6.5/10Mr Oizo - Stade 2

/ Critique - écrit par Carlitolindo, le 06/12/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Vive le port (Fiche technique)

Tags : oizo music banger stade album musique records

Est-il encore indispensable de présenter Mr OIZO qui est sans doute un des éléments les plus importants de la scène électronique française ? Quoi ça ne vous parle pas ?!? Bon d'accord si je vous raconte que notre homme s'est révélé à la face du monde avec le tube Flat beat et son clip mettant en scène la fameuse peluche de Flat Eric, un espèce de personnage jaune, bras long, qui fume des saucisses en qualité de cigare et qui par la suite est apparu maintes fois dans des pubs pour des Jeans venant d'une marque très connue. Ah les souvenirs commencent à remonter... En même temps c'est normal tant le tube House Flat beat fut presque impossible à éviter à l'époque ( 1er dans plusieurs pays ! Pour un artiste français dans les années 90 ce n'est pas rien) tant il avait surpris tout le monde et moi le premier qui me déchainait à l'époque sur Daft Punk, Alan braxe et consort, alors c'est vous dire si je ne fus pas surpris par cet ovni sonore. Mais l'eau a coulé sous les ponts depuis et notre artiste qui a rejoint la bande Electro-hype de ED Banger depuis déjà quelques années, sort sur ce même label son nouvel album Stade 2.

Des beats, des beats et encore des beats !

Mr OIZO nous avait laissé l'année dernière sur la BO de Rubber issu du film éponyme qui la lui-même réalisé. Album largement plus mélodique que ses
DR.
prédécesseurs sûrement dû au fait de la collaboration de Gaspard Augé, mais juste pour vous donner une idée de l'ambiance musical du film, celui-ci parle d'un pneu tueur télépathe...Décidément après avoir réalisé Steak, notre homme est plein de ressource !

Fin de la parenthèse et penchons nous sur l'album d'aujourd'hui Stade 2. À première vue 13 pistes de longueur moyenne, voir courte qui après une écoute d'une seule traite nous fait clairement comprendre que ce n'est pas plus mal ! L'explication est simple, Mr OIZO est un artiste électronique à par car sa philosophie réside dans le maniement des sons, des beats complètement au hasard pour au final avoir quelque chose qui frôle le grand n'importe quoi... C'est clair non ?

Ses musiques n'ont pas de fil directeur ni de thème, il mélange différents sons électroniques qu'il coupe ou colle au gré de ses envies pour en faire un assemblage indéfinissable mais souvent très furieux. Dit comme ça ce n'est pas très tentant, mais c'est la que réside le génie de l'artiste, cette non-conformité est particulièrement jouissive en boîte de nuit, voire même dans notre chaine hi-fi si on aime le gros son brut et que l'on rentre dans cet univers rempli de fracas et dénué de poésie à l'eau de rose.

Résultat, Stade 2 ne diffère pas vraiment de ses anciens opus, les titres sont saccadés au possible, voire un peu foutoir, mais on reste toujours ébahi par ce complexe sonore. Les titres Camelfuck, Datsun, Ska, Cheeree, Oral sax... sont de parfaits exemples de son style basé sur le cut de son, le remplissage de beat et l'introduction de fond sonore organique et stressant, bref du Mr OIZO que l'on connait ! Quelques morceaux diffèrent légèrement comme Douche beat et son « beat for the douches » répétitif qui ferait presque penser aux fameux « vous êtes des animaux » issu du titre Positif de l'album du même nom. Le titre Stade 2 sonne un peu plus lourd et pesant que les autres titres alors que Chiffon est juste inaccessible si on n'est pas sous substances illicites !

On fini l'album avec Pompe, un titre trituré et curieux surtout par son côté un peu moins agressif que le reste de l'opus.

Bon mais sans renouveau

Mr OIZO livre un album à son image, affolant et dénué de thème mélodique, L'opus est aussi une véritable mitraillette de break beat lourd suffoquant. Loin
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d'être inaccessible, certaines pistes sont tout de même très difficiles à écouter comme ça (pas d'insinuation...). Le seul problème vient du fait de la disparition du mot « surprenant » que l'on avait l'habitude de placer à chaque nouvel album de l'artiste. Résultat : la légère déception se fait vite ressentir car on à l'impression que Mr OIZO n'a pas pris de risque. C'est un peu inhérent à la musique qu'il cherche à produire mais force est de constater que notre artiste devient peut être un peu suffisant. Attention loin de nous l'idée de dire que l'album n'est pas bon ! Bien au contraire il possède toujours la folle énergie de son auteur complètement à l'opposé de la sauce conventionnelle que l'on nous sert dans les medias tous les jours et rien que pour ça, ça vaut le détour.

Au final pour ceux qui ne connaissent pas trop Mr OIZO on ne peut que vous conseillez d'y jeter une oreille rien que pour découvrir l'univers déconcertant de l'auteur. Pour les habitués, cet album est bon mais ne possède pas vraiment de nouveauté par rapport à ses anciens opus et sachant que pour la plupart on avait toujours un sentiment d'inachevé celui-ci nous le confirme un peu plus.

Mr OIZO – Stade 2

01. Introeil
02. Camelfuck
03. Douche Beat
04. Datsun
05. SKA
06. EDN
07. Cheeree
08. Oral Sax
09. France7
10. Chiffon
11. Pompe
12. Stade2
13. Druide