7/10Les Tame Impala à la sauce psychedelique

/ Critique - écrit par Carlitolindo, le 09/10/2012
Notre verdict : 7/10 - Un revival Australien (Fiche technique)

Tags : album tame impala parker rock groupe kevin

Bonjour à tous krinautes ! Écoutez, en ce moment quand je regarde la télé et que je tombe sur les pubs je remarque que la promotion de la musique repose à l’heure actuelle sur Green Day ou Muse...Bon effectivement ce sont de grosses pointures mais sérieusement la qualité des opus n’est pas forcement au rendez-vous ! La politique vache à lait qui a tendance à m’énerver peut facilement se retrouver à travers ces deux opus alors j’invite tout ceux pour qui ce n’est déjà pas fait de surveiller les autres sorties de cet automne vous serez peut être agréablement surpris car il y a de quoi faire. Comme par exemple le nouvel album du groupe qui monte les Tame Impala.

 


Les coupes de cheveux son d’époque
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le trio australien composé de Kevin Parker, Jay Watson et  Dominic Simper. Tame Impala est un groupe de rock psychédélique qui a réellement commencé son ascension en 2007, le groupe se fait rapidement un nom dans le pays et signe sur le label indépendant Modular Recordings en 2008 pour pouvoir sortir un premier opus Innerspeaker qui avait agréablement surpris le monde entier ! La force de ce succès revient aux influences assumées du groupe pour des grands noms comme les Pink Floyd ou les Beatles rien que ça mais surtout les Tame Impala ont réussi sur ce premier opus à ne pas tomber dans la simple copie pour produire un son résolument rétro mais audacieux au vu des goûts musicaux de notre époque. Le décor est planté et l’on espère que ce deuxième album consolidera la réputation naissante du groupe.

 

C’est l’histoire d’un retour en arrière

On démarre le disque avec Be Above It, une piste qui annonce d’entrée que le groupe n’a pas l’air de vouloir changer de physionomie musicale ! Batterie et synthétiseur en ligne de mire, la piste démarre tambour battant pour voir l’arrivée de Parker et son timbre de voix à la Lennon, curieusement à mesure que la musique avance on se rend compte que la mélodie ne décolle jamais ! L’instrumental part pour exploser et finalement non, l’effet n’est pas désagréable et c’est une première piste de très bonne facture en somme. Endors-toi n’est pas un titre où Parker chante en français mais c’est à se demander si le groupe ne souhaitait pas rendre hommage au groupe électronique français Air car on retrouve plusieurs phases mélodiques qui leur ressemblent. La guitare et la basse fonctionne à merveille autour des nappes synthétiques, atmosphériques au possible. Apocalypse Dreams fait lui aussi penser à un titre sortie tout droit de l’album Pocket Symphonie de Air avec son piano en toile de fond pour un chant en complainte de Parker, la mélodie psychédélique s’installe au fil des 6 minutes ce qui explique une fin légèrement pompante. Mind Mischief et Music to walk home by accentuent l’effet laissé par la fin d’Apocalypse Dreams, les deux titres sont répétitifs et sonnent creux malgré la volonté du groupe de continuer à coller à l’ambiance générale de l’opus, les mélodies restent d’excellente qualité artistique mais ne se démarquent pas, c’est bien dommage. Why Won’t They Talk To me relance l’opus avec une approche mélodique un peu moins grandiloquente, le synthétiseur malgré son omniprésence redevient une nappe à part entière pour laisser le chant guider le titre. Sans être exceptionnelle cette piste a le calme requis pour, on l’espère, relancer une machine en perte de souffle !


Au naturel les Tame Impala
Feels like we only go backward résonne lui aussi très lentement un peu trop d’ailleurs... Keep on Lying possède un long passage instrumental plutôt intéressant avec ses multiples voix en toile de fond accompagnées par des riffs de guitare bien sentis. Elephant se démarque direct avec des riffs beaucoup plus sombres, voire légèrement hard rock pour un ensemble instrumental d’une noirceur qui tranche véritablement avec le reste de l’album, très gros coup de cœur ! Je passe la transition She just won’t believe me pour m’intéresser à Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control, ce titre au nom à rallonge est sûrement la piste dite d’improvisation instrumentale de l’album tant les musiciens ne respectent pas un fil directeur à proprement parler. Sun’s coming up démarre avec juste un piano et la voix brumeuse de Parker pour ensuite filer vers un instrumental composé d’une guitare et d’un fond sonore naturel laissant penser au vent caressant le sable d’une plage, cette piste curieuse mais osée conclut l’album!

 

Un album au contenu riche mais...

 


la photo semble être sortie des années 70
Beaucoup de sentiments se dégagent après l’écoute de cet album. Le premier est que le groupe continue le chemin qu’il a tracé à travers le rock psychédélique avec panache, les premiers titres l’indiquent nettement avec une approche électronique moderne inédite caractérisée par des sonorités dignes du groupe Air par exemple. En revanche malgré une créativité évidente et osée, l’album souffre de titres un peu trop répétitifs et grandiloquents, voire ronflants (Mind Mischief, Music to walk home by et Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control en ligne de mire)

 

En conclusion ce nouvel album des Tame Impala est plutôt réussi mais souffre de quelques défauts qui risquent d’en gêner plus d’un. L’album étant coupé en deux avec une première partie beaucoup plus chantée et une deuxième partie quasi instrumentale bouscule le rythme de l’opus. En revanche les fans y trouveront leur compte et l’album devrait permettre au groupe d’atteindre une nouvelle dimension qu'on leur souhaite mais cet opus reste malgré tout en dessous de nos attentes !

Tame Impala - Lonerism

1 : Be Above It

2 : Endors Toi

3 : Apocalypse Dreams

4 : Mind Mischief

5 : Music To Walk Home By

6 : Why Won't They TalK To Me?

7 : Feels Like We Only Go Backwards

8 : Keep On Lying

9 : Elephant

10 : She Just Won't Believe Me

11 : Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control

12 : Sun's Coming Up

 

La petite vidéo du single Apocalypse Dreams