Enhancer - Electrochoc
Musique / Critique - écrit par Toma, le 17/05/2006 (Tags : enhancer jazz rock album metal electrochoc musique
Fusion des groupes Sunny's et Neurone, Enhancer est né en 1996 à Cergy Pontoise, intégré au collective métal Nowhere dans lequel on retrouve notamment Pleymo. Après Et le monde sera meilleur en 2000 puis Street Trash en 2003, le 3ème album d'Enhancer, Electrochoc semble être l'album qui va les faire découvrir à un public plus vaste. C'est au fond d'une pochette criblée de dessins présentant le groupe dans un délire purement mafieux, que l'on trouve 2 petites galettes rouges et argents: l'album et le désormais incontournable DVD qui l'accompagne.
Le premier titre, featuring David Banner, ne m'aidera pas réellement a saisir tout de suite de quel genre de groupe il s'agit. Car, je l'avoue, Enhancer m'était totalement inconnu avant que le bouton play de ma petite télécommande transmette l'ordre à ma platine de rentrer en rotation. Cette intro hip-hop, un peu perdue au milieu des autres des titres, semble n'être finalement qu'une excuse pour avoir le nom d'un gangsta américain taggé sur la pochette, c'est bien dommage.
L'album prend son véritable intérêt à partir du second titre Hot, dans un pur esprit egotrip, généralement propre au rap, mais ici sur fond de guitares saturées. Ici le featuring Kool Shen s'insère bien mieux que celui de son "confrère" Banner, donnant une dimension rock / hip-hop bien agréable.
Même méthode et même réussite sur le titre Electrochoc : la richesse du morceau n'est pas à chercher dans le contenu des paroles mais bien dans l'énergie déployée. On écoute également avec plaisir le délirant Dirty Dancing qui pourrait être résumé par leur "Même si t'es ridicule fais twister tes rotules" et un Girls du même acabit.
Enhancer font ensuite l'apologie de leurs bandes de potes (Mes potes), diffusent des slogans anti-slim fast (FAT), apologisent l'alcool et la fumette (Toxic) toujours avec une certaine dose d'humour et de guitar rock énervés qui en font des morceaux sympas à écouter, sympas ne signifiant pas non plus transcendants. Pas de transcendance non plus d'ailleurs pour A 100 à l'heure ou La pression, un peu fade à mon goût. L'album se termine sur une touche bien vu du West Side de paname, une description ironique de la cité bien marrante.
On pense parfois en écoutant Enhancer, à des groupes comme TTC ou Stupeflip pour ce côté un peu en marge de leur domaine musical d'origine, mais Enhancer ne réussi tout de même pas à se forger une identité aussi marqué. Ce rock « collé au bitume », comme ils aiment se décrire, reste toutefois à découvrir et c'est surtout l'énergie débordante présente sur une bonne partie des titres qui fait de cet album un opus bien agréable à écouter.