7/10The Gathering - Sleepy Buildings

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 14/10/2004
Notre verdict : 7/10 - Sleepy Buildings (Fiche technique)

Un acoustique ! Un ! Et pas des moindres d'ailleurs. The Gathering s'est formé au début des années 90. Au départ plutôt orienté death metal, le groupe a exploré plus volontiers au fil des années son côté mélodique et expérimental. Réunis autour d'Anneke Van Giersbergen et de ses comparses, René Rutten, Barts Smiths et Frank Boeijen, les hollandais de The Gathering nous ont offert en Mars dernier Sleepy Buildings, semi-acoustique enregistré live au Lux Theatre de Nijmegen.

Alors que les Suisses de Nostromo nous livraient à la même époque leur très surprenant acoustique Hysteron-Proteron (ou comment le hardcore vient compter fleurette au flamenco), The Gathering fonçait tête baissée, et au risque de glacer leurs fans d'effroi, pour changer d'un coup de baguette magique leur métal symphonique en un mic-mac d'ambiant et de triprock du plus bel effet.

Sleepy Buildings est donc un album de reprises acoustiques. A l'exception des albums Black Light District et Souvenirs, The Gathering vient piocher dans l'ensemble de sa discographie. Avec un premier disque sorti en 93, les hollandais n'ont rien à envier à des Therion, Lacuna Coil, ou Nightwish. Comme pour ces derniers, le succès de The Gathering s'est fait autour de leur chanteuse, Anneke, voix doucereuse, angélique s'il en est, et d'un heavy symphonique nous faisant oublier un instant que le métal n'est pas qu'un monde de brutes, et peut vous apporter sa part de rêve.

14 titres pour une ballade d'une heure et quart, mélancolique au possible, des images d'automne plein la tête et ces fameux Sleepy Buildings qu'on imagine léthargiques sous la bruine, hors du temps. Un album qui n'est pas sans rappeler des Tori Amos ou Fiona Apple (donc très loin du The Gathering habituel). Comment expliquer la métamorphose de ce drôle d'oiseau...? Le choix d'un enregistrement semi-acoustique n'y est pas pour rien. L'acoustique pur ayant été écarté, jugé trop sec pour les ambitions oniriques du band. On a donc droit à de grands renforts de guitare acoustique et piano, soutenus qui-ci qui-là par des batteries, synthés ou basses discrètes. Le tout étant sublimé par la voix délicate et omniprésente d'Anneke.

Album très cohérent, Sleepy Buildings n'est justement pas sans connaître quelques effets de répétitions. Ses mélodies complexes, pas pop pour un sou, vous raviront certes des soupirs énamourés, mais manquent d'une petite étincelle qui aurait pu en faire un grand Gathering.