Pleymo - Interview

/ Interview - écrit par Loic, le 02/07/2004

Tags : pleymo groupe album rock musique concert metal

Interview de Pleymo

Nous avions déjà rencontré Fred, batteur de Pleymo quelques jours avant la sortie de Rock. A l'occasion du Furia Sound Festival, nous avons de nouveau eu l'occasion de converser avec lui, ainsi qu'avec Marc, le chanteur :

Krinein : Je crois que Pleymo tourne souvent à l'étranger ?
Fred : Oui, on tourne assez souvent en Suisse et en Belgique.
Marc : Dans les pays francophones, ça marche bien, on va aller au Canada pour les francofolies. On a aussi joué au Portugal récemment, en première partie de Linkin Park.
F : C'est presque un pays francophone le Portugal !
Marc : Le concert s'est bien passé, on est également retourné au Japon, ça marche bien là bas.

K : D'ailleurs, vous l'expliquez comment votre succès au Japon ?
F : On ne l'explique pas ! En fait c'est un tout, ils sont très friands de culture française, nous on adore la culture japonaise. En plus, notre deuxième album avait une image très manga, et ils étaient très surpris de l'attrait des français pour l'univers manga. Ca fait une rencontre sympa, mais après, je ne sais pas vraiment l'expliquer.

K : Quel regard portez-vous sur la nouvelle scène métal française ?
F : En fait, au niveau metal, je n'écoute pas trop de groupe récent. Personnellement, je n'écoute quasiment plus de métal chez moi, je suis plus trop au jus de ce qui se passe. Quand j'écoute du métal, c'est des trucs du genre Sepultura.
M : On est des vieux maintenant !

K : Et c'est parce-que vous êtes vieux que vous avez changé de style sur votre dernier album ?
M : En fait, je pense que tu joues la musique de ce que t'es. J'ai ressorti des vidéos que j'avais chez moi dans mon placard, sur les débuts de Pleymo, où on est en répet' il y a 6 ans. Et ça ne m'étonne qu'on ai fait cet album là, à voir notre attitude, on était complètement barré, on disait des conneries en permanence.
F : Un mélange entre Jackass et Beavis and Butthead !
M : Maintenant on a grandi, on ne peut pas rester ado toute sa vie, là on a 26 ans, on avait envie de faire quelque chose de différent, alors l'album Rock il découle de ça, il faut être en phase entre ce que t'es et ta musique. C'est pas parce qu'un jour t'as fait un album qu'il va falloir toujours faire le même pour plaire à un public, il faut faire ce que t'aimes toi au départ, sinon tu peux pas être heureux
F : C'est le plus important, faire ce que t'aimes.

K : Alors, vous allez tendre vers quelque-chose d'encore plus calme ?
M : Non, je ne pense pas, avec Rock, on a fait ce qu'on voulait, alors que personne ne l'attendait, au final ça se passe bien, donc je pense qu'on va continuer dans cette lancée là, on est dans un spectre musical qui est plus large. Maintenant on a posé de nouvelles bases, et maintenant on peut plus tourner autour, élargir notre musique, puisque la mélodie ça apporte quand même pas mal de possibilités, le toast hip hop ça te limite pas mal quand même « tatatata... » alors que la mélodie c'est infinie.
F : Et c'est plus cool pour toi aussi au niveau des textes.
M : Carrément, tu peux exposer pas mal de trucs.

K : Et cette évolution, elle est venue naturellement avec l'âge ?
F : On était comme ça à la base.
M : En fait j'ai l'impression qu'on fait des cycles. Quand on avait 15 ans, on faisait du Led Zep, du Pearl Jam, des trucs plus calmes. Après, on a commencé à dériver dans le métal bourrin quand on a eu 20 ans et là on revient à ce qu'on était, je réécoute les Pearl Jam, les Alices in Chains, Smashing Pumpkins...
F : Et si on continue le cycle, on fera un album de death métal !
M : Peut-être, pourquoi pas ! Là on est vraiment en phase avec ce qu'on est, on joue ce qu'on est.

K : Et vous n'avez jamais redouté les réactions de vos fans ?
M : Si au départ, on se posait cette question.
F : Mais tu vois, Rock c'est un kiff, on était ensemble entre potes, et quand tu joues un morceau que tu sens bien, t'as les poils qui se hérissent dans le dos. Et en composant l'album rock, ça nous faisait ça, pas en jouant un ersatz d'épisode 2. Alors à partir de là, tu ne penses pas à ça, tu fais ton truc pour toi.
F : Et dans notre groupe, on est 6, les idées vont vite, il y a vachement de ping-pong, on ne peut pas rester sur des bases acquises, c'est impossible. L'esprit Pleymo, faut qu'on avance, faut rechercher le truc qui va nous faire vibrer à nouveau. On est des éternels insatisfaits. Alors, dans la musique, on est obligés d'aller chercher des nouveaux trucs. Et après 3 ans de tournée, Keckisspass et Medecine Cake, je pouvais plus les encadrer, ce style là, je ne pouvais pas imaginer refaire un truc comme ça, dans le genre « vas-y on fait un nouveau morceau nanahou nanahou ». C'était impossible, ça me sortait par tous les trous, donc on est parti sur complètement autre chose, je me suis dit « tiens, je vais essayer de chanter », on a fait notre truc et ça a bien marché. Après, la réaction des fans, je pense qu'il y a pas mal de fans de la première heure qui ont lâché le truc en cours de route, en partie parce qu'ils vieillissent aussi et ils passent à autre chose, ils écoutent peut être Tété aujourd'hui. T'en a qui n'aimaient plus aussi, et c'est complètement légitime. Moi Pearl Jam, j'ai arrêté d'écouter après le 3ème album. Quand tu découvres un groupe à ses débuts, tu peux rester nostalgique des premiers disques. Mais il y a aussi pas mal de nouveaux fans qui sont arrivés sur Rock, qui ont un nouveau regard sur le groupe. En plus, ça nous donne un nouvel élan.

K : Et vous prenez encore du plaisir à jouer vos anciens morceaux en concert ?
M : Oui, là ça commence à revenir, on avait presque arrêter de les jouer, mais on reprend un cycle de tournée en Septembre, on va finir au Zénith en Novembre, et on a envie de rejouer beaucoup de vieux morceaux, faire même peut-être des concerts chronologiques, jouer d'abord les morceaux du premier disque, ensuite ceux du second et finir avec Rock, et peut-être même jouer des morceaux qu'on avait jamais joués en concert. Ça me ferait marrer de réinterpréter nos vieux morceaux.

K : Et toujours au niveau des concerts, c'est vous qui choisissez vos premières parties ?
M : On aimerait bien, mais il y a toujours des problèmes de structure. Pour la tournée de Rock, c'était plus simple d'avoir toujours le même groupe avec nous, à savoir Vegastar, donc on n'a pas vu d'autres groupes. Et quand tu commences à t'enfermer, à ne plus voir d'autres groupes, c'est un peu dommage. Mais d'un autre côté, en prenant des premières parties aléatoires, on a eu de mauvaises expériences. Pour la tournée d'avant, on a parfois eu des groupes qu'on avait jamais entendu, les mecs jouent, tu te rends compte de la catastrophe, et le public pense que c'est Pleymo qui les ont invités, ils ne savent pas, et on se prend des messages d'insultes sur notre forum du genre « c'est quoi ce groupe de merde que vous nous avez infligés, 15€ pour ça, j'aurais pas du venir ». On a déjà eu des groupes qui t'insultent. Un groupe à peine monté sur scène balance « Pleymo c'est de la merde » devant nos fans ! Ça aussi c'est un peu chiant. A un moment on s'est dit qu'on allait choisir notre première partie. On voulait recevoir des disques, les écouter et choisir à partir de ça, mais c'est vraiment impossible ! Soit on ne reçoit pas les disques à temps, soit on n'a pas le temps de les écouter, si on écoute et qu'on aime, les dates ne conviennent pas....
F : Et on est 6 aussi, alors pour nous mettre d'accord, c'est pas évident ! Et je trouve ça pas mal de débarquer sans connaître notre première partie, sauf quand les mecs t'insultent bien sûr. Mais on a déjà eu de super bonnes surprises.
M : Par exemple, un groupe qu'on a rencontré en filage, et avec qui j'aimerai bien faire un truc c'est Kaolin. Je trouve qu'ils font des trucs bien, en plus ils chantent en français. C'est un truc que je reproche à certains groupes de ne pas chanter en français. Par exemple, Munshee, qu'on a rencontré à Etampe. C'est une nana qui chante, c'est super original, ça part dans pleins de directions, la meuf est super mimi, mais elle chante en anglais, et je trouve ça super dommage.

K : Ce n'est pas un peu contradictoire ce discours vu que vous avez fait un album en anglais ?
F : Non justement, ça nous a bien montré qu'il fallait rester en français. Quand on est arrivé en Allemagne, on ne savait pas s'il valait mieux chanter en anglais ou en français, et la maison de disque nous fait « Ici les gens s'en foutent du français, faut chanter en anglais ». On débarque, premier concert, on le fait en anglais, et à la fin les gens viennent nous dire « c'est vachement mieux en français, pourquoi vous avez chanté en anglais ? ».
M : C'est encore une grosse connerie ça, nous on prônait le francais depuis le debut. En France, si tu veux qu'on comprenne tes textes et ton message, tu dois chanter en français. Quand on a fait Medecine Cake, l'Allemagne propose de sortir l'album, ils entendent que ça marche bien en France et au japon, ils appellent Sony France pour leur dire qu'ils veulent sortir l'album. Sony France, complètement émoustillé, l'Allemagne c'est quand même le plus grand marché d'Europe, mais voilà faut chanter en anglais. Alors Sony vient me voir gentiment, « Marc, t'as bien aimé être en studio, tu vas y retourner faire la même chose en anglais ». On a bossé pendant deux mois pour faire ce truc, parce-que moi aussi, dans toute ma naiveté j'y ai cru, je me suis dit allez, si ça se trouve ça va cartonner en Allemagne, ça va nous ouvrir les portes du reste de l'Europe ! Et une fois en Allemagne, les mecs voulaient entendre du francais !
F : En plus ça fait partie de notre originalité, c'est un plus là-bas d'être francais.
M : Alors en rentrant, on a insulté notre maison de disque, et au final, cet album on l'a pris et on l'a rangé dans un tiroir
F : Je peux pas le blairer l'album en anglais, je le supporte pas, c'est complètement débile.
M : Faut être ce que t'es.

K : Sinon, je crois savoir que vous êtes passés un dimanche après midi sur France 2 chez Drucker...
M : AH oui, grandiose, en playback !
F : Bah oui, chez Michel Drucker, tu fous un coup de grosse caisse t'as 90 personnes qui meurent ! C'est comme pour top of the pops, on voulait pas faire de playback, mais t'arrives là-bas ils ont rien !
M : D'une part il n'y a rien, et d'autre part c'est organisé comme une usine ! Y'a 15 artistes qui doivent passer en 2 heures. Et toi t'es là, tu te dis c'est ma première télé, qu'est ce que je fais ? Et on te dit c'est maintenant, t'arrives sur la scène, y'a des petits gars dans le public qui t'applaudissent et tu comprends rien ! Et même, je me voyais pas chanter en live, on a pas l'expérience de la télé, tu vois toutes les caméras autour de toi, sans même avoir fait de balances ! Je vois aux Etats-Unis y'a pleins d'émissions live de rock, les groupes sont rodés, ils ont l'habitude.

K : Et c'est plus flippant quelques cameras que 15 000 personnes ?
F : Oui mais ça on sait faire, on le fait depuis le début de jouer en face de vrais gens, c'est beaucoup moins stressant.
M : La télé c'est super flippant, ça va vite, t'as pas le temps de te preparer, pas le droit à l'erreur. D'ailleurs, pour drucker, si vous regardez bien, j'avais les mains et le micro bien en face de la bouche pour pas que ça ce voit, parce-que je sais pas non plus faire de playback ! Pour revenir sur la petite histoire, c'est Obispo qui est fan de métal qui nous a dit de venir. Il voulait Muse et Pleymo, Muse bien sûr ils sont pas venus parce-qu'ils sont anglais et qu'ils ont autres chose à foutre, mais nous on a trouvé ça génial, c'était super marrant et décalé !
F : On s'est dit allons voir les vieilles chez drucker.
M : Mais c'est ça en plus, Drucker je matais ça chez mes grands-parents le samedi soir quand j'étais petit, le mec nous invite et cite mon nom. J'étais à donf, ma grand-mère a regardé et était au taquet. Voilà ma reconnaissance familiale passe par Drucker !
F : Il a été original sur la phrase à propos de ton pantalon.
M : Ouais, il a dit que je perdais mon froc, mais il a lu deux ou trois textes, ça c'était cool. Mais avant le truc, j'avais dit à mon manager, on va chez Drucker OK, mais on essaie de le jouer en live. Il m'a répondu "OK, mais déjà il y a pas le matos, vous allez avoir un gros son de merde, et une fausse note avec une seule prise, ça fait une fausse note multipliée par 13 millions de télespectateurs". Avec notre non-expérience, on a dit d'accord pour le playback, sinon tu risques d'avoir 13 millions de personnes qui disent que Pleymo c'est pourri. C'est super dur de faire ton choix, on est pas les Red Hot qui ont fait je sais pas combien de télés dans leur vie, c'est des machines ces mecs !

K : Et qu'est-ce que ça vous a apporté globalement de jouer devant des petites vieilles ?
M : Personnellement, j'ai fait ça pour moi, c'était très drôle.
F : Ça a fait plaisir à ma grand-mère.
M : Ouais, ma grand-mère représente ! Elle m'a appelé après pour me dire que j'étais beau à la télé ! Après, faut pas se branler le cerveau et se demander ce que les fans vont penser et tout ça, vraiment, on a fait ça pour nous.

K : Et votre maison de disque ne vous a pas parlé des répercussions ?
M : Si, et évidemment, le disque est remonté un peu dans le top, parce que Obispo dit qu'il aime Pleymo, alors t'as des fans d'Obispo qui ont dû acheter du Pleymo, mais c'est pas le principal. La maison de disque nous avait même prévenue que ça pourrait peut-être nous nuire au niveau de notre image auprès des fans, mais vraiment, on s'en tape de tout ça.
F : Et puis Drucker a quand même interviewé Gainsbourg, c'est pas rien.

K : Et comment vous expliquez le fait de ne presque jamais passer à la télé ?
M : Déjà, il n'y a pas de vraie émission musicale en France
F : Et la télé n'aime pas le rock.
M : Et les francais n'aiment pas la musique, ou ce genre de musique en tout cas.
F : Et des qu'il y a un peu de guitare, les gens prennent peur, ça fait du bruit
M : Et la masse qui va acheter ces disques le samedi à Carrefour n'aiment pas la subtilité, ils aiment les gros trucs qui passent le samedi soir à la télé. Il n'y a plus de bonne émission musicale, il y avait "taratata" et "NPA", mais ça s'est arrêté parce-que l'audimat baissait, les gens n'en avaient rien à foutre de voir des artistes jouer en live.
F : En fait il n'y avait que des musiciens et des passionnés qui regardaient.
M : La masse regarde star'ac et les potins, point barre ! Si on passait un concert de radiohead un soir à 20H30, personne ne regarderait. Pour plaire aux gens, il ne faut pas déranger, faut être gentil et facile d'accès. Après, il y a peut-être un juste milieu, et c'est pour ça que j'aime bien Kyo. Il font un truc pas complètement débile, et ils ont réussi à toucher beaucoup de monde. Si pleins de groupes font comme ça en France, peut être qu'un jour ça va s'élever, mais pour l'instant on y est vraiment pas. Et c'est en partie grâce à eux que le rock se démocratise en France.

K : Que pensez vous de l'éternel débat "petit label ou major" ?
F : L'aventage des petits labels c'est qu'ils sont généralement que 2 ou 3, et quand ils signent un truc, c'est que les 3 adorent et ils sont prêt à se battre pour défendre ce groupe, ils sont à fond dedans. Quand t'es sur une major, t'es bossé par 15 personnes
M : Ça consomme comme c'est pas permis dans les majors, des fois ça commence à me monter là. Je me plains pas parce-que Sony s'est bien quand même, ils ont une très bonne distribution, mais des fois y'a des discours, comme une réunion y'a deux semaines, on etait là, et au final ils nous ont dis que Pleymo ça vendait pas assez. Les mecs tu les ecoutes ils ont envie de passer à autre chose, dégage Pleymo et ils trouvent un autre groupe qui vend plus de disques. Mais nous on est un groupe qui vient de loin, on est un groupe de cave à la base, on a fait un album super métal, on en avait rien à foutre de tous ces trucs. On commence maintenant à faire des trucs plus larges, on commence à être connu, mais faut laisser du temps aux artistes pour se faire connaître. Mais les majors n'ont pas de temps car ils ont des comptes à rendre, donc ils font beaucoup de merde qui vendent bien. Au final, ils s'en foutent de nos préoccupations quotidiennes de musiciens, de trouver des accords qui sonnent bien...

K : Et tout ça ne vous donne pas envie de claquer la porte ?
M : Si mais, d'un côté, faut bien vivre, manger, payer son loyer à la fin du mois, et je t'assure que musicien en France c'est pas facile tous les jours, et dans le groupe y'en a qui font des trucs à côté, moi je bosse à coté donc ça va
F : Moi aussi je bosse, je fais de la PS2 !
M : Voilà, Fred bosse pas à coté, donc c'est pas facile tous les jours, et ça faut le savoir.
F : Faudrait qu'on fasse plus de concerts.

K : Et vous arrivez à vivre de votre musique quand même ?
F : Quand on fait des concerts, ça va.
M : Oui, enfin, tu vivottes.
F : C'est quand même mieux qu'il y a trois ans.
M : En fait, le disque ne rapporte presque rien, dans le genre 1 franc (15 centimes d'euros) par membre du groupe, vu qu'on est quand même 6 dans le groupe !

K : Et vous en avez vendu combien pour l'instant ?
M : 45 000. Tu pensais plus je suis sûr ! Mais on a été téléchargé plus de 200 000 fois !

K : Et vous pensez que ça vous a nuit beaucoup ?
M : On peut pas vraiment savoir. Une partie aurait sans doute acheté l'album, mais certains l'ont acheté parce-qu'ils nous ont découvert sur internet. Et des mecs ont télécharger le disque juste pour voir, ils ne l'auraient jamais acheté. Mais sans téléchargement, on serait peut-être disque d'or aujourd'hui.

K : Mais sans téléchargement, il n'y aurait peut être pas autant de monde à vos concerts ?
M : Oui, aussi, c'est pas que négatif.
F : Oui, mais les maisons de disque sont bêtes et méchantes, elles ne regardent que ton nombre de ventes et le prix qu'a coûté ton album. Après, les téléchargements et le nombre de personnes à tes concerts, elles s'en foutent un peu.
M : Après, ça peut être contradictoire. A Lisbonne la semaine dernière on a joué devant 10 000 personnes, y'a le chanteur de Linkin Park qu'est monté sur scène pendant qu'on jouait et il était à fond dedans comme un fou. Après tu rentres en France, t'es sur un nuage, et t'as ta maison de disque qui te dit que c'est nul et que t'as pas vendu assez d'albums. Même en France, on fait des concerts de dingue et ton manager te dit que c'est la galère. Sa phrase en ce moment c'est « comment on va faire ».
F : Une autre annecdote marrante pendant un festival en Suisse. La Suisse c'est une tout petit marché, on a du vendre 2000 disques, et pendant le concert, il y avait 6000 personnes, et les 6000 connaissaient, trois fois plus de gens que de disques vendus, tu es là, tu comprends pas le truc, mais tant mieux !

K : Mais à part ça, vous avez toujours la niak, parce que là vous avez un peu plombé l'ambiance !
M : Oui, à fond ! Ça c'est juste nos préoccupations quotidiennes. Mais on est suffisamment passionnés pour continuer malgré tout.
F : Et faut pas oublier que ce qu'on aime avant tout, c'est faire des chansons.

K : Vous pouvez nous parler du travail pour la pochette de Rock, c'est vous qui l'avez faite, comme pour le disque d'avant ?
M : Oui, en fait j'ai dessiné pleins de trucs, j'avais des idées d'ambiances colorées, et après j'ai bossé avec un pote qui fait de la 3D, parce-que je sais pas utiliser l'outil. On a fait ça ensemble, pendant la canicule, je m'en rappelle parce que le PC plantait tout le temps parce-qu'il faisait trop chaud. En tout cas c'était assez interressant, j'ai pas encore beaucoup touché à la 3D, mais c'est assez compliqué, à chaque fois que tu veux changer un truc ça prend des heures, je préfere le dessin, c'est plus simple.

K : Donc pas 3D pour la prochaine pochette...
M : Je sais pas du tout, ça pourrait être un dessin, une photo...
F : Ça pourrait être bien une photo, on n'en a jamais faite. Ou pas de pochette, personne n'a fait pas de pochette !
M : Si Glassjaw l'ont fait, c'était nul.
F : Un truc tout blanc devant derrière, rien !
M : Mais au pays du téléchargement faut faire une belle pochette !
F : Vendons juste un CD vierge ! Comme titre « grave ton Pleymo », avec l'adresse du site où le télécharger !
M : Et la petite phrase qui culpabilise « à toi de voir » !


Nous tenons à remercier les organisateurs du Furia Sound Festival, Jennifer en particulier, ainsi que Marc et Fred de Pleymo.