6.5/10Frégé (Elodie) - Le jeu des sept erreurs

/ Critique - écrit par juro, le 30/09/2006
Notre verdict : 6.5/10 - Pas d'erreur de casting (Fiche technique)

Un privilège d'écrire des critiques c'est de découvrir souvent des artistes que personne ne connaît avant la masse... un autre consiste à rattraper son retard en
découvrant des visages inconnus pour vous mais que vous avez forcément entendu au détour d'une conversation sans en avoir plus. Oui, je le clame haut et fort sans honte ni fierté : je n'ai jamais regardé la Star Academy... la faute à hanter les salles de concert (misère) ! Et donc je n'ai jamais pu découvrir les talents de chanteuse d'Elodie Frégé qui nous revient avec un second album Le jeu des sept erreurs. Oubli réparé. Car derrière sa superbe plastique, la jeune femme cache des talents intéressants. Sans a priori, une découverte qui démontre une production qui avait des lourds moyens...

Sur tous les fronts, Benjamin Biolay collabore activement à l'album d'Elodie Frégé en lui signant cinq titres et participant à un duo. Qui dit Benjamin Biolay dit Keren Ann Zeidel qui vient poser sa patte sur Si je reste. Mais que devient la staracadémicienne au milieu de ces artistes influencés par la pop anglophone ? Plutôt tournée dans la veine d'Olivia Ruiz que dans celle de Jennifer, l'interprète a choisi une relative indépendance sans pour autant emprunter à la joyeuse folie de la première. En restant dans un carcan conventionnel de chanson française, elle use de son grain de voix pur mais pas toujours transcendant pour interpréter des titres sur des airs de guitare tranquillisants. Tombant parfois dans les travers consistant à faire du chant « à voix » plutôt que de la simple interprétation, Elodie Frégé s'embourbe parfois (A celle, Est-ce que tu le sais ? ou le cristallin Les rideaux) mais la plupart du temps, elle s'en sort avec brio (Je sais jamais). Mais le meilleur est assez inattendu...


La ceinture
est une petite pépite sur laquelle l'artiste joue du rythme laissant trembloter sa voix avec finesse sans « surchanter » sur une composition qui porte l'empreinte de Biolay. Un peu plus guimauve mais porté avec aisance, Fous de rien surprend et on se demande à qui l'on a à faire. Emprunté aux sixties, l'intro de La fidelité sur un phrasé parler est du plus bel effet avec un violon et un léger beat électro supplémentaire très discret. L'étrange Douce vie chanté avec fragilité se révèle touchant dans les premiers instants mais surexploité en émotions répétitives par la suite. Sur Le jeu des 7 erreurs, le duo Frégé/Biolay emprunte au tac au tac de Gainsbourg/Birkin pour l'interprétation version rock à l'orchestration progressive... allusion qui se poursuit sur une reprise de l'homme à la cigarette permanente (Le velours des vierges) rendu moyen par une surexposition d'effets. La seconde partie de l'album tombe désespérément plus dans la convention : ballade fluette (Il en faut), petit passage pop tranquillement anodin (Pas là souvent). L'ensemble demeure sympathique mais inconstant.

Elodie Frégé se montre convaincante sans pour autant rendre un album constant. Aucun signe de délabrement staracadémicien mais plutôt une pop classieuse fortement influencée par la présence et la production de Benjamin Biolay. L'orchestration sert parfaitement la voix de l'interprète, calmant ses ardeurs à élever la voix. Un album découverte au-delà de tout a priori.


Elodie Frégé - Le jeu des sept erreurs

01. La ceinture
02. Fous de rien
03. La fidélité
04. Douce vie
05. Le jeu des 7 erreurs
06. Le velours des vierges
07. Pas là souvent
08. Chez moi
09. Si je reste
10. Est ce que tu le sais ?
11. Je sais jamais
12. Il en faut
13. A celle
14. Les rideaux