8/10Vivaldi (Antonio) - Nisi Dominus / Stabat Mater

/ Critique - écrit par juro, le 07/02/2008
Notre verdict : 8/10 - Triopéra (Fiche technique)

Un trio pour Vivaldi. Opéra à tout va pour des airs magnifiquement sublimés par leurs interprètes et son orchestre...

Un trio et un orchestre pour interpréter quelques uns des opéras les moins connus d’Antonio Vivaldi. Chacun porte sa note, accompagné par l’ensemble Matheus, dans une symbiose approchant la perfection d’une acoustique de cathédrale Crucifixus. Avec le contre-ténor starifié du moment, Philippe Jarroussky et la contralto Marie-Nicole Lemieux, tout ceci sous la baguette virulente de Jean-Christophe Spinosi. Trois spécialistes ès-Viviladi qui s’échangent leur point de vue en musique…

Vivaldi a écrit pour l’Eglise, c’est avant tout ce qui se dégage de ses airs très solennels sans être enquiquinants. Des airs courts sans fioriture dans lesquels les interprètes peuvent placer leur voix sur un latin de rigueur. Les vocalises de la contralto résonnent magnifiquement sur des cordes. On sent que les compositions de Vivladi se méritent et que la maîtrise reste tout de même réservée aux plus grands interprètes tellement ceux-ci évoluent sur une corde raide avec des variations de rythme insoutenables et un ensemble harmonique puissant et grandissant au fur et à mesure que les pistes défilent.

Trois compositions vespérales intitulés Nisi Dominus, Crucifixus et Stabat Mater possédant chacune leur spécificités et leur histoire. Poignant même sans comprendre forcément toutes les paroles, on ressent une douleur et une tristesse incessante rappelant certainement les événements bibliques. Au-delà de toute considération religieuse, c’est véritablement la musique qui rejaillit plein pot de cet ensemble se complétant à merveille. L’orchestre ajoute toute sa maîtrise pour offrir un improbable spectacle tout simplement à admirer des oreilles. On reste dans un répertoire très convenu mais le trio prouve son implication en se magnifiant à chaque fois…

Un disque à posséder pour sa beauté pure plus que pour son message. Ce collectif s’offre Vivaldi en le remettant au goût du jour. Un petit coup de pouce au classique en alliant des talents complémentaires, c’est tout ce que demandait un public heureux de les découvrir ou de les voir confirmer leur potentiel. A tel point qu’on en frissonne.