6/10Dream Theater

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 02/01/2003
Notre verdict : 6/10 - When Dream and Day unite (Fiche technique)

Tags : dream theater album john live petrucci paris

Vous vous rappelez sûrement Usual Suspects, film au long duquel est fait mention, au travers de légendes et de rumeurs bien glauques, du plus grand seigneur du crime que la terre ait porté : Kaïser Soze... plus proche du mythe que de la réalité. Et bien, il en va de même avec Dream Theater, j'en ai régulièrement entendu parler ces dernières années. Des amateurs de métal assez pointus me glissaient de temps en temps, l'air de rien : Dream Theater est le groupe rock le plus technique qui ait jamais existé, leurs compositions sont carrément impossibles à jouer, leur musique est superbe...
Il fallait bien que j'aille trouver ce qui se cachait derrière le mythe. J'ai donc acheté la discographie complète de Dream Theater (on a les moyens chez Krinein), et je me suis coupé du monde pendant deux semaines à écouter du Dream Theater en boucle.

Première impression, ça fait du bien, Dream Theater est un groupe de métal progressif franchement original. Pas de hurlements bestiaux, pas de guitares saturées, pas de batteries tapées à la sauce néandertalienne. En fait, Dream Theater joue un rock clair et puissant, pas bruitiste pour un sou, même si basse, guitare, batterie et clavier se donnent le change à un rythme pas possible. Car en effet, le mot est faible de dire que les compos de Dream theater sont hallucinantes... John Myung (basse), Mike Portnoy (batterie), Jordan Udess (clavier) et John Petrucci (guitare) sont des dieux vivants. Et je n'exagère pas, Myung et Portnoy ont été élus par de nombreux magazines comme les meilleurs de leur catégorie. Quant à John Petrucci, on dit de lui qu'il est en train de révolutionner l'univers de la gratte.
Mais bon, vous me direz, c'est pas parce qu'un groupe est très technique qu'il est forcément bon. Nirvana faisait des compos toutes bêtes et ça marchait d'enfer. Il en reste néanmoins, technique mise à part, que Dream Theater nous crache une musique vraiment top, généralement très douce (pour du métal je me comprends) et laisse la part belle aux instruments, James La Brie (chant) n'intervient que de manière épisodique (même si ses prestations sont très bonnes). Sur une base classique qui rappellera le rock 80s, Supertramp ou Queen, Dream Theater nous étonne systématiquement en détournant leur trame (sans pour autant faire autant de break qu'un groupe comme
Mr Bungle) pour partir dans un délire musical qui laisse une impression d'improvisation fabuleuse (tout à la fois pêchue et onirique).

On a voulu nous faire croire que tous les guitar heroes étaient morts ? Faux ! Il en reste au moins un. Et celui-là vous lâche des solos à vous faire sortir de la tombe ! Car il faut bien en revenir à la technique (ultime) de ce groupe, qui même si vous n'y connaissez rien, va vous faire hurler de joie et vous mettre une pêche d'enfer.
Avec aujourd'hui treize ans de carrière derrière eux, les Dream theater nous ont déjà laissé une dizaine d'albums et à n'en pas douter, d'autres vont arriver. Plutôt que de vous cassez les pieds en m'arrêtant sur chaque album, je dirai juste un mot sur mon préféré, à savoir Metropolis part II, sorti en 99. En plus d'être un album musicalement excellent, les gars de Dream theater se sont permis d'y intégrer un scénario (un vrai !) dans les lyrics. Vous aurez donc le plaisir de suivre un album cohérent (dans la composition et dans le scénario) totalement flippé (même si la musique est très positive) où un psy fait une séance d'hypnose sur un patient et où celui-ci part à la recherche de son passé, de sa mémoire, de son amour et de sa mort. Cet album est une oeuvre d'art !