Concert de Winter Family - 14 septembre 2007 à l'Eglise Saint-Sulpice de Paris

/ Compte-rendu de concert - écrit par wqw..., le 22/09/2007

Tags : festival jazz saint jean france martin classique

Avec la sortie de cet opus sur le label belge Sub Rosa quatre jours auparavant, un article précieux dans les Inrockuptibles, ce concert faisait un peu figure d’événement de sortie.

Premier album éponyme pour Winter Family, duo franco-israélien dont l’univers original et envoûtant nous plonge au cœur des mots, nous faisant redécouvrir, en anglais et en hébreu, l’importance du phrasé, de la rythmique. Avec la sortie de cet opus sur le label belge Sub Rosa quatre jours auparavant, un article précieux dans les Inrockuptibles, ce concert faisait un peu figure d’événement de sortie.

Paris, un vendredi soir de septembre. On compte encore un certain nombre de touristes autour de l’Église Saint-Sulpice. Un léger attroupement sur la droite à l’entrée de la Crypte du Rosaire, lieu du concert. Un flot régulier s’y engouffre, tels les co-détenteurs d’un secret, un prix d’entrée libre et c’est devant une salle pleine que le duo fait son apparition sur l’autel reconverti en scène pour la soirée.

Winter Family (par Antonin Chaix)
Winter Family (par Antonin Chaix)
Première surprise Ruth Rosenthal et Xavier Klaine sont accompagnés de deux autres musiciens. On peut reconnaître à la basse Fabien Lehalle du groupe de drone Epsilon alors qu’aux cymbales se trouve Olivier Robert de Women & Children. Tous deux ont déjà collaboré avec Winter Family notamment pour le chorégraphe Paco Decinà, et pourraient bien figurer sur le second album du groupe, déjà en préparation.

C’est d’ailleurs par deux nouveaux morceaux que le quatuor ouvre le bal. Like an Apple. Dancing in the Sun. Si le son du lieu n’est pas forcément adapté à ce genre de prestations, faisant notamment tourner les basses, le groupe ne perd pas pour Winter Family (par Antonin Chaix)
Winter Family (par Antonin Chaix)
autant son étonnant pouvoir d’envoûtement. Les nouveaux instruments accentuent parfois les moments de tension mais ne dénaturent pas (trop) l’esprit jusque là véhiculé. Les deux musiciens s’effacent et l’on retrouve les titres de l’album… Salted Slug. Just Like We Said.

Un Auschwitz un peu rapide ; ces souvenirs d’enfance filent dans les ténèbres… un psaume… Le timbre grave de Ruth absorbe l’attention des auditeurs saisis par la troublante énergie qui se dégage de cette frêle jeune femme. Les notes répétitives de Xavier Kleine tournoient dans les têtes, son harmonium résonne, fait vibrer un public dont les applaudissements ne font que croître dans la crypte.

Winter Family (par Antonin Chaix)
Winter Family (par Antonin Chaix)
Une guitare paresseuse gémit sous l’EBow (archet électronique), quelques morceaux supplémentaires et cette fine équipe finit par conquérir l’auditoire qui laisse alors libre cours à son enthousiasme, comme libéré d’un poids trop lourd à porter seul… Deux-trois rappels et la messe est dite. En allant à l’essentiel, Winter Family parle à chacun personnellement, touche nos sens qui s’en trouvent chamboulés. Un groupe à la troublante poésie que l’on aura plaisir à redécouvrir dans de meilleures conditions.

merci à Antonin Chaix pour ses photos / http://on-verra.net
http://totographies.free.fr/winterfamily092007