7.5/10Lavilliers (Bernard) - Samedi soir à Beyrouth

/ Critique - écrit par juro, le 23/01/2008
Notre verdict : 7.5/10 - Be root(s) (Fiche technique)

Un bon Bernard Lavilliers. Presque comme d'habitude, c'est-à-dire avec les mêmes ingrédients et quelques surprises de bon agrément...

Ce n'est pas entre les bombes que Bernard Lavilliers est parti enregistrer ce nouvel album mais le baroudeur musculeux amoureux propose une chanson française aux consonances reggae sur lesquels il grave ses textes politiques et personnels. Toujours avec dignité et poésie. Samedi soir à Beyrouth est la suite du parcours sans fin du voyageur Lavilliers...

Bernard ne prête pas sa guitare
Bernard ne prête pas sa guitare
Tour du monde politique en cinq minutes dont le rafiot est poussé par les vents qui rappellent au marin les traits d'une femme aimée pour des titres magnifiques d'inspiration (Rafales et Maria Bonita). Voyageur nomade plus que jamais, il évoque pays, us et coutumes éloignées d'un temps presque ancien où le voyage se mêlait à une incertitude chronique. C'est aussi un peu le cas avec un album de Lavilliers, même si l'on sait déjà qu'on pourra en profiter au moins musicalement. A ce titre, les premiers amours de Bernard Lavilliers sont bien évidemment à l'honneur avec Ordre nouveau et Bosse, allusion quasi directe au « travailler plus pour gagner plus » et aux délocalisations. La méfiance de l'artiste envers les institutions et les pouvoirs rejaillit d'autant plus fortement sur les pistes suivantes (Distingué, Attendu).

Titres soul étonnants pour le répertoire de l'artiste surprennent suffisamment pour y prêter une oreille attentive (Ma belle, Attendu). Il existe aussi une part de tristesse et un recul due à une maturité certaine provenant de ces nombreux voyages formateurs (Solitaire) mais compensé par de nouvelles rencontres. Le meilleur reste tout de même le titre éponyme reflet cruel mais réel d'un monde qui échappe aux images du vingt heures quotidien pour un tableau oriental à la fois aguicheur et hostile (Samedi soir à Beyrouth). Dans la même veine, Killer est un titre beaucoup moins fin et descritptif allant droit au but comme son emballage musical.

En studio
En studio

Les femmes font toujours partie intégrante des mots du chanteur (Je te reconnaîtrai). Fidèle à ses principes et ses idées, il conserve ses amours les plus chers à ses côtés avec la chanson reggae et le voyage. Avec un album de temps à autre comme une sorte de recueil de ses dernières découvertes...

 

 

Bernard Lavilliers - Samedi soir à Beyrouth

01. Rafales
02. Solitaire
03. Ma belle
04. Bosse
05. Maria Bonita
06. Samedi soir à Beyrouth
07. Distingué
08. Je te reconnaîtrai
09. Ordre nouveau
10. Attendu
11. Killer