8/10Qui sont les filles de Nova Twins ?

/ Critique - écrit par nazonfly, le 10/02/2020
Notre verdict : 8/10 - Champagne supernova ! (Fiche technique)

Tags : twins nova musique paris journees concert patrimoine

Les deux Londoniennes de Nova Twins sortent leur premier album. Pas sûr que vous soyez prêts pour ça.

Quand au détour d’une interview, on a demandé à Tom Morello, éternel bassiste génial de Rage Against The Machine, quel était le meilleur groupe qu'il ait jamais entendu, il a répondu « Nova Twins from London ». Être ainsi adoubé par l’une des références du monde de la basse et de la musique enragée en général, ça vous pose un peu un groupe. Il faut dire qu’il ne faut pas longtemps pour être conquis par les deux jeunes femmes de Londres qui nous avait mis les genoux à terre au Hellfest l’année dernière. Après plusieurs EP, les voici en train de partir à l’assaut des charts avec Who are the girls ?, leur premier album qui sortira le 28 février prochain.

Dévoilé sous la forme d’un clip il y a 4 mois, Vortex ouvre l’album avec un riff de bass imparable installant une atmosphère morbide bien accompagnée par la voix hallucinée de la chanteuse Amy Love avant que le refrain abrasif résonne comme un hymne revendicatif. Comment alors ne pas se mettre automatiquement en mode vénère et headbanger en hurlant « You’re in the vortex now, Flip the switch to distorded sound ». Et des sons distordus il y en a pléthore au fil de cet album qui suinte l’énergie, la percussion mais aussi le malaise, le souterrain, le nauséeux, le déviant.


Who are the girls ? DR.

Crade et sale

Chaque titre semble claquer et aller plus loin que le précédent, explosant les carcans, abolissant les limites. C’est crade, c’est sale, ça fait grrrrl avec la glotte (Play fair), ça va et ça vient comme une boule de démolition qui frappe et frappe encore jusqu’à mettre tous les murs à terre, jusqu’à mettre l’auditeur dans une transe incroyable, bourrée d’énergie et d’envie de mettre des coups de pied dans la fourmilière pour réveiller le monde (Devil’s face). Certes parfois Nova Twins semble se ménager quelques instants plus calmes (Not my day, Lose your head) mais c’est pour mieux lâcher les chevaux et laisser leur feu sauvage dévaster l’environnement sans prévenir (Bullet).


Ce sont les Nova Twins ! DR.

Folle et colérique

Mais cette puissance semble être constamment accompagnée par la sensation flippante d’un mal-être savamment entretenu. Comme si la dévastation ne pouvait qu’être associée à un lent pourrissement. Amy Love sait ainsi parfaitement jouer de sa voix pour la laisser hésiter entre la saine colère et la folie passagère (Athena) quand elle ne s’abandonne pas à lancer d’effrayants et inquiétants mantras hallucinés qui plongent l’auditeur dans des états seconds glauques qui exhalent les miasmes de la putréfaction et de la déchéance (Ivory Tower). Et c’est peut-être quand ce mélange de rock abrasif et de dégoût perceptible se marie parfaitement que Nova Twins nous offre ses morceaux les plus intéressants et les plus percutants (Undertaker).

Le réponse à la question existentielle de l’album, Who are the girls ?, est évidente : elles se nomment Georgia South et Amy Love et ce sont les Nova Twins. Avec ce premier album, elles parviennent à donner une suite à leurs EP et notamment au tube imparable Bassline b*tch.

En écoute, Vortex

La critique en 140 caractères : Abrasives, dévastatrices, malsaines, nauséeuses, Nova Twins explosent tout avec un album rempli de rage et de fureur, Who are the girls ?

Nova Twins – Who are the girls ?

01. Vortex

02. Play fair

03. Taxi

04. Devil’s face

05. Not my day

06. Bullet

07. Lose your head

08. Ivory tower

09. Undertaker

10. Athena