6.5/10Alexis HK - Les affranchis

/ Critique - écrit par nazonfly, le 23/03/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Ah l'exquis ! (Fiche technique)

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Les affranchis est un album finalement plutôt original où chaque titre développe son propre univers, quelque part entre pop, ragga dub et chanson française.

Qui veut faire la critique du nouveau Alexis HK ? Malgré une écoute sur MySpace pas franchement convaincante, je décidais de m'atteler au 4ème album du Nantais A l'ouverture de l'enveloppe, on sent une promotion rodée. Une pochette sobre avec un fond dégradé entre le noir et le violet sur lequel se détache le chanteur regard mélancolique et mains dans les poches. A l'intérieur, Alexis HK se raconte un peu avec humour mais nous présente surtout son dernier opus, Les affranchis, au titre en forme de référence au Goodfellas (Les affranchis donc en français) de Martin Scorcese, un film dans lequel il n'y a « aucun gentil » selon le chanteur. Si Alexis HK est le compositeur de la majeure partie des 12 chansons de cet album, des noms sont venus lui prêter main forte : on croise ainsi R-Wan de Java sur La fille du fossoyeur, Lise Cherhal sur La maison des Ronchonchon ou encore Renan Luce sur Thank you for the add. Preuve que le monde de la musique soutient Alexis HK, ces artistes ainsi qu'une flopée d'autres comme Aznavour, Passi, Duteil, Daumas (Emma) ou Mathias Malzieu de Dionysos, soutiennent aussi le premier clip du chanteur qui sortira le 27 mars.

Entre pop, dub et chanson française

Ciel, mon Alexis !
Ciel, mon Alexis !
Le début de l'album est plutôt intéressant en s'affirmant dans un mélange adroit de ragga dub et de chanson française. Ainsi Les affranchis ouvre la galette par une douce mélodie lancinante, nonchalante à l'atmosphère italo-balkanique soutenue par une ligne clairement estampillée dub dans le fond et agrémentée d'une voix chaude agréable. Quelle bonne surprise que ce mélange étonnant et original ! D'autant plus que le titre suivant, Chicken manager, s'inscrit dans la continuité tout en donnant un aspect slam à la voix d'Alexis HK.  Mais petit à petit, l'album s'éloigne  cependant des terres enfumées du dub. Déjà Chicken manager dévie légèrement et ponctuellement sur du rock, c'est un tout autre paysage, plus ou moins intéressant, qui se dévoile au fil des titres. La maison des Ronchonchon se dresse entre quelques notes de synthé et des cuivres qui prennent de l'importance sur la fin. Plus étonnants sont Maudits anglois et Pardon vieux camarade qui ressemblent à ces chansons à boire bourlinguées dans les ports et que les matelots entonnent, la voix pleine de tristesse et de rancoeur, en souvenir du bon vieux temps. A l'opposé, Zouzou se complait dans une sorte d'easy listening ennuyeux, tandis qu'une certaine mélancolie tente de s'installer sur Là c'est moi ou Les sages.  Au final, pratiquement chaque titre développe un univers particulier que l'on pourra apprécier de diverses façons.

Mélancolie et humour noir

THANKS FOR THE ADD
THANKS FOR THE ADD
Comme souvent dans les albums de chanson française, il est intéressant de se pencher sur les paroles. Nous oublierons ici Thanks for the add qui poursuit la longue série des titres inspirés par le monde étrange de l'informatique et de l'internet, comme le Terriblement efficace de Tessa Martin, bide entre les bides, ou encore le Pomme-C de Calogéro : la seule originalité par rapport aux précédents est sans doute la présence du plus célèbre des amis, Tom de MySpace. Le reste se partage entre une tristesse mélancolique inspirée par la nostalgie des souvenirs (Là c'est moi), l'amour perdu (C'est le printemps) ou la chanson de gangsters (Les affranchis), liste non exhaustive. Alexis HK sait aussi manier le verbe et l'humour, avec un certain talent.. La fille du fossoyeur est justement une comptine plus amère que douce, avec un côté humour noir pas déplaisant, et La maison des Ronchonchon n'est pas sans rappeler l'éphémère série politiquement incorrecte de M6, Les bougon. Mais surtout comment ne pas parler de Chicken manager, vraiment l'un des titres les plus réussis de l'album, où un vieux coq, Jack, très important dans la basse cour apprend les rudiments du métier à un plus jeune, Nic. « Puissant, rapide, fluide et léger, Nic est un véritable enfoiré. » Tout rapport avec un personnage connu est bien sûr totalement fortuit.

Les affranchis aurait pu être un très bon album s'il ne se délitait au fur et à mesure dans un ton douceâtre, lent et triste, et malheureusement plutôt convenu. Quelques titres (Les affranchis, Chicken manager, Pardon vieux camarade entre autres) se démarquent cependant et méritent qu'on s'y attarde.


Alexis HK - Les affranchis

01. Les affranchis
02. Chicken manager
03. La fille du fossoyeur
04. Maudits anglois
05. La maison
06. Zouzou
07. C'est le printemps
08. Là c'est moi
09. Thanks for the add
10. La paix des étoiles
11. Les sages
12. Pardon vieux camarade