6/10Better Than Ezra - Before the Robots

/ Critique - écrit par camite, le 04/12/2005
Notre verdict : 6/10 - Humains après tout (Fiche technique)

Tags : ezra than better robots overcome before rock

Avec Before the Robots, Better Than Ezra a livré un des tous meilleurs albums de rock alternatif américain de l'année. Rien que ça. La note semblera alors en décalage, comme souvent ces temps-ci, mais dans un pays où le groupe de rock numéro un s'appelle Green Day (au demeurant excellent sur American Idiot), difficile de mesurer à quel point un disque tout juste passable de BTE reste au dessus de la mêlée. Surtout quand l'opus en question devient au fil des mois une arlésienne Krineinéenne (annoncée initialement dans l'édito de juin, la présente chronique a subi les dommages collatéraux de l'ouragan Katrina).

Comme souvent, la pochette ne donne pas dans la sophistication outrancière et arty. Enregistré à la maison (néo-orléanaise) avec le fidèle Ethan Allen à la production et après quelques déboires de labels, Before the Robots accueille le fan (ou en tout cas l'habitué) en terrain connu. Trop connu, pense-t-on rapidement sans que les écoutes successives ne viennent y changer quoi que ce soit. Le syndrome Around the Sun (le dernier R.E.M.) : tout ça sonne bien, les chansons, pour la plupart, sont de (très) bonne facture, mais pour les connaisseurs chaque titre en rappelle un autre plus ancien et, rendons-nous à l'évidence, meilleur.

Ainsi, malgré un Burned inaugural magistralement composé (ruptures de rythme musclées, utilisation judicieuse des cordes), écrit (le songwriting de Kevin Griffin singulier et immédiatement reconnaissable) et interprété, le soufflé retombe un peu vite sur Daylight, limite sirupeuse. A la troisième piste, on s'empêche difficilement de suspecter le manque d'inspiration avec A Lifetime. Toute réussie qu'elle puisse être, cette chanson se trouvait déjà sur Closer, l'album précédent du groupe. Dans le même ordre d'idée, Hollow a été enregistrée à cette époque (il y a plus de quatre ans) et se retrouve sur Before... d'où l'impression d'avoir entre les mains un best-of de face B, concept devenu très à la mode depuis Amnesiac de Radiohead.

Tout n'est pourtant pas à jeter, notamment It's Only Natural, improbable exercice de Shakira sous Valium, la rigolote Juicy ou l'émouvante Our Last Night. Dans le moins bien : Special qui revient au style BTE des débuts, la spontanéité en moins, voire A Southern Thing, direct influencée par les collaborations du groupe avec DJ Swamp sur Closer. En revanche, mieux vaut pour le bien de l'humanité oublier Overcome ou Breathless, le genre de morceau mortellement ennuyeux que les groupes électriques croient bon de semer au gré de leurs albums pour se donner un air sensible, ainsi que American Dream et Our Finest Year, en roues libres total.

6/10, introuvable en France et disponible gratuitement sur Internet... tout pour péter les scores.