La Grande Sophie - Interview
Musique / Interview - écrit par Emeric, le 24/03/2004Tags : grande sophie album interview france musique chanson
Actuellement en tournée après la sortie de son troisième album "Et si c'était moi", la sympathique Grande Sophie nous a accordé une interview. Insallée depuis 14 ans en région parisienne, elle nous livre quelques secrets de fabrication de son dernier opus.
Krinein : comment expliques-tu ta passion pour la musique ?
La Grande Sophie : J'ai eu un déclic quand j'étais toute petite en regardant les comédies musicales et puis plus tard en allant aux concerts, des Pretenders notamment ça a confirmé mon envie de faire de la musique. Et puis il y a toujours eu de la musique à la maison entre mon frère et mon père qui jouait de la batterie.
K : Mais au départ, ce sont tes parents qui t'ont incitée ?
LGS : Mes parents m'ont quand même demandé de quel instrument je voulais jouer, du coup j'ai fait un ou deux ans de conservatoire, je n'y allais pas forcément de bon coeur à chaque fois, je trouvais plus de plaisir en cherchant les accords et en refaisant les morceaux des autres.
K : Tu as fait un détour par les Beaux-Arts, pourquoi n'y es tu pas restée ?
LGS : C'était bien mais le côté trop élitiste me gênait, je cherchais quelque chose de plus populaire que j'ai trouvé dans la chanson.
K : Tu t'intéresses toujours à la sculpture ?
LGS : J'ai mis cela un peu de côté car je n'ai plus beaucoup le temps d'aller aux expos.
K : Quand tu repenses à tes débuts, tu te dis que tu n'aurais pas dû t'en faire ou bien tu étais sûre de toi ?
LGS : Y avait les deux, mais une force supplémentaire me poussait à continuer dans cette voie parce que j'aimais ça. J'ai jamais pris un obstacle pour un échec, cela m'a toujours servi pour continuer.
K : Qu'est-ce qui t'a poussé à faire de la chanson pop rock ?
LGS : J'aime bien le côté énergique de cette musique, sur scène également. Mais c'est pas évident de trouver son propre style, cela peut prendre du temps. Une fois que tu commences à maitriser les textes et les mélodies c'est plus facile tu arrives alors à faire exactement ce dont tu as envie.
K : Justement en abordant "Et si c'était moi", tu savais avant ce que tu souhaitais faire ?
LGS : Je voulais que ce soit différent du précédent pour ne pas m'enfermer dans mes tics du coup pour cette album j'ai travaillé avec un réalisateur, je lui ai tout donné, mes maquettes. Il y a eu des gros changements sur certains titres et quelques arrangements sur d'autres.
K : Le terme "kitchen music" que tu avais lancé est-il toujours d'actualité ?
LGS : Plus du tout ! C'était un terme que j'avais inventé pour ne pas qu'on me colle de suite une étiquette et qu'on catalogue ainsi LGS comme groupe de pop rock exclusivement. Cela correspondait un peu au niveau où j'en étais, le système D ! Ca a été un bel attrape-média car beaucoup l'ont repris. Mais quand j'écoute de la musique, je ne me préoccupe pas de savoir de quel style il s'agit, j'aime un point c'est tout.
K : Le gros mystère sur cet album, c'est qu'on ne sait pas si tu parles vraiment de toi !
LGS : D'où le titre de l'album "Et si c'était moi", c'est difficile de répondre oui. Je n'ai pas envie, par pudeur, de dire par exemple sur un titre c'est ma vie c'est moi ! Ca ne regarde pas les gens d'ailleurs. Cet album est tout de même assez personnel mais cela ne reflète pas entièrement ma vie. J'observe beaucoup les autres et j'adapte les histoires avec mes propres mots, je deviens du coup acteur de la scène. Sur "le passage obligé", c'est une nouvelle voisine de Philipe [un des ses musiciens] qui est venue le voir, prétextant qu'elle avait besoin de sel, et se présente et dit tel quel : "voilà j'ai 30 ans je cherche un mec et je veux des enfants". Mais pour répondre à ta question : il y a un mélange ! Du coup c'est vrai qu'il y a un mystère.
K : Quels sont les albums que tu écoutes en ce moment ?
LGS : Récemment : Outkast, le dernier Madonna aussi j'aime beaucoup.
K : Tu es en milieu de tournée, viennent la Rochelle, Solidays mais as-tu déjà quelques idées pour ton prochain album ?
LGS : Oui mais je ne peux pas donner encore de "couleur", je mets de côté mes idées et puis on verra ensuite comment cela sonnera !
Merci à La Grande Sophie et à Fabien.