6.5/10Alexis HK - Le dernier présent

/ Critique - écrit par nazonfly, le 16/09/2012
Notre verdict : 6.5/10 - En espérant que ce ne soit pas son dernier présent (Fiche technique)

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Alexis HK nous revient en ce début d'année scolaire avec un nouvel album tout de blanc vêtu, Le dernier présent, un album empreint d'une nostalgie indolente dans la droite lignée des derniers titres de Les affranchis. Contrairement à ce précédent album, le nouvel opus de Alexis Djoshkounian n'a pas une thématique particulière, si ce n'est la vie. Chaque titre semble en effet être une tranche de vie ou une remarque sur la société. Rien de bien original de ce côté évidemment mais l'écriture d'Alexis HK sait en général faire passer avec talent le message.

Petites déceptions

Mais commençons cette revue de l'album par les titres qui nous ont le moins
Alexis HK, un peu paumé
convaincu et en premier lieu l'introduction de l'album, le titre éponyme qui n'accroche pas forcément l'oreille et dont les paroles, pourtant assez bien foutues, peinent à nous emballer. Le même constant est d'ailleurs à faire sur Je reviendrai où Alexis HK nous clame qu'il reviendra voir ses potes quand il aura fait le tour du monde, la belle affaire... Son poète et Princesse de papier sont de la même façon plutôt anodines, le genre de chanson qu'on écoute sans déplaisir mais qui n'ont rien de franchement extraordinaire. Côté musical, ces quatre titres sonnent un peu trop classiquement dans une ambiance triste, désabusée, nostalgique : la guitare joue gentiment, la batterie n'en fait pas trop et les divers instruments additionnels apportent un poil de différence, juste un poil malheureusement. Mais soyons clairs, rien de honteux dans ces morceaux, rien d'inécoutable, juste un certain conformisme routinier.

Et vrais coups de cœur

À l'opposé, d'autres titres ont plus durablement retenu notre attention. L'un des
Alexis HK, en route
plus notables est évidemment Ignoble noble avec son atmosphère moyenâgeuse et sa morale sans illusion : elle a le mérite de s'extraire du champ de la chanson française commune pour proposer des airs qu'on entend bien trop rarement. Nous retiendrons aussi Fils de, dans laquelle on reconnaît parfaitement la voix traînante et agile qu'on avait découvert dans Les affranchis : le refrain de plus y est entraînant, la guitare grésille dans le fond en contrepoint d'une batterie plus tranquille. Et puis on ne peut qu'aimer une chanson nommant la Terre du Milieu et les zombies. Charité populaire est aussi une belle réussite : son rythme comme ses paroles rappellent Brassens, et c'est bien évidemment un compliment. On peut apprendre vaut à la fois par sa musique de saloon et ses paroles drôles et bien senties (« On peut apprendre à un taxi à devenir aimable. Je ne dis pas que c'est facile, je dis que c'est faisable. »). Mais le petit coup de cœur de Le dernier présent se cache en troisième position de l'album : César évoque un très bel arbre. Ça a l'air un peu bête comme cela, mais c'est une chanson qui parle directement à notre sentimentalité. Il y a quelque chose de beau, de triste, de nostalgique, de joyeux, de tout ce que vous voulez dans ce titre qui rappellerait presque certains chansons de Renaud, pas le Renaud gouailleur du début mais plutôt le Renaud de Mistral gagnant.

Avec Le dernier présent, Alexis HK oscille entre des chansons françaises de bonne facture mais manquant de relief et d'autres titres qui nous charment par leur musique ou leurs paroles. Un album à découvrir certainement. En espérant que ce ne soit pas son dernier présent (remarquez paraît que c'est la fin du monde dans quelques mois...).

En  écoute, Le dernier présent


Alexis HK – Le dernier présent

01. Le dernier présent
02. Fils de
03. César
04. Je reviendrai
05. Son poète
06. Princesse de papier
07. Charité populaire
08. On peut apprendre
09. Ignoble noble
10. La fin de l'empire