Limp Bizkit - The Unquestionable Truth (Part 1)
Musique / Critique - écrit par weirdkorn, le 11/05/2005 (
Après 4 albums, Limp Bizkit a déjà abordé pas mal de genres dans le monde du néo-métal. De l'ultra agressif Three Dollar bill Y'all au pop-métal de Results may vary en passant par les commerciaux et énergiques Significant Other et Chocolate Starfish, on ne peut pas dire que le groupe se soit amélioré avec le temps et c'est même l'inverse qui s'est produit. Les critiques tombent sur eux, le guitariste Wes Borland préfère s'en aller et le Zénith devient trop grand alors qu'ils remplissaient Bercy quelques années plus tôt. Fred Durst n'est pas idiot et a bien compris qu'il fallait tourner la page et partir sur de nouvelles bases. The Unquestionable Truth [Part 1], leur nouvel opus, répond tout à fait à ces attentes.
Tout d'abord, pour retrouver le vrai Limp Bizkit, il fallait que Wes Borland revienne. C'est chose faite, pour le bonheur de tous. Et ce n'est pas le seul à être de retour : Ross Robinson fait également son come-back. Le producteur de leur premier album et grand précurseur de nouveaux styles (les deux premiers Korn et Slipknot, Roots de Sepultura, ...) s'est remis à la tâche et un album estampillé Ross Robinson possède toujours une saveur particulière. Le son y est forcément nickel et la musique loin d'être aseptisée.
The Unquestionable Truth ne déroge pas à cette règle et l'on retrouve avec plaisir les éléments qui font le charme du groupe tout en constatant une nouvelle évolution dans leur musique. Limp Bizkit a renoué avec le rap-métal dans cet album mais sous une forme différente de ce que l'on a pu connaître. Les premiers opus étaient en fait plus hip/hop que rap et celui-ci s'engage clairement dans le second genre. Le flow de Fred se rapproche de ce que pouvait faire Zack de la Rocha avec Rage against the Machine. Niveau instrumental, cela suit cette évolution avec un rythme plus rapide où les énormes riffs de Wes apportent agressivité et puissance à une rythmique bien engagée. Limp Bizkit fait de nouveau du métal, il n'y a pas de doute là-dessus, que ceux qui en doutaient jettent un oeil sur the truth ou the story pour s'en rendre compte. On remarque en revanche que Lethal est très en retrait pour ne pas dire inexistant et il manque à l'ensemble. Il apporte d'habitude l'énergie et cet album là ne possède pas la pèche des premiers Bizkit. Fred ne gueule plus non plus (quoique...). C'est dommage puisqu'il est bien meilleur dans cet exercice que dans le chant qu'il utilise sur un titre.
Au niveau des textes, c'est encore une occasion de se réjouir. Au revoir les Rollin' et bienvenue aux paroles réfléchies. Encore une fois Limp Bizkit a semblé vouloir se rapprocher de RATM en traitant de sujets un peu plus politisés comme le pouvoir des médias ou la religion. Le groupe a en fait sorti un concept album, comportant seulement 7 titres pour une demi-heure de musique où toutes les chansons commencent par "the" et abordent des points différents. Il est dommage de n'avoir que si peu de titres tant le niveau est bon et homogène. Une seconde partie devrait sortir prochainement et il sera intéressant de l'écouter pour savoir pourquoi le groupe a préféré couper en deux ses nouvelles compositions (souci monétaire, commercial ou artistique ?).
Limp Bizkit a sorti avec The Unquestionable Truth un EP qui devrait les remettre dans le droit chemin et montrer aux yeux de tous qu'ils peuvent faire du très bon rap-métal. Que ce soit the propaganda, the truth, the priest, the channel ou the story, tous peuvent faire de très bons singles même s'ils ne sont pas de la trempe d'un Pollution, d'un Counterfeit ou d'un Nookie. Même le très rap the key est bien sympathique. Avec plus de chansons à se mettre sous l'oreille cet album aurait été d'une autre ampleur. Si la seconde partie est de ce niveau je suis preneur.