Tripod - Interview

/ Interview - écrit par Loic, le 23/10/2003

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Suite à un partenariat, nous vous proposons une Interview de Tripod faite par Charlie de l'association Shamrock Nantes :

Daniel et Klee, respectivement bassiste et chanteur de Tripod, nous accueillent peu après leur concert, accompagnés par Reuno, le chanteur de Lofofora, qui quant à lui allait jouer d'ici deux heures. Mais tous étaient détendus et chaleureux, contents d'être à ce festival. Une interview pleine de bonne humeur mais aussi de polémiques...

Shamrock : On fait le point sur la scène métal française, à l'occasion de ce festival, alors on va commencer par vous poser quelques questions de présentation. Le nom Tripod, par exemple... d'où vient-il ?
Klee : En fait, on est tous fans de SF dans le groupe. Y'avait une série de science fiction qui s'appelait « Tripode », avant, et ça nous a plu.

S : Au début, vous étiez donc trois, et c'est pour cela que toi, Klee, on t'entend moins dans le premier album que sur le nouveau.
Klee: Voilà, en fait le premier album a été un peu charnière.
Daniel : On l'a testé, le jeune !!
Klee : Mais ils m'ont gardé. Ils cherchaient des petits jeunes pour élever un peu le groupe.

S : Et Tripod, au départ, c'était un peu la galère ?
Klee : Quand je suis arrivé, c'était bien la galère, quand même.
Daniel : Mais on a eu la chance de vite connaître des gens qui nous ont pas mal aidés, entre autres Lofo qu'on connaît depuis...
Reuno : ... dix ans déjà.
Daniel : En 1996 on a fait un concert au sous-marin, à Vitrolles, où on les a rencontrés. On est restés en contact dès lors avec Sriracha, et on a tourné un peu avec Lofo. Cinq ans plus tard on est rentrés dans Sriracha.

S : Et le deuxième album représente quelques changements, dans le groupe, la musique aussi -il y a plus de chant-... commentez cette évolution.
Klee : Après la tournée de « Lèche », on s'est aperçus qu'il y avait des chansons qui nous plaisaient plus que d'autres. Et pour le deuxième on a décidé d'aller droit au but.
Daniel : « Lèche » a été fait plus spontanément que le nouvel album. Là on s'est enfermés pendant six mois à travailler.
Klee : On a changé des trucs. Par exemple on a baissé l'accordage des instrus, pour que ce soit plus lourd. On a aussi voulu créer une histoire dans l'album, pour mettre une ambiance tout au long du cd.

S : Pleymo avait fait un peu ça, avec Medecine Cake.
Daniel : Ah bah nous on a carrément copié Pleymo !
Klee : Si ça marche pour eux, on le fait ! (rires)

S : Bon, je veux pas vous parler que de galères, mais je crois qu'il y a eu un changement de guitariste entre le premier et le deuxième album... que s'est il passé ?
Klee : En fait le guitariste a eu un enfant, donc...
Daniel : c'est la vie.

S : Y'a-t-il eu beaucoup d'auditions pour retrouver un guitariste ?
Daniel : Non, en fait c'était un pote à nous, ça s'est fait naturellement. Il connaissait déjà le groupe et les compos, on connaissait ses capacités, et puis on ne se sentait pas de faire passer des auditions...

S : Mais on sent que déjà, vous êtes ressoudés... T'en penses quoi, Reuno ?
Reuno : C'est vrai que je suis content de voir qu'après tout ce qui s'est passé, les galères, eh ben le groupe il est encore là. Et on l'a vu ce soir encore. Mais Daniel a raison de dire que c'est la vie, le rock'n'roll c'est le contraire d'une logique de l'attachement à des valeurs débiles. Faut vivre le truc et pas lâcher l'affaire, et souvent ça se passe mieux qu'avant. Des fois avec Phil, sur scène, on a des petits échanges, des petits clins d'oeil, qui veulent dire : « Putain, frangin, on a bien raison de pas lâcher l'affaire. »

S : Que représente le collectif Coriace pour vous ?
Klee : En fait, sur Marseille, les salles sont un peu réticentes à notre genre de musique, car pour remplir les salles il faut mettre du rock festif ou du reggae. Alors on s'est dit qu'on allait se réunir, avec les groupes qu'on connaissait, pour mettre en place une entraide. On se refilait des contacts, du matos, ... Ca a évolué, maintenant c'est une vraie boîte de management. On va faire des tee-shirts, un dvd, avec une présentation des groupes et quelques délires.
Daniel : jusqu'à y'a pas très longtemps, les collectifs et les groupes étaient encore quasiment tous parisiens. Maintenant ça a changé. Le sud-est est un pôle avec plusieurs groupes de métal maintenant, et grâce aux nouveaux collectifs, on en parle. Coriace existe depuis 1997, un peu comme Nowhere. On voulait aussi donner aux autres le soutien qu'on avait reçu avant, par des groupes comme Lofo.

S : Et un groupe comme Eths, ils sont un peu vos protégés, par exemple...
Klee : Bah, la chanteuse, c'est ma copine, quoi.
Daniel : T'imagines les disputes à la maison ! (rires).

S : Alors, ce soir, c'est un peu la réunion de famille, y'a beaucoup de groupes de sriracha et Coriace, je crois.
Daniel : Forcément, on se connaît tous, on a tous joué ensemble, avec Lofo, Eths.
Reuno : Du coup on a fait un prix de groupe à Rocksound. T'achètes quatre groupes t'as le cinquième gratuit ! (rires)
Daniel : C'est une famille, mais pas sectaire. On reste ouverts.

S : Est-ce que Tripod essaie de se développer, pour se faire connaître en dehors de l'hexagone ?
Daniel : Un peu au Canada, par exemple, mais sinon...
Klee : On se voit mal chanter en anglais avec notre accent pourri...
Reuno : Nan mais faut arrêter les conneries... Pleymo fait un album an anglais, mais pour qui ? Les japonais ? Moi je vais faire une version turque pour l'Amérique latine, aussi... les seuls groupes qui se sont fait connaître à l'étranger, c'est les négresses vertes et Manu Chao, et encore... Ca ne marche pas cette stratégie. Je ne dis pas que chacun doit chanter dans sa langue, au contraire, mais faut pas déconner non plus. Et puis le rock en France ce n'est pas une musique de stars. On a le droit d'être rock'n'roll, d'être là pour foutre le bordel, mais faut pas que ça devienne du show-biz. Les mecs de Pleymo, je les ai vus répéter à Sriracha, et ils ne disent pas forcément bonjour à toute l'équipe. Mais y'a un minimum de respect à avoir du gars qui se lève à quatre heures pour décharger les amplis et beurrer tes tartines pendant que tu pionces tranquille à l'hôtel. (applaudissements)

S : Faut pas monter sur son nuage du show-biz et rester naturel, quoi...
Reuno : Voilà, moi je veux bien passer à la télé dans n'importe quelle émission de merde, mais en tant que Reuno de Lofofora. Quand je vois Enhancer faire trois show case dans la même journée en jet privé, mais... (il prend un air dépité). C'est la honte, une putain de honte. Tu peux pas défendre des idées, dire que t'es là pour foutre la merde, si l'anarchie tu la mets dans un jet privé. Ouais, t'es anarchiste, mais dans la cuisine de ta maman, tu jettes de la farine partout !
Daniel : Et encore tu passes l'aspirateur juste après ! (rires)

S : Bon, en tout cas merci à Tripod pour votre prestation de tout à l'heure, on a bien pris cher. Et, pour les Lofo, on vous fait confiance pour foutre le feu dans une heure !!
Reuno : Merci, à plus.

Nous tenons à remercier Charlie de l'association Shamrock, ainsi que Hervé de la Coopérative de Mai.