Jack the Ripper - Concert à l'Azimut 854 - Nancy - 25/11/2006

/ Compte-rendu de concert - écrit par Danorah, le 03/12/2006

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Jack the Ripper se confirme une fois encore comme un groupe dont les concerts ne sont à manquer sous aucun prétexte.

Azimut 854, samedi 25 novembre 2006. Les musiciens de Jack the Ripper entrent en scène, acclamés par un public d'ores et déjà acquis à leur cause. Les voilà donc partis pour un concert dont l'intensité n'aura d'égale que la durée : si leur dernier album aux ambiances somptueuses et envoûtantes laissait présager un concert haut en couleurs, on constate avec plaisir que loin de s'étioler, la musique de l'octuor conserve sur scène tout son relief, et trouve même une dimension nouvelle due au charisme impressionnant du chanteur.

Arnaud Mazurel
Arnaud Mazurel
Bouillonnant et torturé : voilà les mots qui décrivent le mieux Arnaud Mazurel, chanteur pour le moins excentrique et élément pivot de Jack the Ripper. Aussi élégant que dégingandé, aussi à l'aise dans son enveloppe corporelle qu'un poisson hors de l'eau (gestes hachés, postures biscornues), Arnaud impressionne par son regard exorbité et pénétrant, constamment à la recherche d'un contact avec le public. Public avec lequel il échange parfois quelques mots et cigarettes (sur l'inénarrable I Was Born a Cancer), et dans lequel il n'hésite pas à s'introduire le temps d'un The Assassin halluciné et au final échevelé. Le concert débute pourtant en douceur avec l'incontournable - et tellement beau - From My Veins to the Sea, malheureusement embrumé par un son un peu confus, qui ne permettra dans les premiers temps qu'une perception très approximative des différentes parties de chaque musicien. Puis très vite tout s'emballe, le rock planant des débuts se mue en une débauche d'énergie explosive portée par une formation à géométrie variable : les huit musiciens qui composent le groupe entrent et sortent de scène selon les besoins de chaque morceau. Tantôt en petit comité, tantôt au grand complet, le collectif séduit par sa sympathie, sa vitalité et par-dessus tout par sa maîtrise technique.

Arnaud Mazurel
Arnaud Mazurel
Chapeau bas à une violoniste enchanteresse qui transcende chacun de ses soli avec autant de brio qu'elle accompagne le chant torturé d'Arnaud Mazurel, le tout avec une bonne humeur et un naturel désarmants. Les autres musiciens (trompettiste et batteur en tête) ne sont pas en reste et savent se montrer indispensables au bon fonctionnement de cet incessant tourbillon musical, apportant chacun leur personnalité à des titres aussi variés que le sublime et frénétique Going Down, le désabusé I Used to Be a Charming Prince, The Apeman, the Bride and the Butterfly, au refrain toujours aussi poignant, ou encore Old Stars et son final en totale apesanteur. Finalement, c'est à peu de chose près l'entier Ladies First qui se glissera dans nos oreilles, agrémenté de quelques extraits des précédents albums. L'aisance scénique du groupe, sa manière d'occuper l'espace et d'interagir avec le public en fait un admirable modèle du genre.

Le concert s'achève dans une ambiance enfumée et survoltée, Arnaud Mazurel n'ayant cessé de griller cigarette sur cigarette et de gesticuler en tous sens. C'est habité par sa voix versatile et par les ambiances particulières qu'il parvient à instaurer que l'on quittera la salle... trop tôt, serait-on tenté de regretter, malgré la durée plus que rassasiante du set. Jack the Ripper se confirme donc une fois encore comme un groupe dont les concerts ne sont à manquer sous aucun prétexte.