Tokyo Police Club + Izia - Concert à la Boule Noire

/ Compte-rendu de concert - écrit par arth, le 19/02/2007

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C'est une soirée découverte qui s'annonce ce vendredi soir. Deux groupes, deux ambiances. Petit public devant la Boule Noire pour accueillir les Français d'Izia et
les Canadiens de Tokyo Police Club.

Public hétéroclite, de la fashion victim à l'amateur de pop rock salement sappé, comme d'habitude dirais-je. Izia, la chanteuse du groupe... Izia, donne le ton sur une entrée en solo, guitare en main, mélodie douce puis accord punkrock agité avant l'arrivée du reste de la bande pour un final ardent. Le groupe a ses influences, et le plus pratique c'est qu'on les retrouve dans les fringues de chacun. Un guitariste habillé seventies, pantalon pattes d'eph, veston cuir, guitare LesPaul et pédale Vox. Un bassiste funky, comme tout les bassistes je finirais par croire, tshirt casual. Le batteur a des allures d'ado américain mode Weezer et la chanteuse diablement jolie avec talons, collants noirs et robe à fleur, pas Janis Joplin non, plutôt une PJ Harvey bohème, la rage du vécu en moins. Le groupe nous livre un set carré et varié. C'est plaisant d'entendre une même formation abordé plusieurs styles, du très punk Hey Bitch au très disco Disco Ball, on ne s'ennuit pas tellement chaque style est parcouru intelligemment. Mention spéciale à l'énorme, selon moi, Come Back In Town qui jouait dans la cour du hard rock 70 de Led Zep (toute proportion gardée) avec son chant si bien influencé, ce solo à la T-Rex et une batterie rondement brûlante. Dans la situation actuelle où Rock'n'Folk met au devant de la scène des artistes pistonnés à mort et terriblement faux, Izia fait partie de ces groupes parisiens qui ont du mal à décoller parce qu'ils ne correspondent pas à une mode sur laquelle beaucoup de gens surfent mais qui au final se cassera la gueule comme tout soufflet mal préparé, pas encore prêt à sortir du four. Don't you know, une balade à la guitare finira le set un peu mollement, le choix ne doit pas être évident pour un groupe qui se cherche encore mais qui mérite amplement la reconnaissance d'un public. Si je peux leur donner un conseil: il faut foncer sur les influences 70 parce qu'ils maitrisent très bien cette cuisine et laisser tomber un peu le côté glam-rock à la Juliette Lewis, pas que ce soit mauvais, mais ce style de musique nécessite quand même un vécu important pour être crédible et jouissif à mon avis. En tout
cas bonne surprise. Tournée des requêtes myspace d'Izia pour tout le monde !

Vingt minutes et deux bières plus tard, les Tokyo Police Club débarquent sur la petite scène de la Boule Noire. Premier constat : ils ont mon âge ! (19) Ces kids canadiens ont déjà leur petit club fanclub français. Pour situer leur musique, je citerais OK GO, Malajube, leurs voisins québecois, et Weezer. Autant dire une sacrée dose de pop rock survitaminé. Les gars se pointent donc et les trois au devant de la scène brandissent des panneaux signés "tokyo police club", petite mise en scène qui me vaudra une leçon "toujours avoir un appareil photo opérationnel dès les premières secondes du groupe sur scène". Le point positif de leur set, c'est que leurs chansons sont très courtes. Ca dépasse pas le trois minutes, et c'est un bien nécessaire à tout les groupes de pop rock! (si ils m'entendent) car on a vite fait de s'ennuyer d'un riff aussi accrocheur soit-il. Donc là c'est l'avalanche de riff. Peut-être quatre par chanson de deux minutes trente. Autant dire qu'on ne peut pas s'ennuyer en théorie. Le chanteur et bassiste a clairement la tête de la grande brindille d'OK GO. Il est accompagné d'un guitariste plutot discret et d'un clavieriste me rappelant les garnements de Wheatus (vous savez Teenage Dirtbag avec le chanteur aux lunettes jaunes et bob orange!). Le groupe livre donc une fournée de titres à grande vitesse. Un set court, peut-être 40-50 minutes. Mais il ne serait pas honnête de négliger la certaine lassitude à écouter les dernières compos du groupe. En effet ils finissent par rééditer les mêmes constructions, les mêmes accords. On en vient à se lasser même si la dernière
chanson me laisse pantois malgré un public encore très mou, découvrant pour la plupart ces chansons.

Tokyo Police Club ont finalement un peu le même problème que Malajube : un groupe qui a trouvé une recette, mais qui peine à rajouter quelques ingrédients qui rendraient le tout beaucoup plus excitant. Au final une bonne soirée en compagnie de deux jeunes groupes en pleine croissance. Futur déjà assuré pour Tokyo Police Club en tournée avec les très bons et tendance Cold War Kids et sur la liste déjà longues des "next big thing" du NME, on ne peut espérer à Izia que le même début de parcours prometteur de ces Canadiens.