ce début du mois de juillet, c'est un autre poids lourd qui s'est arrêté dans le magnifique cadre, là encore dans le but de faire un DVD : Metallica. Après une carrière de plus de 20 ans, 11 albums et presque autant de références du métal (voir la discographie), les Four Horsemen ont dernièrement révélé leur dernier bijou : Death Magnetic pour lequel ils tournent dans le monde entier.
Les rues de Nîmes sont envahies de
T-shirts noirs à l'effigie du groupe et c'est
My Own Private Alaskaune véritable
foule qui se masse devant les Arènes. Les entrées pour la
fosse et pour les tribunes se font de chaque côté du monumental
bâtiment en pierre. L'organisation est parfaite et tout se fait sans heurts, ni trop d'attente : on se souvient de
l'organisation catastrophique du Parc des Princes, cinq ans auparavant.
Les Arènes sont ainsi déjà bien remplies quand apparaissent les Toulousains de My Own
Private Alaska (M.O.P.A. en abrégé) qui ont la lourde charge de
lancer cette soirée exceptionnelle. Une charge d'autant plus lourde qu'ils ont une formation plutôt
originale dans le monde du métal : une batterie, un chanteur et un
clavier. Voilà qui pourrait donner des boutons à nombre de
metalleux. Ils reçoivent d'ailleurs un accueil mitigé, pas vraiment
hostile mais pas véritablement chaleureux. Pourtant leur musique déboîte et mériterait qu'on s'y
Mais bon on vient pour Metallicaintéresse un peu
plus. Mais le public lézarde encore au soleil et M.O.P.A. permet
finalement juste aux oreilles de s'habituer à l'énorme son de la
scène.
Les Toulousains sont suivis par un autre groupe française :
Mass Hysteria. Au départ, Mastodon et Lamb of god devaient officier
en tant que premières parties. Y a-t-on perdu au change ? Pas si sûr car Mass Hysteria chauffe remarquablement la pierre en proposant un
show rythmé et plein d'une bonne humeur communicative. Mouss saute,
exhorte le public à faire de même et semble franchement content
d'ouvrir
pour Metallica, un groupe « dont les posters ornaient
sa chambre ». Très original, il lance sa petite pique
contre ces groupes de rock où seule la mèche forme l'attitude,
comme les BB Brunes (c'est original me direz-vous) ou Vincent Delerm,
dont on se demande ce qu'il vient faire là. Malgré cela, le concert
se déroule plutôt bien, les premiers slammeurs se laissent porter
par le public et le premier pogo se forme sur l'avant-dernière
chanson, avant que Mass Hystéria ne lance un "braveheart"
qui finira de chauffer les Arènes. Tout le monde est donc fin prêt
pour l'événement de la journée et sans doute de l'année !
"The ecstasy of gold" retentit
dans l'amphithéâtre et les poils se dressent déjà sur les bras :
la foule entonne l'hymne avec une ferveur inégalable. L'ambiance du
concert sera d'ailleurs exceptionnelle des premières notes de la
chanson d'Ennio
Un bien étrange homme masquéMorricone aux dernières paroles de "Seek and
destroy". Metallica y va ainsi d'un show gigantesque multipliant
les titres incontournables ("Nothing else matters", "Fuel",
"Sad but true") ainsi que d'autres plus rarement entendus comme
"Creeping death" ou "Motorbreath". Le groupe explore ainsi
son répertoire n'oubliant finalement que St Anger et Reload
dans cette revue de carrière. Death magnetic fournit
d'ailleurs quatre titres au set des Four Horsemen : "Broken, beat & scarred", "Cyanide", "The day that never comes" et
"All nightmare long" qui
s'intègrent parfaitement à la setlist. L'un des instants magiques
du concert sera d'ailleurs l'apparition de la Lune, presque au même
moment où Hetfield nous chante « The sunshine never
comes ». Les cœurs seront
comblés sur les premières notes de "Master of puppets",
"Fade to black" ou sur "Nothing
else matters" qui fait chavirer
la foule. Le show devient véritablement chaud avec les gigantesque
flammes qui
Fire !s'élèvent devant la scène sur "Fuel"
ou "One". Une seconde
rangée de flammes se dresse de
chaque côté de la batterie et de teinte de de différentes couleurs, augmentant un peu plus l'intensité du
show.
Pourtant c'est bel et bien le groupe qui met le feu sur scène : Kirk Hammet communique avec le public avec deux solos bien sentis, reprenant même quelques secondes de la Marseillaise, Lars Ulrich tape comme un sourd sur ses fûts, le petit nouveau Robert Trujillo amène son pêchu jeu de basse et James Hetfield exhorte la foule à chanter et crier avec lui sur "Master of puppets", "Sad but true" ou "Seek and destroy". Comme si le public avait besoin d'un quelconque encouragement ! Car, bien entendu, le public ne fait qu'un avec le groupe, lui transmet l'énergie d'une déferlante, le submerge d'un amour non-feint. Seules peut-être "Harvester of sorrow", "Dyers Eve" ou "Broken, beat & scarred" moins connues, moins puissantes, marquent un léger moins bien dans l'enthousiasme de la foule.
Après deux heures de concert, chacun repart les oreilles bourdonnantes, la voix brisée d'avoir trop crié et le sentiment d'avoir assisté à un concert grandiose. Assurément le DVD sera tout juste indispensable.