7/10Céu - Caravana sereia bloom

/ Critique - écrit par nazonfly, le 14/03/2012
Notre verdict : 7/10 - Céu, c'est à São Paulo (Fiche technique)

Tags : eur livraison ceu musique pop jazz album

Comme souvent, c'est un premier single, ici Retrovisor, qui nous fait tendre l'oreille. Un titre qui s'impose d'emblée, si ce n'est comme une référence, au moins comme une belle chanson, nonchalante, chaude et éblouissante comme un soleil d'été avant qu'elle ne s'élève sous les étoiles comme les braises d'un feu de camp mourrant. Malheureusement et là aussi comme souvent, le reste de l'album est en deçà du single principal, du moins pour ceux qui sont un peu réfractaires aux rythmes tropicaux ou latino (personne n'est parfait).

Tropicalisme

Car, bien évidemment, en tant que brésilienne et même pauliste pour être plus
Cé comme le ciel
précis, Céu nous sert un album profondément ancré dans la culture sud-américaine, pour le meilleur comme pour le pire. Cet album justement, Céu l'a écrit en parcourant les routes qui relient le Nordeste à São Paulo : comme
Motor Hotel de Boulbar, Caravana sereia bloom est un album hérité des errances de Jack Kerouac. Sauf qu'au lieu d'arpenter les USA, Céu se balade dans le monde latino. C'est ainsi que You won't regret it, par exemple, puise directement ses racines en Jamaïque pour un reggae au tempo lent sur lequel vient s'ajouter une trompette réellement typique. C'est aussi ainsi que Teju no estrada se plaît à se laisser aller à des rythmes qui n'auraient pas franchement fait tache dans une célèbre publicité pour une marque de jus d'orange. Oui, vous l'aurez compris entre les lignes, ces titres ne nous ont pas franchement enthousiasmés. Au contraire de Baile de ilusão dont la bossa énergisée nous aura plus convaincu.

Clown et amour passé

Parfois le côté brésilien de la musique de Céu est largement plus ténu comme
Cé comme une caresse
sur Falta de ar qui ouvre l'album : l'orchestration latino, un peu en arrière plan, apporte finalement beaucoup à ce titre qui marche bien. C'est d'ailleurs ce petit côté latino qui manque à Street bloom. Attention le titre est plutôt bon mais n'est pas franchement original : il n'aurait d'ailleurs pas déparé sur Born to die de Lana del Rey. S'il faut chercher les très bons titres qu'on n'a pas l'habitude d'entendre, il faut regarder les titres un peu plus tristes. Comme Palhaço dans laquelle, Céu, membre d'un cirque, tente de convaincre un clown de revenir sur scène : la musique y est d'une langueur à deux pas de la tristesse, portée par cette langue si magnifique quand elle pleure. Ou encore Amor de antigos qui exhale l'atmosphère poussiéreuse d'un vieil amour passé : ici Céu essaie de persuader une vieille dame à se rappeler d'un amour passé.

 

Cette route qu'évoque Céu dans le titre de son album (la référence à la caravane) est finalement bien absente de celui-ci. Sur ce point, la palme revient sans doute à Asfalto e Sal qui « parle de quelqu'un qui prend la route pour s'évader » mais qui ne fait pas passer d'émotions dans ce sens. Cependant même si la musique ne colle pas forcément au thème ouvertement évoqué, Caravana sereia bloom est un album agréable à écouter dans sa variété : il nous aurait presque réconcilié avec la musique latino en mêlant modernité et tradition, un mêlange déjà présent sur CéU,son premier album. Mais il y a surtout deux ou trois titres vraiment intéressants, ce fameux Retrovisor que vous pouvez écouter plus bas.

Céu – Caravana sereia bloom

01. Falta de ar
02. Amor de antigos
03. Aspalto e sal
04. Retrovisor
05. Teju na estrada
06. Contravento
07. Palhaço
08. You won't regret it
09. Sereia
10. Baile de ilusão
11. Fffree
12. Streets bloom
13.Chegard em mim