6/10Lilith Fair

/ Critique - écrit par camite, le 31/07/2004
Notre verdict : 6/10 - Fair Play (Fiche technique)

Tags : lilith fair sarah festival mclachlan amphitheatre musique

Avant cette dévergondée d'Eve qui allait rendre des générations de mâles (déjà pas aidés par leur hormone exclusive) misogynes (pour résumer ; la version originale se trouve dans toutes les bonnes librairies), une autre femme se dressa, fière, devant Adam. Son truc à elle : l'égalité entre les sexes, tout ça tout ça... Adam, occupé à gueuler devant un match de foot une bière à la main, lui répond qu'ils verraient plus tard. Lilith (prénom étrangement moins populaire depuis), vexée, se casse témoigner dans une émission produite par Delarue. L'Eglise, dans son pragmatisme habituel, a décidé d'oublier cette version des faits.

Mais la première féministe de l'histoire revient en force en 1997 en donnant son nom à un festival de musique américain initié par la Canadienne Sarah McLachlan. Echaudée par les refus réguliers des producteurs lorsqu'elle leur propose des artistes féminines pour ses premières parties, la chanteuse décide de monter sa tournée en compagnie d'autres noms vendeurs : Indigo Girls, Sheryl Crow, Jewel, Meredith Brooks, Lhasa... puis Fiona Apple, Lauren Hoffman ou encore les Français Autour de Lucie. En 2000 sortait Lilith Fair, a celebration of women in music, DVD retraçant l'aventure de la première édition du festival.

De fait, la tracklist sent passablement le moisi avec quelques radio songs anecdotiques bien qu'encore vivaces dans les têtes. Et bonne surprise, ça ne joue pas la carte du tube à tout prix (voir les morceaux retenus pour Sheryl Crow : Strong Enough et I Shall Believe). En revanche, les extraits d'interviews disséminés entre les chansons donnent dans une autosatisfaction promotionnelle désarmante à coups de ça a vraiment été formidable de travailler toutes ensembles (pourtant, une fois que le client a acheté le DVD, ça doit aller, pas besoin de le convaincre encore davantage de quelle expérience fabuleuse et inédite il s'agit).

Au rayon moments forts, ces messieurs retiendront sans mal le joli minois... euh, filet de voix de Jewel (qui pratique fort bien le chant tyrolien, par ailleurs). Mais la vraie reine de l'histoire reste Sarah McLachlan, déesse de la Terre dixit Sheryl Crow, qui livre trois versions sublimes de Building A Mystery, Ice Cream et Angel, mimique de bonne fée à l'appui. Rien que pour elle, ce DVD vaut la peine. A vous de voir si c'est assez ou trop peu.