6/10Suarez - L'indécieur

/ Critique - écrit par nazonfly, le 25/03/2012
Notre verdict : 6/10 - Indécidé (Fiche technique)

Tags : suarez indecideur album musique groupe pinilla milano

Suarez est L'indécideur d'après le titre de son album. Faut-il y voir une impossibilité à décider ? La réalité est que la musique des Belges se partage en trois grandes thématiques : une influence africaine marquée (trois des membres sont malgaches) pour certains des meilleurs titres, un côté chanson plutôt classique sur la majorité de l'album et quelques bouts disco-pop assez affreux.

Un soupçon de Madagascar

Ce qui nous a le plus plu dans L'indécideur, c'est la présence de Qu'est-ce que j'aime ça qui développe un fond blues que ne renieraient pas les Touaregs de
Suarez in blue
Tinariwen, même si la surcouche chanson et les percus electro gâchent un peu notre bonheur d'entendre de la musique réellement inspirée. Ce côté africain se retrouve un peu dans les chœurs ouvrant T'étais comme mais surtout aussi dans Le temps de voir dont la guitare acoustique semble faire le lien entre Madagascar et le monde latino. Certes il est important de bien préciser qu'il ne s'agit que de touches subtiles à une veine chanson française (franco-belge?) plus classique et qui a déjà été parcourue dans tous les sens. On y retrouve ainsi des chansons empreintes de nostalgie (T'étais comme), des titres d'amour plus doux où voguent les violons (Tendre romance), des titres plus enjoués mais toujours d'amour (Comme t'es belle), des chanson réalistes (On s'en fout)... Se démarque peut-être légèrement Mon Dieu nous deux grâce à une guitare « western » qui apporte véritablement un plus au titre.

Un plaisir gâché

Malheureusement ce qui est vraiment étonnant dans cet album, c'est la
Sur le vif
présence d'affreux passages que nous qualifierons de disco-pop, soit en gros des passages entre dance et disco associés à un aspect bubble-gum : le principal exemple que l'on peut en donner est le refrain de L'indécideur. Ces passages vraiment désagréables ramènent Suarez sur les terres d'un Christophe Willem, et cela n'a pas l'heur de nous plaire, d'autant plus qu'en conséquence les morceaux dénotent franchement par rapport au reste de l'album (mention spéciale ici au titre bonus La fin du monde qui aurait bien fait de rester dans les cartons). Fort heureusement, ces erreurs durent assez peu de temps mais cela suffit pour gâcher notre plaisir.

De manière plus anecdotique, Suarez nous fait aussi une petite fleur avec la présence d'une reprise, oui mes bons amis. Le groupe a sûrement dû consulter les reprises de poids. C'est ainsi qu'il adapte à sa manière Porque te vas de Jeanette : assez proche de l'originale, cette version a quand même le mérite d'avoir une voix masculine qui change tout.

L'indécideur, malgré quelques fulgurances, a du mal à nous convaincre sur la durée. La chanson plutôt classique de Suarez se pare parfois d'influences africaines bien senties mais se tache aussi avec des rythmes electro faisandés.

Suarez – L'indécideur

01. L'indécideur
02. Le temps de voir
03. Qu'est-ce que j'aime ça
04. T'étais comme
05. Ta différence
06. Comme t'es belle
07. J'aurais peut-être dû
08. L'ombre
09. On s'en fout
10. Porque te vas
11. La danse
12. Con de toi

Bonus
13. La fin du monde
14. Mon Dieu nous deux
15. Tendre romance
16. L'indécideur live

En écoute, Qu'est-ce que j'aime ça