6/10The Vines - Vision Valley

/ Critique - écrit par Filipe, le 29/05/2006
Notre verdict : 6/10 - "Spots" musicaux (Fiche technique)

C'est l'histoire d'une rencontre, celle de trois jeunes australiens qui partagent un goût prononcé pour la musique. Ensemble, ils s'amusent à reprendre du Nirvana, leur groupe de prédilection. Celui d'une génération, à vrai dire... A cette époque, ils n'ont encore aucune idée de ce qu'ils vont vivre ensemble. Une véritable "success story", digne des plus grands films hollywoodiens, et pour cause : tous les ingrédients sont réunis. D'abord, le succès. Leur premier album, Highly Evolved, est encensé par la critique internationale. Les "Vignes" se font un nom aux quatre coins du monde. Ils sont même invités aux MTV Awards. Puis c'est la descente aux enfers, les concerts sous influence devenant monnaie courante ; deux des trois loustics s'insultant et se tapant dessus à la sortie d'un bar. Le groupe connaît une scission sans précédent. Simple conséquence logique à cela : leur second album, Winning Days, est un bide retentissant. Et pour couronner le tout, leur tournée s'achève sur un nouvel incident : l'agression d'un photographe en pleine émission radiophonique. Dernier acte : le retour sur le devant de la scène. Fin 2005, le manager du groupe annonce la sortie d'un troisième album, Vision Valley. Treize titres sinon rien, dont un Don't Listen To The Radio tout à fait propice à la radiodiffusion... Un album qui prend une saveur particulière lorsque l'on prend le temps de penser à tout ceci.

A l'écoute, l'alternance entre balades à la Lennon et délires plus "nirvanesques" n'a jamais semblé aussi superficielle. A l'emportement d'un Anysound ou d'un Nothin's Comin' succède l'élégance d'un Candy Daze ou d'un Vision Valley. Les deux titres les plus mollassons de l'album, Take Me Back et Going Gone, sont encadrés des deux plus virulents, Gross Out et F*k Yeh. Au jeu des comparaisons, les balades sont globalement moins réussies. Insuffisances au niveau du rythme, répétitions abusives d'onomatopées, influences trop évidentes : les chefs d'accusation ne manquent pas. Paradoxalement, mes préférences vont vers Don't Listen To The Radio et Spaceship, qui ne sont pas les plages les plus assourdissantes. Il souffle sur ce dernier titre un je-ne-sais-quoi de tristesse ou d'amertume, qui ne laisse pas indifférent...

Lorsqu'il s'agit de hausser le ton, Craig Nicholls et les siens s'en sortent cahin-caha. Sans faire preuve d'une originalité extrême, ils se hissent à la hauteur d'Highly Evolved avec leurs trépidants Gross Out et F*K Yeh. L'assemblage guitare - basse - batterie est solide et éprouvé, les refrains, efficaces et bien assurés. Globalement, l'album penche un peu plus du côté du rock "pur et dur" que ses prédécesseurs. Malheureusement, il ne s'étend que sur une trentaine de minutes, la plupart des titres affichant une durée inférieure à cent vingt secondes. Ce qui ne permet malheureusement pas de les évaluer dans la durée. Difficile de ne pas se défaire de la sensation d'un vaste calibrage radiophonique, en vue d'une exploitation outrancière de chacun de ces titres. En espérant que les Vines ne se contentent pas de ces quelques "spots" musicaux. Qu'ils reprennent illico le chemin des studios pour nous offrir à nouveau le meilleur d'eux-mêmes...


01. Anysound
02. Nothin's Comin'
03. Candy Daze
04. Vision Valley
05. Don't Listen To The Radio
06. Gross Out
07. Take Me Back
08. Going Gone
09. F*K Yeh
10. Futuretarded
11. Dope Train
12. Atmos
13. Spaceship