The rebels of Tijuana fait danser La bourgeoise
Musique / Critique - écrit par nazonfly, le 10/09/2013 (Tags : rebels tijuana rock pop paroles roll musique
Un groupe français qui a bien écouté ses aînés rockeurs dans les années 60, ça donne forcément un album tout ce qu'il y a de convenable et d'excitant.
Voici plusieurs mois que La bourgeoise, deuxième album de The rebels of Tijuana que nous vous avions fait découvrir il y a plus de deux ans avec Un foutu hippie, s'enfonce lentement dans la pile de CD qui orne mon bureau. Apparemment le célèbre classement géologique (autrement appelé classement par sédimentation) a lui aussi des inconvénients. Ce qui est particulièrement dommage avec cette galette puisqu'elle est tout simplement magnifique. En effet la face interne du CD (celle qui est lue par le capteur) est d'un noir de jais tandis que la face externe ressemble à un vinyl, avec l'effet gravure inclus ! Un véritablement splendide objet.
Si un tel objet s'est retrouvé à moitié perdu, c'est, me direz-vous, qu'il est particulièrement mauvais, ou pire moyen. Il n'en est pourtant rien et je prends sur moi le fait d'avoir laissé de côté ces 16 titres. Mais comme The rebels of Tijuana reviennent dans l'actualité avec un nouvel EP, Mambo, il est temps de vous dire quelques mots au sujet de La bourgeoise.
True Rock'n'roll
L'intro, intitulée... Intro, donne d'emblée le ton de l'album : une bonne vieille guitare US sème avec elle un imaginaire daté. The rebels of Tijuana jouent en effet à fond le retour au rock, parfois country, des années 60. Il va sans dire qu'on s'attend à voir le groupe chausser des santiags... et comme par hasard ce sont les pompes qui ornent la pochette ! La musique, quant à elle, n'est pas franchement de celle qu'on aurait pu voir accolée au terme de « rebels ». Ou en tout cas pas aujourd'hui. Car c'est du rock'n'roll qui sue par tous les pores de The rebels of Tijuana, du bon vieux rock'n'roll old school qui peut tout aussi bien se la jouer petite ballade entraînante (Bleu, I'm leaving my way ou, encore mieux, La chimère qu'on aurait pu voir sur un album des Beatles), morceau psychédélique qui s'excite gravement au fur et à mesure que les secondes défilent (Complètement stone, La bourgeoise (part 2) ou l'excellent Dr Gonzo qui rappelle par l'omniprésence de la voix du narrateur le Motor hotel de Boulbar), country qui nous transporte au temps du Far West (Gigolo ou, dans une moindre mesure, Stax !) ou tout simplement quintessence du rock (les instrumentaux Yer John ! et Nazz, ou encore Les cryptones qui envoie sobrement du pâté). Pour autant faire le coup du rock des sixties peut quand même être casse-gueule, la preuve avec Mauvais trip child qui a un petit côté... Johnny Hallyday... finalement pas si désagréable avec cet harmonica qui s'excite bien comme il faut et cette voix mâture qui nous fait frémir.
Avec La bourgeoise, The rebels of Tijuana nous emmènent dans un voyage dans le temps et l'espace direction les années 60 (voire le XIXème siècle) et les États-Unis. Et au final ça fonctionne terriblement bien. À condition d'aimer le rock'n'roll, le vrai, le pur !
Point fort : une plongée sans paliers dans un passé rock'n'roll savoureux
Point faible : on n'est quand même plus dans les années 60
Extrait : Les cryptones
The rebels of Tijuana – La bourgeoise
01. Intro
02. Johnny Marr
03. Bleu
04. Yer John !
05. Mauvais trip child
06. Complètement stone
07. La chimère
08. I'm leaving my way
09. La bourgeoise (part 1)
10. Nazz
11. Les cryptones
12. Dr Gonzo
13. Gigolo
14. Sa majesté
15. Stax !
16. La bourgeoise (part 2)