Pleymo - Episode 2 : Medecine Cake
Musique / Critique - écrit par CBL, le 22/11/2002 (Tags : pleymo album soir rock jazz metal tank
Après un premier album (en fait un SP ressorti récemment en LP) appelé Keçkispasse?, les 6 membres du groupe français Pleymo reviennent avec leur nouvel album Episode 2 : Medecine Cake. Né au coeur du collectif Nowhere qui regroupe entre autres Enhancer, AqME ou Wunjo, Pleymo entre dans la mouvance rap-metal qui a démarré il y a de cela quelques années avec des groupes comme Limp Bizkit.
Concrètement, ça veut dire quoi? Pleymo mélange à merveille les paroles rappées avec les riffs de folie caractéristiques du metal. Deux guitaristes, un bassiste et un batteur servent à poser les bases du metal alors le DJ est là pour accentuer le coté hip-hop avec ses scratchs et ses samples. En tout cas, les mecs de chez Pleymo n'ont rien à envier musicalement aux ténors du metal et montrent dans leur album qu'ils ont de l'énergie à revendre en se déchaînant sur leurs grattes et leurs percus.
Si certains morceaux comme New Wave ou Casino ne font qu'alterner le rap en couplet et le metal en refrain, d'autres pistes comme Kubrick ou Muck réalisent la symbiose parfaite entre les deux styles pour notre plus grand bonheur. La plus rappée de l'abum est sans conteste Tout le monde se lève mais passe agréablement bien. D'autres comme World sont beaucoup plus douces et permettent de calmer le jeu.
Le chant assuré par Kemar a l'air de poser problème à pas mal de gens. En effet, il utilise une voix assez indescriptible lorsqu'il rappe, un mélange bizzare d'aigus et de graves. Mais est-ce qu'on reproche à Corey de Slipknot de gueuler les trois-quart de ses albums ou au chanteur de Cradle d'avoir une voix de chat qu'on égorge ? Pleymo sans Kemar ne serait rien. C'est une partie intégrante du groupe qu'il faut accepter. A noter que Martin des Stereotypical Working Class vient prêter main forte à Kemar dans Star Fm-r.
Les textes écrits en français avec des passages en anglais par Kemar ne sont pas vraiment transcendants. On a le droit à la rébellion habituelle contre la société entrecoupée de références diverses et variées avec un soupçon de pub pour la Team Nowhere. Seul Kubrick sort du lot : c'est un hommage vibrant au maître du septième art entièrement en anglais.
Le packaging de l'album mérite qu'on s'y attarde un peu : outre les beaux dessins dans le plus pur style manga, on trouve, intercalée entre les paroles, une petite histoire assez sympa très X-files. Par contre, nous oublierons vite leur tenue vestimentaire à base d'anorak flashi et jambe de pantalon relevée.
Si Pleymo fait autant de bruit, c'est parce qu'ils sont les premiers dans leur style de musique à avoir signé chez un gros label et à bénéficier de la promo qui va avec. Mais si on fait abstraction de la pub ou de leurs fringues, on garde juste cet album, qui ne va sûrement pas révolutionner le genre mais qui est une vraie réussite : on l'écoute d'une traite, on se prend à répéter les paroles faciles à retenir et on n'a jamais envie de zapper une piste pour passer à celle d'après car elles sont toutes bien. C'est vrai que ça fait assez produit pré-formaté radio. Mais en France, le metal n'est pas trop aimé et la reconnaissance d'excellents groupes comme Mass Hysteria ou Lofofora peut se faire grâce à Pleymo.