Eté 67 - Eté 67
Musique / Critique - écrit par juro, le 13/09/2007 (Tags : nicolas michaux frontiere groupe breuer raphael xavier
Eté 67 possède le charme de la pop d'il y a vingt ans incarné par des jeunes qui n'ont pas connu cette époque. Une expérence intéressante mais pas encore totalement aboutie...
Les ressources infinies ou presque de la Belgique à nous proposer de jeunes artistes pétris de talent sautent une fois de plus aux yeux avec Eté 67. Le groupe fait référence au Summer of love de San Francisco, manifestation prônant la révolution et largement emmenée par les hippies. Le seul rapport avec le groupe est musical, les jeunes belges prennent leur inspiration de cette époque riche en courants. Tout en français, les voici à reprendre Dutronc (On nous cache tout, on nous dit rien) ou à tenter de placer des banderilles pour essayer de décoller dans un album éponyme plein de bonnes idées mais manquant de punch.
Eté 67Un faux air des rythmes de
Holden hante l'album de Eté 67. On se plaît à fredonner leurs airs possédant un
goût de pop classieuse reproduite avec goût (Chinese Restaurant), voire jazzy (Eva).
La petite touche rock n'est pas désagréable non plus (Le Petit diable,
Autodestruction massive). La cohérence de l'album est tout bonnement
remarquable mais après une écoute, il manque ce petit truc qui permet d'identifier
totalement le groupe, un gros coup, un titre frappant l'esprit. Qu'à cela ne
tienne, Eté 67 fait son petit bonhomme de chemin dans l'esprit et parvient à s'installer
à force. Les textes possèdent le mérite certain d'avoir été bien réfléchis, le
groupe possède cette marque de fabrique. De même, la voix de Nicolas Michaux s'insère
tout à fait dans cet esprit, transpirant peu d'émotion avec un air de
détachement affirmé. Le Quartier de la gare s'inscrit totalement dans cette
lignée et Marcher droit atteint par son texte.
Pour autant, les pilules ont du mal à passer lorsque l'interprète martèle doublement les mots du refrain. Fortement tourné autour du « moi », Eté 67 paraît parfois regarder son nombril (Je Suis un égoïste, Dis-moi encore, Tout ce que je veux...) que c'en est peu attrayant. L'instrumentation légère dans sa grande majorité permet au groupe de promener un regard tout aussi léger sur son microcosme. Intéressant de voir une vision d'un de ces groupes d'une moyenne d'âge sous la trentaine réciter avec une classe certaine mais avec une ambition rythmique pas au même niveau.
Eté 67 produit un premier
album encourageant pas encore tout à fait abouti mais avec des promesses. Le charme
des textes entre hier et aujourd'hui ne peut pas laisser indifférent, ce petit
goût pop à l'ancienne non plus. On attend juste que le prochain été soit plus
chaud.
Eté 67 - Eté 67
01. Les pilules
02. Dis-moi encore
03. Le quartier de la gare
04. Eva
05. Marcher droit
06. Tu n'es pas là
07. Tout ce que je veux
08. Si vous voulez de moi
09. Chinese restaurant
10. Le petit diable
11. Autodestruction massive
12. Je suis un égoïste
13. On nous cache tout, on nous dit rien
14. Les vacances à la plage