4/10Ill Niño - One Nation Underground

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 26/09/2005
Notre verdict : 4/10 - Stay underground (Fiche technique)

Tags : ill nino one nation underground metal album

Ill Niño s'est affirmé comme le leader du metal latino depuis la sortie de l'excellent Revolution Révoluciõn qui nous avait explosé les tympans en réunissant à un refrain la plupart du temps mélodique des couplets et des breaks d'une puissance explosive. Fort de ce succès, Roadrunner en a fait son fer de lance et la machine s'est malheureusement vite grippée avec Confession qui lorgnait davantage vers le pop-metal même s'il nous offrait tout de même quelques titres de bonne facture. One Nation Underground, leur troisième album poursuit dans cette voie et n'a pas du tout réussi à redresser la barre.

Ce qui choque à la première écoute est la production totalement formatée. C'est carré, rigide, pas une note ne part au-dessus de l'autre et il en ressort une impression de musique bridée qui manque totalement d'explosivité. Pourtant lorsque Ill Niño décide de faire du bruit, nos oreilles le remarquent sans problème et il manque juste ce côté jumpant, frais et énergique qui caractérisait le premier album. En fait, le groupe s'est légèrement détourné des critères standard du néo-metal pour muscler sa musique, jouant avant tout sur une batterie au tempo élevé avec la double-pédale de sortie. Christian Machado ne se prive pas de crier lors de ces parties et même si cela peut faire beaucoup de bruit, au niveau musical c'est loin d'être transcendant. My resurrection en est le meilleur exemple.

C'est bien le problème de l'album, il est d'une musicalité véritablement pauvre. Seule la chanson d'ouverture est globalement réussie, This is war combinant des complets bourrins à un refrain mélodique soigné. Turns to gray, La liberation of our awakening et Corazon of mine sont construits sur les mêmes bases mais cette fois-ci la mélodie ne ressemble à pas grand-chose. Quitte à faire dans le violent autant le faire entièrement comme Violent saint qui clôture l'album dans les décibels. Seul le refrain de De la vida apparaît concluant même si le reste du titre n'est pas au niveau. On peut d'ailleurs noter que le chant en espagnol apporte de l'originalité à un album qui en manque et le groupe aurait dû faire plus de chansons hispaniques. Ill Niño devrait vraiment innover comme dans In this moment et ses couplets aux accents électro mais dont le refrain flingue seul la chanson.
Tous ces titres étaient assez énervés et le groupe ne s'est pas contenté de rester dans cette voie. Comme dans Confession, il a fait du pop-metal, soit des chansons faciles d'accès, portées sur la mélodie et faussement rock. C'est le cas de What you deserve, All I ask for, Everything beautiful et My pleasant torture. Tous sont d'un niveau encore inférieur à ce qui se faisait sur Confession et sont à zapper tant ce que l'on entend est du plus mauvais effet.

Ill Niño vient de sortir avec One nation underground son plus mauvais album. Même s'il est un peu plus bourrin que Confession, la production est tellement mauvaise qu'il est beaucoup moins énergique. Alors cela fait parfois du bruit mais on s'en sort au final avec un mal de crâne. C'est sans compter sur les chansons calmes qui stressent et amplifient ce phénomène. Au niveau de la mélodie et du sens musical, le groupe s'est surpassé dans le mauvais sens. Il est bien loin le temps de Revolution Revoluciõn.