7/10Hubert Dupont - Ultraboles

/ Critique - écrit par wqw..., le 08/01/2007
Notre verdict : 7/10 - Les doigts baladeurs... (Fiche technique)

Tags : dupont hubert album jazz ultrabolic musea musique

Introspection à travers des créations tortueuses, improvisées ou préméditées, qui rappellent en permanence le parcours tentaculaire de Dupont et sa grosse compagne...

Difficile exercice de style que celui de l'instrument solo. Certes en jazz, le cas du piano est devenu chose classique mais il est beaucoup plus rare sur bon nombre d'instruments. C'est le cas de la contrebasse même si l'on se souvient de Peter Herbert et son excellent Bassooka (music for I,I,III I,II,II I,IIII I basses). C'est au tour du français Hubert Dupont de se lancer dans cette aventure.

Attention l'homme maîtrise son instrument qu'il exerce depuis une bonne trentaine d'années. Il suit dans un premier temps des stages avec Bill Dobbins, Don Cherry, Steve Swallow, Dave Holland ou Miroslav Vitous et surtout Jean-François Jenny-Clark qui reste une influence majeur. Il va multiplier tout au long des années 1980, les expériences en jazz, en pop, et les collaborations avec différents musiciens aussi bien en Europe qu'en Afrique.

Les occasions se multiplient, on le retrouve de plus en plus sur scène comme sideman au côté Allan Jones, Julien Lourau, Laurent De Wilde, Steve Lacy, Stefano Di Battista, Antoine Hervé, Alain Jean-Marie, Paolo Fresu, Gábor Gadó, etc. mais avant tout, aussi bien en électrique qu'en acoustique, au sein de groupe comme Thôt, Kartet (avec Benoît Delbecq), Altissimo, le collectif Hask ou plus récemment avec son propre trio, Dupont T. Pour ce troisième album sous son nom, Hubert Dupont choisit donc l'expérience en solitaire.

Introspection à travers des créations tortueuses, improvisées ou préméditées, qui rappellent en permanence le parcours tentaculaire de notre ami et sa grosse compagne, leurs collaborations, leurs échanges à travers le monde. On observe ainsi le fruit d'une réelle réflexion sur les structures, leurs complexités, mais également sur les phrasés, les harmonies qu'il tente de détourner de leur droit chemin, de pervertir avec le sourire (et les oreilles) en coin. Pincées, slappées, frottées, le français multiplie les sonorités, quelque part entre expérimentation et poésie.

De son interprétation périlleuse de Crepuscule with Nellie de Thelonious Monk aux crissements de l'archet sur Désastral Monetic qui ne sont pas sans évoquer le souffle couaquisant d'un saxophone, Hubert Dupont joue les funambules avec les risques que cela comporte, des hésitations, une ou deux frayeurs, mais jamais de chute. On regrettera peut-être une production un peu légère qui ne donne pas à l'instrument toute la rondeur qu'il mériterait parfois. Ultraboles néanmoins propose de très jolies confidences que l'auditeur sera savourer.


Hubert Dupont - Ultraboles
01. Calou
02. Antipode
03. Helliptic
04. Hultrabolic
05. Iris B
06. J-F-lodic
07. Four Strings Suite
08. Vignette 57
09. Rio dos Camaroes
10. Malika
11. Crepuscule with Nellie
12. Case Déport
13. Désastral Monetic
14. Visage Pâle
15. Alapala


Discographie
Ultraboles (Ultrabolic/2005)
Dans le décor (Pee Wee/1997)
Altissimo (Pee Wee/1995)