Asaf Avidan - Poor boy/lucky man
Musique / Critique - écrit par sdark, le 17/12/2011 (Tags : asaf avidan eur achat man mojos poor
Janis Buckley
Il nous est tous arrivé un jour d'aller à un concert, pas à reculons mais presque,
DR.pour voir un artiste dont on ignorait l'existence peu de temps auparavant. Cela m'est arrivé avec le chanteur dont nous allons parler plus bas. Je m'étais donc efforcé d'écouter vaguement, avant le dit concert, quelques morceaux de ce dernier, histoire de me faire une idée de ce qui m'attendait. C'était plutôt pas mal, mais il m'était assez difficile de distinguer s'il s'agissait d'un chanteur ou d'une chanteuse. Et son patronyme ne m'a pas beaucoup plus avancé. Cet artiste, c'est Asaf Avidan. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, c'est un jeune artiste d'origine israélienne, d'une trentaine d'années, auteur compositeur interprète, à l'allure assez sympathique avec sa coupe de cheveux à l'iroquoise et ses bretelles. Avec son groupe, The Mojos (Ran Nir à la basse, Yoni Sheleg à la batterie, Roi Peled à la guitare et Hadas Kleinman au violoncelle) il est l'auteur de trois albums de blues-folk-rock, notamment Poor boy/Lucky man qui nous intéresse ici. Ensemble ils écument depuis quelques années déjà, les salles de concerts de leur pays d'origine et de l'Europe entière, se construisant une excellente réputation pour leurs prestations scéniques remarquées. Remarquées car Asaf Avidan, c'est avant toute chose une voix hors du commun, assez haut perchée, que beaucoup s'accordent pour situer entre Janis Joplin et Jeff Buckley. D'où mon incertitude du départ. Une voix tour à tour douce puis énervée, claire puis saturée. Vraiment phénoménale.
Poor boy/Lucky man
On la retrouve donc sur le deuxième album du combo, Poor boy/Lucky man, sorti en France au printemps dernier (depuis deux ans déjà en Israël, après The Reckoning au printemps 2008 et avant Through the Gale sorti l'année dernière mais pas encore chez nous), qui démarre gentiment, avec Brickman, petite ballade aux sonorités issues du monde du cirque, ce qui permet de rentrer bien agréablement dans l'univers envoûtant du dandy israélien.
On enchaîne avec une succession de titres un peu dans la même veine, à savoir
DR.des chansons assez douces, tantôt mélancoliques, tantôt planantes, Poor boy/Lucky man, qui donne son nom à l'album, Small change girl ou alors carrément folk-rock, Got it all right. Et alors que l'on se dirige tranquillement vers la moitié de l'album, il faut tout de même noter qu'on commence un peu à s'endormir. Bah ouais, les ballades, c'est bien gentil, mais ça va cinq minutes. Si on voulait s'écouter quarante cinq minutes de ballades, fallait écouter les Corrs. Arrive alors à point nommé The ghost of a thousand little lies, qui démarre pourtant comme les chansons précédentes, c'est à dire très délicatement avant de s'énerver au bout de deux minutes et de finir comme elle avait commencé. Cela nous permet de découvrir une des facettes de la voix extraordinaire d'Asaf, à savoir un côté écorché qui contraste avec celle des premiers titres de l'album, et qui sert de préambule idéal aux chansons qui vont suivre. Car après un départ plutôt gentillet, arrivent quelques titres carrément rock, Wasting my time, Jet plane, voire limite métal, Little stallion, qui ont pour effet immédiat de nous sortir de la léthargie qui nous menaçait terriblement. Cela permet aussi aux Mojos de nous montrer l'étendue de leur talent. Après ces quelques morceaux remuants à souhait, l'album se poursuit comme il avait débuté, avec une série de chansons assez calmes et s'achève avec My latest sin. Cette piste a la particularité de contenir un morceau caché après deux minutes de silence. Ce « rappel » permet au natif de Jérusalem de finir de nous en mettre plein la vue (ou plutôt plein les oreilles) avec son talent vocal indiscutable, rappelant quelquefois le Robert Plant de la grande époque.
A l'arrivée, Poor boy-Lucky man est un bon disque de rock, quoiqu'un peu inégal. Trop mélancolique et pas assez énergique au niveau musical (à part les trois-quatre pistes citées plus haut). Mais chez Asaf, l'énergie est ailleurs, dans cette voix si particulière, avec laquelle il est capable de nous faire ressentir quantité d'émotions, de nous dresser les poils. Si vous en voulez la preuve, allez assister à un de ses concerts, vous ne serez pas déçus. On a de la chance, il vient régulièrement en France, notamment cette année, où il est venu au printemps accompagné des Mojos, puis plus récemment, pour des concerts en acoustique, seul ou juste accompagné d'une violoncelliste, pour un résultat identique : im-pres-sion-nant. Un artiste que je ne connaissais pas il y a un an, mais un artiste à suivre, à n'en pas douter.
Asaf Avidan & the Mojos - Poor boy/Lucky man
01 - Brickman
02 - Poor boy/Lucky man
03 - Got it all right
04 - My favourite clown
05 - Small change girl
06 - The ghost of a thousand lies
07 - Wasting my time
08 - Jet plane
09 - Little stallion
10 - Your anchor
11 - Losing hand
12 - Painting on the past
13 - Out in the cold
14 - My latest sin