8/10Elista - La Folie Douce

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 02/11/2006
Notre verdict : 8/10 - Douce folie (Fiche technique)

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Trois ans après un premier album éponyme porté par Debout, parfaite chanson pop largement diffusée sur nos ondes, Elista revient avec un disque largement plus rock. Un nouvel opus où les guitares s'imposent sur tous les titres, comme les chants incisifs, les lignes de batterie explosives et les riffs percutants. Les amateurs du single La Vie à Deux, véritable perle du premier album, en auront pour leur argent. Le groupe enchaîne les bombes vigoureuses avec efficacité et sans presque prendre le temps de respirer.

Guitares furieuses, paroles et chants saillants

Le premier single, Dès le départ, dès le début, fixe clairement les choses. Avec ses guitares furieuses, ses paroles et chants saillants, le titre n'a rien à envier aux Placebo, Muse et autres The Killers. La production de Dimitri Tikovoï, producteur de Meds, le dernier album du groupe de Brian Molko, n'y est sûrement pas pour rien. Partant de ce constat, Elista additionne les bonnes notes. De la new wave exaltée de Courage à l'hymne fédérateur de Nous sommes tous une ombre, en passant par les tubes rock imparables (Les Hommes ordinaires, Mon ivresse (à l'autoroute A3)), les influences des différents membres se révèlent comme autant de richesses. Joy Division, bien sûr, mais aussi Talking Heads et Sonic Youth. Davantage que sur le premier album, Elista fait penser à Noir Désir. Rien à voir avec l'essai manqué du deuxième album de Luke, car les quatre potes sont loin de la vulgaire copie. Ils se contentent de parfois rappeler le chant cisaillé de Bertrand Cantat.

Les deux chanteurs, Thomas Pierron et François Nguyen, se succèdent devant le micro avec un mélange de puissance et de monotonie dans les timbres. En effet, sur des textes de Benjamin Peurey, Elista n'est toujours pas là pour rire. Sans vraiment être engagée, la formation se permet des réflexions sur la société, avec notamment l'utilisation de nombreuses peintures verbales évocatrices de réalités diverses (La Folie Douce, Finir dans les journaux, Je suis une nuit de tempête). Il en ressort des impressions de noirceur, de nuages, mais jamais de déprime, même sur les rappels de déceptions sentimentales. Le disque a trop d'ardeur musicale pour tomber dans la réelle tristesse. Indéniable qualité, Elista n'a pas non plus oublié que les synthés peuvent apporter une densité supplémentaire. Sur Le Niveau des mers et Lâcheté, le groupe nous ferait croire à des ballades mid-tempo, si seulement les guitares ne venaient pas pointer le bout de leur manche. Après un tel album, on ne peut qu'en redemander en bougeant frénétiquement la tête.

Elista - La Folie Douce
01. La Folie Douce
02. Finir dans les journaux
03. Dès le départ, dès le début
04. Le Niveau des mers
05. Lâcheté
06. Courage
07. Nous sommes tous des ombres
08. Les Calanques de cassis
09. Les Hommes ordinaires
10. (J'ai beau tout tester) je déteste tout
11. Je suis une nuit de tempête
12. Mon ivresse (à l'autoroute A3)