Madinkà - Concert au Hang'art de Lyon

/ Compte-rendu de concert - écrit par camite, le 06/11/2005

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Le rock est donc à la mode. Que ça vous plaise ou non, c'est comme ça, tout le monde le dit. Et si tout le monde le dit, c'est bien que ça doit être vrai. Mais autour des robinets officiels à son pop rock, ça secoue un peu sur les scènes, dans les petites salles ? A Lyon, des gens se bougent pour chauffer le public local éternellement réputé froid. Autour de la tête d'affiche Madinkà, trois premières parties. Une petite centaine de personnes (ou même moins, staff compris, sur quatre cents possibles) se pressent devant la scène. On devine pas mal d'amis et parents des groupes présents, à l'exception des groupies hystériques de Madinkà. Et pourtant...

Du côté de l'organisation, on avait cru bon de faire courir des rumeurs sur la présence surprise d'Indochine, sur scène (nouvel album approchant) voire en coulisses... D'un point de vue marketing, ça tient du génie. D'un point de vue artistique, on laissera au groupe Madinkà le soin d'apprécier la méthode, une bonne partie de sa renommée venant de sa bassiste Gwen, madame Sirkis à la ville. Certains, à commencer par l'auteur de la présente chronique, s'y sont laissés prendre. Pas suffisant pour remplir la salle, cependant, comme quoi il existe une justice.

La soirée commence avec The Naked Man, duo new wave qui créé le maximum d'effet avec le minimum de moyen, à l'image des White Stripes ou des Kills. L'ambiance générale rappelle les premiers Cure, les morceaux sont brillamment construits et Sandrine, la chanteuse bassiste possède une vraie présence. Excellent. L'affaire se corse quelque peu avec Coma qui, histoire de faire un jeu de mot minable, devrait y rester. Du mauvais Kyo quand ils chantent en français et les BO des derniers Burnout quand ils chantent en anglais. Leur reprise d'Electrastar d'Indochine, en rappel, suffit toutefois à faire chanter les fangirls.

Suit le groupe Dip, nouveau représentant de la catégorie groupe qui veut devenir Noir Désir à la place de Noir Désir, à moins que ce ne soit Placebo français à la place de Daisybox, je ne sais plus bien. Rien de bien excitant, quoi. Puis débarquent les Madinkà et leurs mélodies noisy pop efficaces. Le chant de Noël ressort toujours aussi mal en concert, la faute à la sono ou à des capacités vocales limitées ? D'autant plus dommage que musicalement, les compositions de Stéphane (guitare) et la rythmique de Gwen et Jean tiennent la route. Au moins peut-on penser que Madinkà, à défaut de faire de l'esprit, fait du rock tout court ; c'est mieux, et tout ce qu'on lui demande.