Svinkels - Concert au Fil de Saint Etienne - 16/05/2008

/ Compte-rendu de concert - écrit par nazonfly, le 22/05/2008

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Les Svinkels en forme, Whit Weed décevant, KNX Crew marrant et Deskaya étonnant pour un concert contre la rétention de sûreté.

En février dernier, le gouvernement a fait passer une loi concernant la rétention de sûreté. Une loi pour le moins critiquée, à gauche comme à droite. Non Krinein ne s'engage pas aujourd'hui en politique. Par contre, nombre de nos artistes préférés sont engagés, et pas forcément du côté de la droite française. C'est donc en ce vendredi que nous nous retrouvâmes au Fil de Saint Etienne pour une soirée contre cette loi (organisée par l'association Genepi), et accessoirement avec le groupe de hip-hop Svinkels et trois groupes locaux : Deskaya, Whit Weed et KNX Crew, tous trois déjà vus par ailleurs.

 

Deskaya

Deskaya en novembre 2005, c'était un petit groupe sympathique qui faisait du rock sympathique, mais qui ne nous avait pas plus convaincu que cela. Il faut dire qu'alors c'était un de leurs premiers concerts. Aujourd'hui, plus de deux ans après, ils ont mûri et leur musique s'est enrichie. S'ils ont ouvert leur concert avec un titre sombre, païen et empruntant largement au dub avec un didgeridoo endiablé, la suite s'est tournée plus vers du rock efficace avec un saxophone apportant une touche originale et loin d'être désagréable. Tandis que la salle se remplissait petit à petit, Deskaya tenait bien la scène avant de laisser la place à Whit Weed.

 

Whit Weed

S'il y a eu un moment très étonnant dans cette soirée, ce fut bien la présence de Whit Weed aussi tôt dans la soirée. Il est plutôt rare qu'un groupe de dub se place en début de soirée, entre du rock et du hip-hop. Certes Whit Weed donne plutôt dans un dub mâtiné avec du metal pour des concerts apocalyptiques grâce notamment à un saxophone endiablé, un chanteur habité, un percussionniste pas encore exorcisé... bref un groupe de damnés. Malheureusement Whit Weed fut très certainement la déception de la soirée. Peut-être à cause de problèmes techniques, notamment sur la guitare, à moins que ce soit le fait d'un album, Disordub, largement plus calme que le maxi Hardub, toujours est-il que le set fut d'un calme attristant. Un miracle, heureusement, fit redéployer la guitare dans toute sa violence pour terminer le concert de la plus belle des manières... mais surtout pour faire regretter ce début complètement râté.

 

KNX Crew

Changement de scène. Des planches de bois estampillées KNX Crew un peu partout, des platines de DJ et un cercueil s'installent progressivement devant nous. KNX Crew étaient passé au Foreztival en 2007 pour un concert de hip-hop plutôt rigolo (faut dire qu'ils font du hip-hop canin) mais ne cassant pas trois pattes à un canard. Mais la scène était alors loin, le soleil haut dans le ciel. Sans doute pas les conditions idéales. Là je ne pouvais être plus près. Et pourtant c'est toujours aussi moyen, mais drôle. Il y a sans doute du meilleur hip-hop, mais la bonne humeur du groupe est très communicative, et les trouvailles visuelles ajoutent une réelle valeur au concert. Une demi-bonne surprise. En tout cas, un groupe idéal pour lancer Svinkels.

 

Svinkels

Là aussi, c'était du déjà-vu pour nous (Eurockéennes 2004). Encore une fois dans des conditions moyennes, mais pour un très bon concert. Les balances nous secouent déjà. Et c'est parti ! Le concert vient à peine de débuter que déjà la foule se jette en avant, saute et lève le poing. Difficile de résister (damnées lunettes), et nous reculons donc vers le fond de la salle pour profiter différemment du concert. L'ambiance est électrique, le Svink c'est chic. Les tubes et les titres s'enchaînent mélangeant les plus vieux titres, comme C-Real Killer, aux petits nouveaux issus de Dirty Centre, album prochainement dans les bacs. Le rap de Svinkels, c'est un rap souvent drôle (ahhh cette chanson sur les Jantes de Voiture. Elles sont belles, elles sont grosses. Quoi ? Mes jantes de voiture, mes jantes de voiture), parfois dénonciateur (nous avons même fait des doigts sur le gouvernement, c'est dire !). Mais surtout c'est du gros son, guitares et basses font trembler les coeurs et le public. On fait les coeurs sur Vite fait, mal fait. En rappel, les Svinkels ne manqueront pas de livrer l'une de leurs chansons les plus connus, Réveiller le punk sur laquelle de jolis et tendres pogos fleurissent. Fidèle à leur ligne beauf/second degré, ils se lanceront même dans un Eye of the Tiger mémorable. Et déjà le concert est terminé, ils ne durent jamais assez longtemps de toute façon.

 

Si l'ensemble de la soirée est plutôt mitigé, notamment avec la déception Whit Weed, les Svinkels auront su mettre le feu à la salle et leur prochain CD s'annonce plutôt bon.