7/10Ruiz (Olivia) - La Femme chocolat

/ Critique - écrit par nazonfly, le 18/11/2006
Notre verdict : 7/10 - La Femme chocolat (Fiche technique)

Télé Réalité. Ces deux mots associés représentent aujourd'hui, pour nombre de personnes, le pire de ce qui peut se faire dans cette lucarne plus vraiment magique. Et quand télé réalité rime avec musique, le résultat est généralement peu enthousiasmant, suit les modes et verse habituellement dans la variété la plus inintéressante.

La rumeur a vite galopé qu'une Artiste (avec un grand A donc) avait réussi à survivre au formatage imposé par le show-buisness télévisuel. Après un premier album J'aime pas l'amour, Olivia Ruiz sort son deuxième opus (et sûrement pas le dernier) La femme chocolat que l'on m'a généreusement prêté.

Dla chanson française, ma bonne dame!

J'traîne des pieds est le premier single de l'album et donc fatalement le titre qui ouvre le CD. Vous avez sans doute entendu et entendu encore le "Ecorcher mon visage, écorcher mes genoux, écorche mon ptit coeur tout mou" au clip plutôt original. C'est donc de chanson française bien dans l'air du temps qu'il s'agit ici : musique douce, bruits étranges en fond, violon, guitare, paroles poétiques... Que dire si ce n'est que ce premier titre est un tube vachement efficace.

Homogène mais varié

La femme chocolat est, dans la suite de cette introduction, fortement ancré dans une tradition française de musique qui trouve sa source dans la musique des années 30 (La petite voleuse), la valse, le flamenco, la fanfare (Je suis la fille du vent) et le rock (sur Quijote) entre autres. Si une première écoute fait ressortir une certaine homogénéité, les écoutes suivantes montrent que les différentes chansons partent un peu dans toutes les directions. Hommage aux références de la belle brune ou volonté de plaire à tout le monde, chacun ira de sa propre conclusion.

L'album oscille donc entre le très très bon, comme l'inévitable La femme chocolat au clip là-aussi très onirique (on pense évidemment à Michel Gondry) au très dispensable, Vitrier en tête ; mais l'ensemble s'écoute sans aucun mal.

Les paroles portées par la voix légèrement nasillarde d'Olivia Ruiz sont plutôt sympathiques, toujours dans cette même lignée de chanson française et semble-t-il plutôt autobiographiques. Les paroles donnent à cet album un aspect enfantin évident qui est repris par le graphisme de son site.

Est-ce vraiment son univers?

Ce qui est le plus dommageable en fait dans cet album, c'est que les différentes participations apportent beaucoup de leur univers et débordent sur Olivia Ruiz. Les trois chansons écrites par Mathias Malzieu (à savoir La femme chocolat, I need a child et Goûtez-moi) pourraient sans problème faire partie du dernier album de Dionysos, Monsters In Love. Et l'auditeur se demande finalement quel est l'intérêt de trouver ces deux titres sur La femme chocolat, même s'ils sont de très très bonne facture.

De la même façon, la voix de Christian Olivier, des Têtes Raides, sur Non Dits rappelle inévitablement les plus grandes réussites des Têtes Raides.


Olivia Ruiz est donc belle et bien la meilleure réussite de la Star Academy pour le "grand public éclairé". Les langues chagrines diront sans doute qu'il est facile de réussir son album quand les têtes pensantes de quelques groupes à la mode (Dionysos, Têtes Raides, Tryo, Juliette) participent largement à cet album. D'autant plus que les chansons où Olivia Ruiz est seule compositrice sont très différentes au niveau du rythme, du style et donc de l'intérêt.

Il semble qu'elle a pu réaliser l'album de ses rêves en collaborant avec quelques unes de ses références musicales et en apportant tout de même un certain univers, loin du strass et des paillettes de la Star Academy qui devrait se renommer Interprète Academy.


Olivia Ruiz - La Femme chocolat
01. J'traîne des pieds
02. La femme chocolat
03. I need a child
04. Non-dits
05. Thérapie de groupe
06. La petite valse de Narbonne plage
07. Quijote
08. Cabaret blanc
09. Goûtez-moi
10. Vitrier
11. La petite voleuse
12. La fille du vent
13. De toi à moi II