7.5/10Enhancer - Electrochoc

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 29/03/2006
Notre verdict : 7.5/10 - Enhancer dans le secteur (Fiche technique)

Tags : enhancer album rock jazz metal electrochoc musique

Rechargez les accus, revoilà Enhancer avec Electrochoc. Le groupe le plus rap de la Team Nowhere est de retour des studios d'Elementree, le label de Korn, avec l'envie d'enflammer les kids et de faire taire tous ses détracteurs après un Street trash en demi-teinte. Mettons fin au suspense, le groupe francilien a réalisé là son meilleur album niveau qualité et cohérence des titres. Alors que l'on n'écoutait qu'une piste sur deux sur les autres opus, chaque morceau d'Electrochoc est à écouter. Ils devraient même en satisfaire un grand nombre au vu de leurs différents styles. Le voyage en Californie leur a fait le plus grand bien et la participation de Tim Harkins (ingénieur sur Untouchables de Korn, pour RATM ou Black Sabbath) ne doit pas être étranger à cet état de fait. La production est monstrueuse pour un groupe français et tous les titres sentent bon l'énergie et le délire que le groupe arrive pour une fois à maîtriser de bout en bout, ou presque.

Le combo francilien n'a pas changé mais a évolué. Son metal aux forts accents rap ou hip-hop est toujours de la partie mais il est désormais plus dur de définir la musique d'Enhancer tant les titres d'Electrochoc partent dans toutes les directions. On sent ainsi que le hip-hop californien et que la musique électronique ont eu une grosse influence dans la composition de l'album. En parlant de hip-hop, l'opus commence sur le flow écorché de David Banner qui rappe sur des nappes sombres à la Cypress Hill avant que les guitares ne déchirent l'air pour ouvrir Hot, le titre le plus dévastateur et marquant d'Electrochoc. Voilà du pur Enhancer qui semble tout droit tiré de Et le monde sera meilleur avec ses couplets rap qui partent dans tous les sens, son refrain monstrueux et son break qui tue, sans oublier la participation de Kool Shen, totalement dans le rythme. Rythme, le mot est lancé et colle parfaitement au groupe qui a vraiment travaillé cet aspect en rajoutant de nombreux effets tout au long de l'album afin de booster leur énergie naturelle. Le single Dirty dancing le prouve, groovy à souhait, et produira son petit effet lors de chaque prestation scénique avec ses paroles délirantes et entraînantes à souhait. Dans un genre qu'on leur connaît, c'est-à-dire rap, excité et lorgnant davantage sur le néo, Fat et Toxic plairont également à tous leurs fans.

Le reste, plus novateur de la part Enhancer, mérite d'autant plus toute notre attention. Le groupe a réussi à faire évoluer des chansons à la Fat pour le plus grand bien de cet album. Les franciliens sont capables dans Street playground et La pression, comme c'était déjà le cas sur l'excellent Ma musique, d'écrire de très bon titres hip-hop plutôt sombre où les grosses guitares viennent casser la baraque. La musique électronique est aussi de la partie dans le détonnant Girls dont le refrain et le pont dévastateurs, très indus, mettent tout le monde d'accord. Electrochoc possède également une base électro mais peine à séduire, trop répétitive et manquant de punch. Ce n'est pas le cas de A cent à l'heure dont le titre est particulièrement bien choisi. Davantage punk-rock avec des chanteurs qui se mettent à chanter, les couplets de sa première partie sont incontournables et il est dommage que le titre peine à sa terminer. Dans West side de Paname, ils se permettent même de faire du country rap très sympa. Au final, seul Mes potes, très calme et au rap posé, reste un peu au travers de la gorge. On soulignera tout de même la participation de Marz, un rappeur ancien guitariste de Ministry et première signature d'Elementree, qui apporte énormément à la partie hip-hop de l'album.

Enhancer vient de signer avec Electrochoc son meilleur album. Certes, on ne retrouve le groupe qu'on aime, celui de Et le monde sera meilleur, que sur un seul titre mais le reste vaut largement la peine d'être écouté. Mieux produit, plus abouti, plus varié, sans temps mort et à l'énergie communicative, Electrochoc s'annonce comme un des disques rock de l'année malgré ses quelques passages un peu faciles.


Le DVD - Rock the city

Un DVD de plus de 2 heures est également fourni avec le CD. On peut y voir les différentes phases de la réalisation de l'album, dont une longue partie en Californie dans les studios d'Elementree. Il permet de retrouver le groupe lors de la tournée Street trash avec un reportage qui alterne les titres live (Street trash, Hardcore version dancefloor, KO) et les délires inhérents à chaque tournée. On peut également voir Ma musique en live même si les guitares ne sont malheureusement pas suffisamment audibles. Deux titres bonus, Hold up et OP ont aussi été ajoutés, un ton en dessous de ce que l'on trouve sur l'album, ce qui explique son absence sur celui-ci.


Enhancer - Electrochoc

1. Intro feat. David Banner
2. Hot feat. Kool Shen
3. Dirty Dancing
4. Street Playground
5. Girls
6. Mes Potes
7. La Pression feat. Marz
8. Fat
9. Toxic
10. Electrochoc feat. Marz
11. A 100 A L'Heure
12. West Side De Paname feat. Marz