9.5/10Grandaddy - The Sophtware Slump

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 14/08/2005
Notre verdict : 9.5/10 - He's The Pilot (Fiche technique)

Tags : album slump sophtware grandaddy lytle version piano

Entre le premier album Under The Western Freeway (1997) et le second The Sophtware Slump (2000), il y eu le EP 4 titres Signal To Snow Ratio (1999) qui opérait la transition idéale entre deux univers. D'un côté des titres Rock électronique toujours inspirés, entre autres, par les Pixies (Hand Crank Transmitter, MGM Grand) et d'un autre des balades électroniques (Protected From The Rain, Jeddy 3's Poem) qui s'orientaient vers plus de profondeur émotionnelle.

En mélangeant sensibilité synthétique, bidouillages électroniques et balade paradoxalement grandiloquente et intimiste (avec ses sombres choeurs, son piano et ses subtils lead de guitare), Jason Lytle, Kevin Garcia, Jim Fairchild, Tim Dryden, offraient sur les 8.52 minutes de He's Simple, He's Dumb, He's The Pilot, un titre majeur qui s'imposerait musicalement comme un monument réconciliant Pop et électronique. Avec Hewlett's Daughter, le groupe de Modesto créait la « chanson type » Grandaddy: un rythme Pop mid-tempo, des nappes de synthés atmosphériques, d'autres claviers électroniques et un refrain mélancolique imparable sublimé par la voix haut perchée de Jason Lytle. Les superbes balades Jed The Humanoid et Jed's Other Poem, sortes de développements de Jeddy 3's Poem, arrivaient facilement à nous faire émouvoir avec une histoire de robot. Le single The Crystal Lake, avec son Rock synthétique marqué par ses moments de dépouillement, ses harpegiattos électronique et ses travaux sur des sons d'ambiance naturelle, se révéla aux oreilles de beaucoup comme le titre révélateur qui leur fit découvrir le groupe, ce qui lui donna le statut mérité de tube alternatif. Moins originales, les grosses guitares électriques très américaines de Chartsengrafs étaient néanmoins relevées par un psychédélisme électronique captivant. La balade piano-voix Underneath The Weeping Willow, le très étrange Rock-College déconstruit Broken Household Appliance National Forest et l'interlude E.Knievel Interlude (The Perils of Keeping it Real) remplissaient parfaitement leurs rôles de transition en attendant de plus gros poissons. Ces derniers arrivaient en fin d'album, où les américains barbus proposaient Miner at the Dial-A-View et le très seventies So You'll aim Toward the Sky, deux titres terriblement efficaces et sensibles marqués par la marque de fabrique unique à Grandaddy.

The Sophtware Slump appartient aux plus grands albums de Rock, ces oeuvres uniques qui marquent un tournant pour un groupe et aussi souvent un sommet insurmontable par la suite. Avec ce disque, Grandaddy entrait dans la catégorie de ces groupes références qui marquent l'histoire de la musique. Ceux qui s'imposent par leur seule musique, au délà d'artistes antérieurs, même si des similitudes peuvent évidemment se retrouver, comme ici avec Radiohead, les Pixies, Mercury Rev et les Flaming Lips.