Bang Gang - Concert Fnac Indétendances - 08/08/2008
Musique / Compte-rendu de concert - écrit par Danorah, le 08/08/2008Tags : salle festival club note concerts concert album
Pas exempt de défauts, ce concert de Bang Gang constitue pourtant un très agréable moment, qui rend justice et fait redécouvrir d'une autre oreille les superbes albums produits par le groupe.
Il y a des jours, comme ça, où tout commence de travers dès le saut du lit (réveil en retard, cheveux moches incoiffables, pénurie de choco pops), où tout continue de travers une fois en route (pluie et froid polaire en plein mois d'août, montagnes de travail à rendre, imprimantes en grève et autres petits tracas quotidiens) et où finalement, un petit rayon de soleil pointe le bout de son nez pour aider la journée à se terminer mieux qu'elle n'avait commencé. Plus musical que météorologique, le rayon de soleil, mais ce soir, on n'aurait troqué pour rien au monde ce petit concert de Bang Gang contre la morsure de la vieille boule d'hydrogène en combustion.
Invité du festival Fnac Indétendances et fort
d'un (sublime, faut-il le préciser) nouvel album, Bang Gang investissait donc
les quais de Seine pour un concert gratuit, accompagné de B R OAD WAY
(avant) et de Martina Topley-Bird (après). On ne s'appesantira ni sur les
premiers (des Stéphanois qu'on n'avait pas l'honneur de connaître, quelque part
entre The Delano Orchestra et Massive Attack, mais sur lesquels la brièveté du
concert ne permet pas vraiment de se forger une véritable opinion, ce dont on s'abstiendra
donc humblement) ni sur les troisièmes (pour lesquels on n'est pas resté).
A l'arrivée de Bang Gang sur
scène, première constatation : Bardi Johannsson est comme sur les photos :
bizarre. Deuxième constatation : l'album précédent, Something Wrong, n'a pas été remisé au placard, puisque le set s'ouvre
(ô joie) sur le magnifique Inside,
chanté (ô désespoir) par Bardi Johannsson, puisqu'Esther n'est pas
là pour s'en charger. Si Bardi sabote légèrement la partie vocale, la partie
instrumentale est heureusement exécutée à la perfection, comme elle le sera
pendant tout le concert : basse bien présente mais pas écrasante, guitares acoustiques parfaitement cristallines, batteur au poil... Bang Gang fait partie
de ces groupes dont les compositions se prêtent étonnamment bien aux
prestations live, où elles gagnent en puissance et prennent une épaisseur
insoupçonnée (le final fracassant de Find
What You Get, bardé de trois guitares électriques.) Alors on oublie bien
vite les faiblesses vocales de l'artiste (qui s'estompent à mesure que le set
se déroule), par ailleurs accompagné d'une seconde voix un peu approximative
mais compétente,
on s'amuse des paroles de ses chansons qu'il mélange
allègrement, et des paroles de français qu'il articule tant bien que mal entre
chaque chanson et qui charment le public. Et on se laisse porter par la
musique. Enfin, on essaie, parce que le public, justement, n'est pas le plus
attentif et discipliné qui soit (concert gratuit en plein air oblige...) Bang
Gang enfile une à une ses perles pop parfaitement léchées dans un écrin un peu
plus brut qui les magnifie : Follow
subit un ravalement de façade du plus bel effet, Lost In Wonderland est encore plus trippant que son homologue
studio, et Every Time I Look In Your Eyes
renforce encore sa position de titre phare du nouvel opus. Bref, c'est
beau, intense, et bien sûr c'est trop court - même pas une heure.
Ne boudons pas notre plaisir : Bang Gang en concert, malgré ses petites imperfections (ou même grâce à elles ?), c'est un plaisir immense qui rayonne, qui illumine et qui réchauffe le cœur mieux que n'importe quel bombardement d'UV. Et ça, les amis, ça n'a pas de prix.